Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au macroscope 3
Vu au macroscope 3
  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
11 avril 2019

Marion Maréchal livre sa vision de l’Europe deux mois avant les européennes

Dans une interview fleuve publiée dans Valeurs Actuelles, Marion Maréchal détaille sa vision de l’Europe, défend un nouveau «conservatisme» et égratigne le chef de l’État.

Par

Publié le 10/04/2019 // FIGARO

 

Marion Maréchal lors de la campagne des législatives en juin 2017

Marion Maréchal lors de la campagne des législatives en juin 2017 PASCAL GUYOT/AFP

«Qu’ils arrêtent de se faire peur!» Non, Marion Maréchal n’est - toujours - pas de retour dans l’arène électorale. Du moins l’assure-t-elle à ses adversaires comme à ses anciens camarades du Rassemblement national. Une déclaration qui n’empêche pas l’ex-députée RN du Vaucluse de dépeindre sa vision de l’Union européenne, moins de deux mois avant le scrutin européen, dans une interview fleuve donnée à l’hebdomadaire Valeurs actuelles.

«L’Union européenne devrait être une organisation internationale plutôt qu’une tentative d’État européen souverain, c’est une évidence, attaque la directrice de l’ISSEP, souscrivant ainsi au projet d’’Europe des Nations’ porté par le Rassemblement national. L’Union devrait se contenter de répondre aux menaces communes et aux intérêts partagés. Ne se préoccuper que de la régulation du commerce extérieur dans une logique de patriotisme économique, de régulation de l’immigration aux frontières communes, d’instauration d’une souveraineté numérique. Et à partir de là, c’est à la France de se faire une place dans le dispositif.»

» LIRE AUSSI - » LIRE AUSSI - La stratégie internationale de Marion Maréchal

Peu amène vis-à-vis de la Commission européenne qui «prétend s’occuper de culture ou d’éducation, qui sont des compétences purement nationales», la jeune femme étrille d’une même plume les ambitions d’une armée européenne dont Emmanuel Macron se fait le chantre: «S’il y a bien un domaine dans lequel il faut défendre son autonomie et son indépendance, c’est la défense! Une armée européenne commune signifie mécaniquement une diplomatie européenne commune. Autrement dit, une paralysie assurée au regard des divergences parfois très fortes des pays membres en la matière.»

Proches sur le projet européen, Marion Maréchal et son ancienne formation politique divergent sur la façon de le réaliser. En creux, l’ancienne parlementaire relativise le «Big bang» promis par Marine Le Pen avec la constitution d’un «grand groupe eurosceptique» au parlement européen au lendemain des élections du 26 mai. «Je ne crois pas que le salut européen viendra de la Commission ni même du Parlement européen, du fait de ses pouvoirs réduits et de l’incapacité des groupes eurosceptiques à faire front commun», cingle la trentenaire.
Elle croit, au contraire, que seule «une stratégie d’alliances de certaines nations, donc de gouvernements nationaux» serait susceptible de rééquilibrer les institutions et «le jeu avec l’Allemagne». C’est-à-dire une reprise en main de l’Europe par le couple franco-italien, après une victoire du camp nationaliste, tant aux prochaines élections législatives italiennes et présidentielle française. «Si la France voulait véritablement établir un rapport de force au sein de l’Union, elle le pourrait», affirme la directrice d’école en faveur d’une politique française «de la chaise vide» pour contraindre la Commission à cesser «toute initiative législative hors des sujets stratégiques communs».

Qu'est-ce que l'ISSEP, la nouvelle école de Marion Maréchal ? - Regarder sur Figaro Live

» LIRE AUSSI - » LIRE AUSSI - Marion Maréchal étrille un «pouvoir devenu totalement illégitime»

À rebours de Marine Le Pen, Marion Maréchal se veut le chantre d’un nouveau «conservatisme», qui «croit au bienfait de conserver ce que nos pères ont patiemment construit de beau, de juste et de vrai». Si elle assure que «le clivage droite gauche continue d’irriguer la vie politique française», la jeune retraitée de la politique va plus loin en égratignant le «populisme» dont se réclame sa tante, «moins un programme qu’un style [...] qui semble être une impasse électorale» en ce qu’il s’appuie de manière exclusive sur «les classes populaires». «Si l’on doit bien sûr défendre les classes populaires, on ne peut pas faire l’économie de s’adresser à la classe moyenne et haute. Il faut rassembler autour d’une vision commune et non faire de la politique catégorielle», griffe l’ancienne benjamine de l’Assemblée.

Moqué en «produit dépassé de l’énarchie des années 2000», le chef de l’État n’est pas épargné par Marion Maréchal. Au modèle présidentiel faisant prévaloir, selon elle, «l’administration des choses à travers le droit et l’économie» sur le «gouvernement des hommes», conduisant ainsi à une «dépolitisation de l’économie» comme à une transformation de la démocratie en «hanounacratie», Marion Maréchal oppose celui du premier ministre hongrois, Viktor Orban. «Lui, a parfaitement compris qu’on ne pouvait pas souder une nation, lui donner un cap, une direction, de la voix et donc une puissance si on n’avait pas d’abord déterminé ce qui la constituait, loue l’ex-députée qui enchaîne ces derniers mois les déplacements à l’étranger. Orbán s’est emparé de cette question de l’identité pour consolider la cohésion nationale et donner une lisibilité à son action.» Une ligne de conduite dont elle ne cache pas s’inspirer: «La démocratie illibérale n’est finalement qu’un appel à la vraie démocratie plutôt qu’à la gouvernance des experts.»

La rédaction vous conseille

Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Pages
Publicité