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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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27 mars 2019

QUAND L’ECOLE DE GUERRE ECONOMIQUE RELAIE LA PROPAGANDE ISRAELIENNE… par Richard Labévière

mercredi 27 mars 2019, par Comité Valmy

QUAND L’ECOLE DE GUERRE ECONOMIQUE
RELAIE LA PROPAGANDE ISRAELIENNE…

Le 25 février dernier, l’excellent Cercle Aristote – espace d’intelligence, de liberté et de rigueur – nous a convié à une soirée qui s’annonçait des plus passionnantes : « Israël, le 6ème GAFAM ? ». Comme à son habitude, Pierre-Yves Rougeyron introduit la soirée avec toutes les hauteurs et l’humour qui le caractérisent précisant bien qu’il ne s’agira pas de dévier sur les sujets classiquement tendus du conflit israélo-palestinien. Rien de plus raisonnable, dont acte !

Les trois intervenants du soir co-signent un opuscule dont la quatrième de couverture précise : « les auteurs, Eloïse Brasi, Eric Laurençon, patrick Nouma Anaba sont experts en intelligence économique et titulaire d’un MBA en management Stratégique et Intelligence Economique de l’Ecole de Guerre Economique. Ils occupent de hautes fonctions dans le secteur privé et l’administration qui les amènent à s’interroger, notamment sur les enjeux et les perspectives de demain (NDLR : sic). Cette richesse de parcours leur a permis d’explorer avec un prisme nouveau, le développement de la puissance d’Israël au travers des NBIC. Le préfacier : Dominique Bourra, expert en stratégie et cybersécurité, préside la commission Cybersécurité de commerce France-Israël ».

Un peu plus haut, on peut lire aussi : « Israël est un pays singulier par sa géographie, sa culture et son histoire. La culture israélienne s’est construite au rythme de conflits récurrents et autour de l’émergence d’un Etat démocratique et prospère dans le morceau de désert qu’est la Terre Promise » (NDLR : re-sic). Hosanna au plus haut des cieux…

D’emblée, les jeunes gens annoncent la couleur en plongeant dans l’essentialisme le plus éculé à l’antienne toute aussi rebattue : Israël, seul pays démocratique du Proche-Orient, assiégé par une bande de méchants au couteau entre les dents, pays élu et miraculeux qui arrive à faire pousser des roses dans le désert grâce à son intelligence unique, son abnégation et sa « résilience inouïe ».

TROIS DRÔLES DE MOUSQUETAIRES

Logiquement, on cherche dans la bibliographie de fin, La formation de l’esprit scientifique de Gaston Bachelard ou quelques autres solides références épistémologiques, en vain… Bref, honneur aux dames, à son tour Eloïse Bras de nous mettre en garde, mais beaucoup plus laborieusement et sans habiller ses préjugés idéologiques : « son existence physique (d’Israël) est menacée en permanence et doit chercher à gagner les guerres en cas d’attaque ». On l’a compris : l’Etat en question est « menacé » en permanence et ne saurait mener aucune espèce de guerre offensive d’annexion ou d’occupation. Après nous avoir prévenu qu’il s’agissait de faire fi de tout égarement géopolitique pour se concentrer sur les miracles technologiques de l’Etat hébreu, cet a priori ainsi posé referme la question sur des affirmations « fermées » qui feraient hurler, non seulement Karl Popper, mais bien d’autres experts de la région, sans parler des femmes et des enfants des Territoires occupés quotidiennement assassinés par la soldatesque du pays en question.

Mais le meilleur restait à venir avec le jeune Eric Laurençon – deuxième intervenant – nous assénant avec arrogante certitude une autre vérité historique des plus curieuses – reprise quelque part dans le livre par le préfacier de la Chambre de commerce France-Israël : le grand bond en avant technologique israélien a eu lieu (à cause ou plutôt grâce) et je cite « au blocus décrété par la France au début des années 1960 ». Là, les bras nous en tombent… et faut-il conseiller à ce jeune impertinent de lire quelques bons ouvrages d’histoire pouvant rappeler notamment que les plus hauts responsables de notre IVème République ont transféré – dès 1957 – les hautes technologies permettant à Israël de construire la centrale de Dimona pour la mise au point de sa bombe nucléaire… dont il nie toujours officiellement l’existence. Ce n’est qu’à partir de la guerre d’annexion de juin 1967 que le général de Gaulle a effectivement et légitimement instaurer un strict embargo sur les armes à destination de ce pays. Nulle trace dans la « conférence », ni dans le livre des résolutions 242 et suivantes de conseil de sécurité des Nations unies qui condamnent ces annexions. L’ONU, qui n’est pas encore une Start-up, n’intéresse visiblement pas nos jeunes gens…

