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Vu au macroscope 3
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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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10 juin 2019

Journal de crise – Bilan des Européennes . Par Hervé LEPAGE

Texte - que j'ai mis en page pour en faciliter la lecture - communiqué par Emmanuel Leroy sur facebook.
Emmanuel Leroy    :   Une lettre confidentielle, de haut niveau, envoyée chaque mois gracieusement à un très petit nombre de privilégiés. Voici un large extrait de la dernière livraison de juin portant, entre autres, sur l'analyse des dernières élections européennes. Si vous êtes intéressé(e), l'adresse de contact figure à la fin de l'article. Bonne lecture !

*

Journal de crise – Bilan des Européennes

- Avant d’entrer dans le détail, ce scrutin constitue-t-il réellement un événement politique majeur?

Il serait excessif de le prétendre mais il n’est pas non plus aussi anodin que les tenants de l’ordre établi tentent de le présenter en mettant l’accent sur le fait que leur camp gardera la majorité par la grâce de l’éternelle union sacrée entre le centre-gauche et le centre-droit. En réalité, ce statu quo était mécaniquement acquis du fait de l’absence dans de nombreux pays de forces politiques non-consensuelles. Il n’en demeure pas moins que les partis souverainistes et nationalistes ont réalisé partout ou presque les excellents scores que les sondages leur promettaient et pèseront, malgré les rivalités et inimitiés qui les séparent, d’un poids plus lourd que jamais dans la prochaine assemblée.
Par ailleurs, conformément aux prévisions exposées dans nos précédentes éditions, la participation a été nettement plus importante, et pas seulement en France, que ce que ces mêmes instituts annonçaient, donnant à ces résultats une valeur d’autant plus grande et reflétant une prise de conscience croissante du poids des questions européennes sur la gestion des problèmes nationaux.
Cette sous-estimation de la participation avant les scrutins devient au passage assez systématique, au moins en France, au point qu’il est permis de se demander s’il s’agit là d’erreurs de mesure ou de publicité en faveur d’une abstention dont chacun sait à qui elle profite.


- Intéressons-nous d’abord à la France et commençons par la liste LREM. A-t-elle réellement des raisons de se réjouir ?

Le soulagement de la majorité présidentielle au soir des résultats était évident. Après une campagne pathétique menée par une tête de liste qui n’était pas loin du pire cauchemar d’un responsable marketing, le risque n’était pas nul de voir le RN terminer avec 4 ou 5 points d’avance et le score plafonner sous la barre symbolique des 20%. Un écart final inférieur à 1% est dans ces conditions presqu’une divine surprise, le nirvana d’une arrivée en tête étant devenu inaccessible dans les derniers jours, même si le Président de la République a ainsi perdu son pari.
Par ailleurs, la stratégie du duel au sommet a réussi au-delà de toute espérance puisque les autres forces politiques sont très largement distancées.


- Comment ce petit miracle a-t-il pu se produire ?

Le premier facteur a été clairement le soutien du troisième âge. Les enquêtes post-électorales montrent que parmi les 5 millions d’électeurs macroniens du 26 mai, 37%, soit près de 2 millions, ont plus de 70 ans, la moyenne d’âge globale des ornithophiles étant de 61 ans. Cet engouement s'explique de plusieurs façons. Sur un plan purement matériel, la gérontocratie a apprécié le rétropédalage gouvernemental sur la CSG et porte d’une manière générale un regard bienveillant sur la politique fiscale menée depuis deux ans. Au-delà, cette population éprise d’ordre, de stabilité et assidue devant son poste de télévision a été souvent effrayée par les manifestations et a voté Adolphe Thiers comme en 1871, d’autant plus volontiers qu’on lui agitait en alternative une marotte qui produit encore et toujours son effet sur les estomacs délicats, celle du lepénisme supposément subversif.

Le second facteur, loin d’être sans rapport avec le premier, est le siphonage de ce qui reste de la droite. Il résulte certes d’un réflexe de vote utile, destiné à éviter ou limiter la victoire de Bardella, mais traduit plus fondamentalement le ralliement massif de la bourgeoisie à ce qu’il est convenu d’appeler la Macronie. Dans tous les beaux quartiers et les banlieues cossues, qui votaient RPF, UDR, RPR, UDF, UMP depuis des décennies, la liste Loiseau dépasse les 40%, loin devant le malheureux Bellamy.
Cette migration est tout sauf incongrue pour une population qui se détermine avant tout en fonction de son porte-monnaie et observe objectivement qu’Emmanuel Macron a plus fait pour celui-ci en deux ans que la droite en trente, notamment avec la suppression de l’ISF et l’instauration de la flat tax sur les revenus de capitaux.
Certes, la présence de ministres issus du PS et les côtés gay-friendly du nouveau pouvoir ne font pas l’unanimité mais ces réserves de forme ne sont pas suffisantes pour masquer l’essentiel.


