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Vu au macroscope 3
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10 janvier 2019

Les vraies raisons du départ de Chantal Jouanno

9 janvier 2019 // Reporterre

Hervé Kempf (Reporterre)

Chantal Jouanno renonce à piloter le grand débat national. Une raison en est le niveau de son salaire, qui nuirait à la sérénité du débat. Mais a aussi pesé le silence de l’Elysée sur le respect des conclusions du débat.

Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) a annoncé mardi 8 janvier sur France 2 qu’elle renonçait à piloter le « grand débat national » prévu par M. Macron, président de la République.

La raison avancée par Mme Jouanno est la polémique née de la révélation de son salaire par La Lettre A : un niveau élevé (14.709 € bruts par mois), certes inférieur à celui des présidents des autres autorités administratives indépendantes, mais très au-dessus de salaire moyen en France, et qui choque dans le contexte de justice sociale revendiquée par les Gilets jaunes. « Ce niveau de salaire est sur la table et ne crée pas les conditions de sérénité nécessaires à ce débat, c’était un frein à la tenue du débat », a-t-elle dit sur France Inter mercredi matin.

« Notre principe est que le garant doit avoir la confiance des gens, précise-t-on à la CNDP à Reporterre, alors que le débat va notamment aborder le pouvoir d’achat. »

L’Élysée ne s’engageait pas à prendre en compte les résultats du débat

Mais la question du salaire n’est qu’un aspect du problème. Dans sa décision du 17 décembre à propos du grand débat national, la CNDP indiquait que « la poursuite de cette mission jusqu’à la rédaction du rapport final suppose un engagement du gouvernement à respecter pour ce débat public les principes fondamentaux de la Commission nationale du débat public ».

Ces principes sont : la transparence, la neutralité, l’indépendance, la reddition des comptes. Tout ceci vise à garantir la crédibilité des débats menés par la Commission, qui revendique l’autonomie, notamment dans la synthèse rédigée à la fin du débat. Or, indique-t-on à la CNDP, si Matignon a bien joué le jeu dans la préparation de ce débat, qui est censé démarrer le 15 janvier, l’Élysée se montrait peu coopératif.

En fait, Mme Jouanno attendait une lettre de la présidence de la République formalisant l’engagement à respecter l’indépendance de la commission dans le pilotage du débat et manifestant un engagement clair que les résultats seraient pris en compte. Faute de ces engagements clairs, et alors que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déclaré sur Europe 1 « il ne s’agit pas que le débat conduise à détricoter tout ce qui a été voulu par les Français », Mme Jouanno a préféré renoncer à piloter le débat. Elle risquait fort d’être instrumentalisée par M. Macron, ce qui aurait durablement nui à l’image d’indépendance qu’elle veut donner à la CNDP.

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