Troisième intervenant : Patrick Nouma Anaba, qui se présente d’emblée comme « philosophe ». Bigre ! Emmanuel Kant et Hegel n’ont certainement qu’à bien se tenir. N’ayant visiblement pas lu une ligne de L’Emile, le garçon nous transmet une autre vérité transcendantale : « l’or brut d’Israël, c’est sa concentration d’intelligence » et « son pari sur l’éducation » avec cette merveilleuse alliance de l’armée, des universités et du secteur privé !

Une heure et demi durant nos mousquetaires vont rivaliser d’enthousiasme pour nous décrire le meilleur des mondes israéliens, non seulement devenu l’admirable « start-up nation » dont la France devrait mieux s’inspirer, mais aussi pour nous faire partager avec émotion comment « Israël ouvre une nouvelle ère, celle des cyber-Etats en s’inspirant du modèle de développement supranational des GAFAM1 ». Encore mieux, Israël – selon nos mousquetaires – dont la suprême obsession est de « se rendre utile », de « réparer », sinon d’« améliorer » notre triste monde est, aussi devenu l’un des champions du « transhumanisme », cette idéologie technologique proprement délirante qui veut produire voitures, métros et avions sans chauffeur pour « augmenter » l’humain, pour nous vendre le consommateur et le soldat « augmentés » dans le monde merveilleux où les hommes seront enfin devenus les animaux des robots. En effet, ce sera tellement mieux…

Et cette soupe nous fut servie sans le moindre doute (n’osons pas dire cartésien), ni la moindre mise à distance, en nous promettant tous les délices d’un monde mondialisé, néo-libéral et, enfin libéré de toutes frontières (ne parlons pas non pas des murs, ce n’était vraiment pas le soir !) où enfin, les hommes et les femmes – hors sol – pourraient enfin se dépasser pour être… meilleurs. S’il faut obtenir un MBA de l’Ecole de Christian Harbulot (remercié en fin de volume) pour débiter ce genre de fadaises, c’est bien à désespérer de l’éducation actuelle. Effectivement, on se dit qu’une salutaire lecture ou relecture de Rousseau serait bien nécessaire à ces jeunes gens…

UN MANIFESTE A LA GLOIRE DE NETANYAHOU

Après une telle conférence, l’auteur de ces lignes ne pouvait que se mettre courageusement à la lecture de la plaquette des trois mousquetaires. Et là, c’est encore plus grandiose. Passé l’apologie boursouflée du sens inné du peuple d’Israël pour les nouvelles technologies orwelliennes, les start-up, l’armée, le capital-risque, les fonds de pension et toutes les joies du capitalisme new-look, plusieurs messages sublimi-novlangue sont bien à l’ouvrage, citations à l’appui de Benjamin Netanyahou, un type… formidable !

C’est un peu laborieux, mais les têtes de chapitre méritent d’être citées tant elle traduisent à elles seules le traitement apologétique au détriment d’une approche critique minimale conforme aux critères de base des sciences humaines : chap 1) Mesure de la puissance de l’Etat d’Israël au travers du développement du secteur des nouvelles technologies ; chap 2) La performance des start-ups israéliennes : une garantie de puissance pour l’Etat hébreu ? ; chap 3) Les facteurs clés de construction de la matrice israélienne ; chap 4) Une culture fortement axée sur l’esprit d’entreprise, la prise de risque et l’innovation : la stratégie du bouclier d’Israël ; chap 5) Une base éducative intégrée et initiée dès la création d’Israël ; chap6) L’immigration un élément central du développement de l’Etat hébreu ; chap7) Tsahal « incubateur » de la Start-up Nation ; chap8) ; chap 9) Du 6ème GAFAM à l’Etat « d’E-sraël » ? Et le préfacier qui nous dit qu’« Israël ne joue pas aux dés », ajoute : « les Israéliens aiment sans limites l’information, le traitement de l’information et l’intelligence au sens anglo-saxon du terme, ils aiment « savoir pour prévoir, afin de pouvoir ».