- Le verdict du 26 mai marque-t-il la fin des Républicains ?

Il est en effet sans équivalent sous la Vème que la « droite républicaine » passe sous les 10% à une élection nationale et voir la somme des deux partis PS et UMP/LR qui ont concentré tous les pouvoirs depuis 40 ans plafonner à 15% laisse mesurer tout le chemin parcouru en deux ans. Imputer à Bellamy la responsabilité de ce naufrage serait parfaitement injuste et la presse dite de droite ne tarissait pas d’éloges jusqu’à la veille du scrutin sur la « bouffée d’air frais », le « renouveau » qu’incarnait ce doux philosophe aux allures de premier communiant versaillais.
Aucune personnalité LR, si tant qu’il subsistât des individus dans ce parti pouvant revendiquer ce qualificatif, n’aurait fait significativement mieux que lui qui avait été choisi pour incarner la seule ligne qui ait un peu marché depuis Sarközy, celle du Fillon de la primaire de 2016.

Pour évoquer l’avenir, il est essentiel de rappeler le triptyque qui va structurer la vie politique française, sans doute jusqu’à un changement plus fondamental, et cette grille de lecture va nous être utile pour étudier les autres formations. Ces trois ensembles sont :

1 le Parti Libéral Européen. Programme économique favorable aux grandes entreprises, réduction des impôts et des dépenses publiques à un rythme dépendant des résistances sociales. Européiste, donc mondialiste. Prétend réguler l’immigration tout en la favorisant. Modernité sociétale (faut-il expliciter ?). Cible la bourgeoisie, les cadres, les « diplômés », les retraités aisés, les citadins.

2 le Bloc National. Souverainiste, identitaire, sécuritaire. Pour une Europe des Nations. Anti-taxes. Valeurs traditionnelles et libertés individuelles. Anti-immigration. Cible les ouvriers, les petits employés et fonctionnaires du bas de l’échelle, les petits commerçants, les 25/55 ans, les ruraux et les rurbains.

3 la Gauche Démocratique. Anticapitaliste, veut faire payer les riches, les banques et le patronat. Internationalisme prolétarien pour une Europe des peuples. Pour l’accueil des « réfugiés » et la révolution écologique. Cible les immigrés de toutes générations et de toutes cités « sensibles », les enseignants, les bastions syndicaux, les militants associatifs, les marginaux.

Cette structuration n’implique pas nécessairement la limitation du spectre politique à trois partis mais impose à chaque mouvement de se positionner à l’intérieur d’un de ces blocs et de nouer les accords électoraux et de gouvernement qui en découlent, ou de se résigner à une marginalité de témoignage.
Dans le cas des Républicains, ils devront donc dans les prochains mois se déterminer et rallier, soit le PLE représenté aujourd’hui par LREM, soit le Bloc National dominé par le RN.
Faute de choisir, ils subiront le sort de l’âne de Buridan et laisseront leurs membres se déterminer individuellement, ce qu’ont déjà fait nombre de notables en se mettant en marche, quelques-uns optant pour le camp national.
Si l’immense majorité des cadres apparaît beaucoup plus macron-compatible que crypto-lepéniste, il est néanmoins probable que parmi les 8.5% d’irréductibles qui ont refusé de succomber aux charmes de Nathalie Loiseau beaucoup ne sont guère éloignés du RN, notamment sur les questions migratoires. Reste à préciser ce que pourrait incarner spécifiquement un mouvement se positionnant en aile droite de LREM ou en courant modéré du RN ; à force de trahir ses électeurs et de faire cohabiter en son sein des lignes incompatibles entre elles ce parti est devenu totalement illisible et est probablement destiné aux poubelles de l’histoire politique française.


- Le paysage à gauche est particulièrement confus avec Jadot qui rit, Mélenchon qui pleure et le PS qui survit sur le fil. Les Verts sont-ils appelés à être la force dominante de ce courant ?

