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Vu au macroscope 3
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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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20 janvier 2019

Grand débat : quand les ministres Lecornu et Wargon se frottent aux gilets jaunes

 

Pour chapeauter le grand débat lancé par Emmanuel Macron ce mardi 15 janvier, deux membres du gouvernement ont été nommés : Sébastien Lecornu et Emmanuelle Wargon. Lesquels savent déjà, d'expérience, que la confrontation sur le terrain avec des citoyens "gilets jaunes" peut s'avérer acrobatique…

Ils seront les deux visages du gouvernement dans le grand débat national lancé par Emmanuel Macron ce mardi 15 janvier, à Grand Bourgtheroulde dans l’Eure. Sébastien Lecornu, ministre chargé de la Cohésion des territoires, aura en charge les relations avec les élus et Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, coordonnera le débat avec la société civile. Ils remplacent Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public, qui avait renoncé à cette tâche à la suite des révélations sur son salaire. Depuis la mi-novembre, les deux ont déjà eu l'occasion de se frotter aux gilets jaunes, sur le terrain et dans les médias. Comment s'en sont-ils sortis ? Coup d’œil dans le rétroviseur…

Lecornu face à la colère de gilets jaunes

Sébastien Lecornu s’est encore fait interpeller pas plus tard que le jeudi 10 janvier dans les Hautes-Alpes, sur la question justement du salaire de Chantal Jouanno. Une scène retransmise par BFMTV : "20.000 euros pour Jouanno ? Vous rigolez ou quoi ? Vous dites que c’est pas du gavage ?", lui a lancé un gilet jaune. "Mais vous avez raison, c’est bien pour ça…", a commencé le ministre en guise de réponse, avant d’être coupé : "Des députés qui touchent 20.000 euros par mois, des sénateurs qui touchent 20.000 euros par mois, qui n’ont même pas le courage d’aller aux réunions…". En vain, le ministre âgé de 32 ans lui a demandé à plusieurs reprises de se calmer, sans parvenir à couvrir la voix du contestataire agacé :"Vous savez ce que vous êtes en train de faire ? Vous êtes en train d’attiser les braises et de faire augmenter les flammes !".Et le ministre de rétorquer : "C’est vous qui vous énervez, c’est pas moi, Monsieur". Remarque qui n’a fait que renforcer la colère de son interlocuteur : "Oui c’est moi qui m’énerve parce que la situation elle est impossible, telle que vous la faites vivre !".

Quelques instants plus tôt, Sébastien Lecornu avait remis à sa place à une autre gilet jaune qui avait qualifié les CRS de "matraqueurs, gazeurs, frappeurs, tueurs" : "Madame, je pense que vous dites des choses qui dépassent votre pensée, je suis désolée Madame, je ne laisserai pas dire que les CRS sont des tueurs. La même police de la République et les mêmes gendarmes de la République que vous avez applaudis comme monsieur Beltrame ou après les attentats, je suis désolée Madame, on ne peut pas aujourd’hui dire que ce sont des tueurs".

Wargon épinglée sur son langage de "livre"

Emmanuelle Wargon, qui avait pris l'initiative dès le 12 novembre de répondre à Jacline Mouraud par une vidéo sur Twitter, a elle aussi déjà été quelque peu chahutée par des gilets jaunes. Le 28 novembre sur LCI, c’est Maxime Nicolle, un des leaders du mouvement, qui l’a prise à partie sur la question de son salaire en tant que ministre. "Oui, je ne… je sais à quel point c’est différent de toucher 7.500 euros ou de toucher 1.250 euros ou de toucher 487 euros. Je sais que c’est un salaire qui est important, un des plus élevés dans les salaires de nos concitoyens. Ce sont aussi des responsabilités importantes", avait-elle répondu à "Fly Rider".

Sur le même plateau, Fabrice Schlegel, un autre gilet jaune, l’avait à son tour reprise, pointant le langage de l'énarque. Emmanuelle Wargon venait d’expliquer que le problème dans l'achat d'une voiture était l’accès aux prêts bancaires, la solution étant selon elle de "monter un système dans lequel des organismes proposent systématiquement des micro-crédits avec des critères qui vont être très différents des critères bancaires pour faire le joint entre le prix de la voiture qu’on va racheter, plutôt une occasion, la prime et pour combler le différentiel…". Son interlocuteur l’avait alors interpellée : "Avec tout le respect que je vous dois, Madame la Ministre, vous parlez comme un livre (…) Il faut vraiment que ça sorte du cerveau d’un énarque qu’on fasse des aides pour pouvoir payer des impôts, et puis pour financer ces aides on va faire de nouveaux impôts, etc. Il faut sortir de cette logique".

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux membres du gouvernement savent déjà que l'animation de débats avec des citoyens en colère s'annonce sportive… Mais Emmanuelle Wargon se veut optimiste, affirmant sur RTL : "On a l’opportunité de renouer les fils du dialogue, on a l’opportunité de faire que ce débat réussisse et j’y crois".

VIDEO - Les rencontres de Wargon et Lecornu avec des gilets jaunes :
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