D’autres perles : « en tant qu’éclaireurs et phalange avancée du peuple du Livre, ils savent les limites de l’emprise humaine sur le cours des choses (…) Le sionisme est paradoxal, métal pur et alliage complexe à la fois ». Encore : « on ne voit bien Israël qu’avec le cœur (…) Les learning expeditions de succèdent, on vient à Herzliya en exploration comme Livingstone remontant le Zambèze (…) les Israéliens ont toujours préféré les questions aux réponses et répondent aux questions, avec un sourire désarmant ». Bref, ces drôles de jésuites « ne jurent que par l’unité 8200, devenue la plus importante de l’armée israélienne ». En résumé, et c’est la première ligne du chap 1) : « L’innovation israélienne sert de modèle pour le monde entier ». Que c’est beau !

Mais pourtant, « l’existence d’Israël ne fait pas l’unanimité. 21 Etats n’ont jamais reconnu Israël ou n’ont pas entretenu de relations diplomatiques avec l’Etat hébreu ». On se demande pourquoi, mais nos trois mousquetaires ont trouvé et évacué l’explication en trois lignes : « Israël fait régulièrement l’objet d’appel aux boycotts. L’opinion publique est sensible à la cause palestinienne et des appels aux boycotts des produits israéliens sont régulièrement lancés ». Le monde est méchant et nous n’en sauront pas plus !

Quand même, mais en pointillé il est vaguement suggéré qu’Israël constitue la tête de pont des intérêts américains au Proche-Orient : « L’Etat hébreu multiplie les intérêts américains pour son bien-être et sa survie », mais arrive à « transformer progressivement la dépendance en interdépendance ». Ouf, nous voilà rassuré !

Page 48 : « l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou déclarait lors de la septième conférence annuelle sur la cybersécurité de l’Université de Tel-Aviv : la cybersécurité est un secteur florissant. Il prend de plus en plus d’ampleur, car la cybersécurité n’est jamais une solution permanente, c’est un business sans limite (…) en 2016, nous détenions environ 20% de l’investissement mondial de la sécurité privée ». Il est précisé que ce miracle s’inscrit dans la continuité d’une politique développée depuis les années 1990 par un autre criminel de guerre : Ariel Sharon.

En fait, ce miracle technologique remonte, dès l’origine dans un autre miracle théologicio-politique (page 153) : « l’Etat d’Israël est définitivement proclamé le 14 mai 1948. L’objectif principal du sionisme est alors réalisé. Néanmoins, cette notion reste encore très prégnante puisque, en 2009, Benjamin Netanyahou posait, comme préalable à la création d’un Etat palestinien, la reconnaissance d’Israël comme Etat-nation du peuple juif, par la communauté internationale, l’Autorité palestinienne et l’ensemble des Etats arabes. Il a déposé un projet de loi en novembre 2014 qui, dans les Lois fondamentales qui servent de constitution, remplacerait la définition d’Israël, Etat juif et démocratique par celle d’Etat-nation du peuple juif ». Belle justification d’un nouvel apartheid qui instaure deux catégories très inégales de citoyens : les Juifs et les autres, un vrai cyber-progrès en effet !

Mais comme l’explique encore Dominique Bourra : « il suffit de chercher dans le Livre pour comprendre et analyser sur quelles bases reposent les actions menées aujourd’hui par l’Etat d’Israël. Il s’agit en fait d’un long processus… » Amen, si c’est le Livre qui le dit !

ORANGE COLLABORE

Créée par des anciens du Mossad en 2014 et basée à Beer-Sheva dans le sud d’Israël, la start-up MORPHISEC ouvre un bureau à Boston en 2016. Page 42 : « en outre, sa croissance a été accélérée et financée notamment par le fonds JVP à Jérusalem, GE Capital, Deutsche Telekom. Depuis le 20 février 2018, ORANGE Digital Ventures a annoncé sa participation au financement de MORPHISEC ». Avec La Maison et Kodem Growth Partners, ORANGE rejoint ainsi les investisseurs historiques de la start-up et prend part à son développement.