1. Leurs 13% sont surtout le résultat de la propagande médiatique sur le thème climato-apocalyptique, chaque JT étant devenu prétexte à l’injection quotidienne, sous les prétextes les plus divers, d’une dose de désinformation, ce qui fera l’objet de la conclusion de cette édition. Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que la jeunesse, soumise au lavage de cerveau de la Rééducation Nationale et aux phénomènes de groupe orchestrés par les activistes gauchistes, aient ainsi, pour le plus grand ravissement de nos commentateurs, placé Jadot en tête.
Cela étant dit, cette percée n’est ni nouvelle, ni significative, ni durable. Les écolos ont toujours fait leurs meilleurs scores aux Européennes, ils avaient même dépassé 16% en 2009 ce qui ne les avaient pas empêché de se ridiculiser 3 ans plus tard aux présidentielles avec Eva Joly. Quant à Jadot, sur lequel les projecteurs sont aujourd’hui braqués, il fut contraint il y a 2 ans de se retirer de la course à la présidence du fait de sondages scotchés à 1%, en échange d’un maigre plat de lentilles socialistes sous la forme d’investitures aux législatives, lesquelles n’ont permis l’élection que d’un seul député, d’ailleurs viré d’EELV entre les deux tours pour macronisme… En réalité, la gauche est dans un état de décomposition tel que son électorat désemparé va d’une « lumière » à l’autre telle un papillon de nuit, accordant à Mélenchon tantôt 19%, tantôt le tiers, aujourd’hui 13% à Jadot

2. Les Verts bénéficient également d’une image floue, leurs électeurs étant souvent de doux rêveurs à la conscience politique limitée, aspirant à un air pur et une nature préservée et se retrouvant à voter pour des ayatollahs d’extrême-gauche, avides de taxes et de frontières grandes ouvertes. Il est très difficile aujourd’hui d’entrapercevoir quelle personnalité pourrait mettre un peu d’ordre et d’unité dans ce foutoir, la capacité de rassemblement des individus en lice étant proche du zéro absolu. Mélenchon en avait le talent mais pas les nerfs, Glücksman va retourner à ses plateaux télé et au Café de Flore, Hamon va ouvrir un kebab à Trappes et le petit Brossat a démontré que l’avenir du PCF n’était même pas LGBT. La Gauche Démocratique n’est pas morte, elle pèse encore 25% des voix mais c’est trop peu, surtout en étant aussi atomisée, pour faire autre chose que de la figuration et choisir, ou ne pas choisir entre « l’extrême-droite et l’extrême marché », pour reprendre la formule mélenchonienne.


- Le résultat du RN est-il si bon que cela ?

Beaucoup de commentateurs ont fait la fine bouche en relevant que le score était légèrement inférieur à celui de 2014 en pourcentage, que l’écart avec LREM était faible et surtout que la dynamique aurait pu être plus forte après un mouvement social d’une telle ampleur. C’est oublier un peu vite le krach du second tour de la présidentielle et l’échec relatif des législatives qui ont suivi. Obtenir deux ans après une nouvelle pole-position avec plus de 5.2 millions de voix est un très net redressement et si 3% seulement des électeurs de droite étaient restés dans leur famille d’origine, soit Bardella 23.5, Loiseau 19.5 et Bellamy 11.5, on parlerait de triomphe, de crise de régime et malgré tout de déroute LR. Soulignons également que dans les totalisations du ministère de l’Intérieur, avant que les grandes villes ne tombent et sur 70% des bulletins dépouillés, Bardella avait 6 points d’avance sur Loiseau, ce qui montre assez la dichotomie entre les deux France qu’ils représentent.

Ce scrutin apporte en tout cas pour le RN quelques enseignements très intéressants :
- l’étiquette Marine Le Pen n’a plus de valeur ajoutée. Le jeune Bardella a certes fait une bonne, voire une très bonne, campagne mais il est surtout évident que ce qui constitue le socle du succès a tout à voir avec le corpus thématique et très peu avec les personnalités qui le défendent. De là à dire que cette valeur ajoutée est devenue négative, il n’y a qu’un pas que beaucoup franchissent allègrement et des pressions s’exerceront inévitablement pour que la prochaine campagne présidentielle soit portée par quelqu’un d’autre.
- l’importance des scores RN est de plus en plus liée à la sociologie de l’électorat et de moins en moins à la géographie. Si les bastions historiques restent à un très haut niveau, les anciennes terres de mission de l’ouest progressent et même les DOM-TOM, où les scores étaient naguère confidentiels, ont à nouveau, comme au premier tour de 2017, placé collectivement le RN en tête. La carte de l’immigration n’est donc plus pertinente pour analyser ce vote et le principal obstacle sur la route du pouvoir est plus que jamais la faiblesse du parti auprès des catégories dévolues au PLE (cf supra).
- les villes administrées par un maire RN ne cessent de voir le soutien populaire se renforcer, celui-ci s’étendant clairement aux communes voisines. Ce point augure favorablement des municipales à venir et sera à n’en pas douter abondamment utilisé dans la campagne. La difficulté sera de trouver les équipes militantes ad hoc car après la déception de 2017, accessoirement la dissidence philippotiste consécutive, et la déplorable gestion des militants de base (le tiers environs des élus locaux de 2014 a démissionné pour raisons diverses mais souvent par manque de reconnaissance de leur travail), le nombre d’adhérents a été à peu près divisé par 2 en deux ans. Peut-être le score du 26 mai permettra-t-il de reconstituer le stock avant que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets.
- l’écrasante domination du RN sur le Bloc National est confirmée. NDA, comme annoncé dans notre dernier numéro, a raté l’occasion qui lui avait été fournie et on ne voit plus désormais ce qui pourrait le faire sortir de la marginalité. Philippot, quant à lui, s’est vu cantonné à un demi-Asselineau et est retourné à la fonction publique, entérinant un échec définitif qui va créer un grand vide sur les plateaux des matinales des chaînes d’information. Cette hégémonie entraîne certes un manque de réserve de voix dans les seconds tours mais a l’avantage d’éviter les dispersions au premier.