Page 43 : « l’investissement de ORANGE Digital Ventures va permettre à MORPHISEC d’accélérer ses réductions de coûts et, en France, d’acquérir un positionnement dans le haut de gamme dans le mobile et l’Internet haut débit (40% du marché français) ». Question : comment MORPHISEC va-t-elle pouvoir suivre l’évolution potentielle de sa valeur, notamment au sein du groupe ORANGE dont il est dit de sa stratégie que « l’Etat français y exerce une forte intervention » ?

Réponse : « l’évolution des tensions avec TF1 à propos de la poursuite de la diffusion des chaînes du groupe TF1 sur les box Orange est un véritable enjeu ; la poursuite des acquisitions dans le secteur de la sécurité, après l’achat du français Lexsi ; le lancement de la banque mobile Orange Bank, avec pour objectifs deux millions de clients et 400 millions d’euros de produit net bancaire à fin 2018 ».

Chaque année à Tel-Aviv, dans la plus grande discrétion, le groupe ORANGE participe à une semaine de colloque consacré à la cybersécurité et au renseignement numérique, touchant évidemment à des secteurs sensibles de la défense nationale. Au sein du groupe ORANGE, cette politique est animée notamment par un certain Luc Bretones2 et Roseline Kalifa dont le profil Linkedin indique qu’elle consacre principalement sa vie à des partenariats d’ORANGE en Israël.

Interrogé par nos soins sur ses activités en Israël, ORANGE n’a pas jugé utile de nous répondre, nous renvoyant aux bons soins de l’ambassade d’Israël à Paris ! Vive la communication…

Dans leur plaquette, les trois mousquetaires – qui, décidément fâchés avec l’histoire n’en ratent pas une -, citent aussi lord Alfred Balfour comme un héros de l’Ancien Testament. On ne peut que les renvoyer à la lecture du livre définitif de Philippe Simonnot – Le Siècle Balfour – 1917/20173 -, qui démontre (archives à l’appui) comment Balfour fut l’un des principaux architectes et responsable de la catastrophe qui provoqua l’exil de plus de 800 000 Palestiniens en 1948, avant de servir de référence à un demi-siècle de guerres israéliennes contre ses voisins.

La dernière guerre en date – durant l’été 2006 – contre le Liban fut une vraie déculottée. Le Hezbollah détruisit plusieurs centaines de chars Merkava réputés invincibles, des dizaines d’hélicoptères en donnant quelques fessées aux forces spéciales israéliennes chargées d’enlever Hassan Nasrallah dans la région de Baalbek au nord de la plaine de la Bekaa.

Il est vrai que le Mossad et l’Aman (services du renseignement militaire) ne sont plus ce qu’ils étaient, d’autant que les soldats startupers passent plus de temps sur leurs portables à parler aux copains et copines qu’à faire la guerre. Désolant, mais vrai.

Et, à cette glorieuse occasion qui prétendait alors ramener le Pays du Cèdre à l’âge des cavernes, la hiérarchie militaire israélienne découvrit avec stupeur que ses soldats startupers fumaient plus de pétards que les junkies de Brooklyn…

ESSENTIALISME D’UN MODELE « CYBERLIBERTARIEN »

Au terme de notre édifiante lecture symptômale, on se demande encore comment ce florilège de propagande et de contresens historiques a pu être édité. Page 121 : « dans ‘guerres et contre-guerres’ de Alvin et Heidi Toffler, ces derniers dévoilent que les Etats-Unis d’Amérique ont planifié un renouveau stratégique sur la base des progrès techniques induits par les nouvelles technologies du savoir, mais aussi par l’exemple de Tsahal (NDLR : l’armée israélienne) pendant la guerre du Kippour ». Ca, c’est quand même la meilleure ! En octobre 1973, les forces égyptiennes et syriennes percent les lignes israéliennes dans le Sinaï et sur le plateau du Golan. Sans l’organisation – en catastrophe – d’un pont aérien par les Etats-Unis, la transmission de renseignements militaires stratégiques américains et la trahison de Sadate, la vaillante « armée israélienne de défense » était cuite et recuite. Comme souvent, Washington sauva donc la mise à Tel-Aviv par de nouvelles livraison d’armes, instaurant un versement annuel d’aide civilo-militaire de plus de 3 milliards de dollars.

Mais aux yeux de nos trois zélateurs, ces précisions ne sont sûrement que des détails de l’Histoire parce que la seule grande leçon à retenir est bien que : « la mondialisation fait partie intégrante de l’histoire de ce jeune pays. Israël a toujours eu une vision globale et l’économie et des échanges… »

Mais conclusion finale de nos trois starto-penseurs est des plus paradoxales. D’un côté, ils nous disent que « l’objectif du sionisme est de donner ou de rendre (NDLR : sic) aux Juifs un territoire perdu (NDLR : re-sic) depuis l’Antiquité et les royaumes hasmonéen et hérodien » et de l’autre ils s’émerveillent de « l’a-territorialité »

hors-sol de l’Etat israélien plus mondialisé que tout autre. Faudrait savoir !

En s’appuyant sur le « Tikkoum Olam », la « philosophie porteuse de la singularité technologique », les trois rigolos finissent par nous vendre un modèle « cyber-libertarien » selon, – je cite – « une philosophie politique pour laquelle une société juste est une société dont les institutions respectent et protègent la liberté de chaque individu d’exercer son plein droit de propriété sur lui-même ainsi que les droits de propriété qu’il a légitimement acquis sur des objets extérieurs » ! Fort de cette idéologie en bois et en suivant le « Tikkoum Olam », il s’agit en définitive de réparer, sinon d’augmenter l’humain !

Avec Israël, nation pionnière du transhumanisme, à terme, on va « réparer nos organes, à des échelles de plus en plus petites, modéliser et changer notre ADN, réparer nos cellules, créer des organes artificiels entier et mettre des implants électroniques ». Bref, qu’est-ce qu’on va se marrer…

Conclusion, et comme tout le reste c’est écrit à la charrue : « ainsi Israël ne peut se contenter d’être un Etat souverain, il doit aussi se déployer en peuple nation, au travers, notamment de communautés imaginées ». Bien-sûr, le message s’adresse aussi aux femmes et aux enfants des Territoires palestiniens occupés. Inch’Allah…

QUE L’ECOLE DE GUERRE ECONOMIQUE SE RESSAISISSE !

En définitive, une telle « conférence » des trois mousquetaires (qui a du faire se retourner Aristote dans sa tombe) et la lecture de leur opuscule ne peut qu’amener sur une sage mise en garde : lorsqu’on parle de la Terre promise, il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages… Toujours est-il que les courageuses VA-Editions auraient du mieux relire le manuscrit avant de le mettre en fabrication. Personnellement, on pense avec tristesse aux écureuils expulsés des arbres abattus pour faire la pâte à un tel papier…

Rien d’étonnant à ce que la dernière livraison de la revue Challenges4 fasse sa couverture avec la photo d’un ahuri barbu arborant un sourire niais, casquette de baseball vissée sur la tête, barrée du titre : « Israël, le modèle mondial de la tech – Les Français qui ont réussi ». En revanche, il est assez piquant de voir la même entreprise de propagande relayée par d’anciens extrémistes armés repentis. Peut-être est-ce une partie du prix à payer pour s’acheter leur nouvelle vertu ? Les connaisseurs apprécieront…

Mais qu’une Ecole de guerre économique – qui prétend former les jeunes cadres de l’intelligence économique française – s’adonne ainsi à la banalisation subjuguée d’un régime d’apartheid sous couleurs de nouvelles technologies, constitue une imposture parfaitement lamentable… Ressaisissez-vous les amis, vous en avez les capacités !

Richard Labévière
25 mars 2019

1 GAFAM est l’acronyme des géants du Web : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.
2 Luc Bretones travaille pour le groupe Orange depuis 1997. En juillet 2013, il prend la direction du Technocentre du groupe, puis en octobre 2013 d’Orange Vallée. Il est administrateur des sociétés SoftAtHome et La cité de l’objet connecté d’Angers. Il est également président de l’association de bénévoles Orange solidarité. Spécialisé dans le business des nouvelles technologies, Luc Bretones est administrateur de divers think tanks, comme l’institut G9+ ou encore Renaissance numérique.
3 Philippe Simonnot : Le Siècle Balfour – 1917/2017. Editions Pierre-Guillaume de Roux, mars 2018.
4 Challenges – numéro 600, du 7 au 13 mars 2019.

Proche&Moyen-Orient.c
Observatoire Géostratégique

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