- En conclusion, quel est le paysage qui ressort de ce scrutin ?

La stratégie de la majorité présidentielle est claire : ramener la compétition électorale à un duel avec le RN supposément gagné d’avance face à un adversaire isolé ayant fait à peu près le plein de ses voix au premier tour, ce qui assurerait une réélection en 2022. Cette stratégie est dangereuse. Comme nous avons eu l’occasion de le souligner, l’étiquette LREM est très peu porteuse au second tour et si le RN ne dispose a priori que de faibles réserves de voix, eux n’en ont pas davantage. Les législatives de 2017 l’ont abondamment illustré et la situation s’est très certainement dégradée depuis : les électeurs de la Gauche Démocratique sont aujourd’hui au moins autant anti-macronistes qu’anti-lepénistes et il serait très présomptueux de compter sur ces castors pour édifier un nouveau barrage.
Les enquêtes montrent au contraire que l’image du RN s’est nettement améliorée auprès des électeurs ex-mélenchoniens et la migration prolétarienne vers le Bloc National n’est sans doute pas achevée. En tout cas, si tel était l’objectif, il est atteint : il est désormais évident que l’alternative au pouvoir actuel, si elle existe, passe nécessairement et évidemment par le RN, ce n’est ni la gauche atomisée ni les Républicains en déroute qui peuvent prétendre incarner l’opposition.

A terme, la sociologie est défavorable au pouvoir en place. Les électeurs du PLE sont à la merci d’une canicule de type 2003, heureusement pas en vue cette année, et les futurs retraités, après avoir voté FN/RN pendant 10 ou 20 ans suivront électoralement d’autant moins leurs aînés qu’ils ne bénéficieront pas de pensions aussi généreuses. L’évolution naturelle de la population française vers une proportion croissante de travailleurs pauvres, précaires et peu qualifiés ouvre des perspectives dorées au Bloc National. Les temps ne sont plus aux partis attrape-tout comme a pu l’être le RPF de l’après-guerre qui, selon la formule de Malraux, ressemblait au « métro à 6 heures du soir », ce qui à l’époque voulait dire l’on y trouvait toutes les composantes de la population française. L’époque est désormais néo-marxiste, chacun des 3 blocs étant hégémonique dans son créneau. L’avenir appartient donc au bloc assis sur les masses les plus nombreuses et il n’est pas besoin d’être grand clerc pour voir où elles se situent.


- Passons aux autres pays dans lesquels le 26 mai a apporté des éléments intéressants. Où va le Royaume-Uni ?


Il a comme prévu montré son exaspération devant les atermoiements de la classe politique face au Brexit en sanctionnant non seulement les Conservateurs, ravalés au niveau, là aussi sans précédent, des Républicains français, mais également les Travaillistes, coupables de s’être montrés incapables de trancher entre le soutien à Theresa May pour une sortie négociée, la tenue d’un autre référendum ou une sortie sans accord.
Comme en France, la somme de ces deux partis qui se sont partagé le pouvoir depuis plus d’un siècle est tombé à moins de 25%, un plus bas absolu. Les électeurs se sont donc massivement reportés sur les deux principaux partis ayant affiché une ligne claire sur LA question, le Brexit Party, monté en quelques semaines par Nigel Farage, partisan d’un hard Brexit, et les Libéraux-Démocrates, opposés à la sortie, avec un très net avantage pour le premier (31%) sur le second (19%). Le départ de la calamiteuse et pleurnicharde Theresa May est désormais acté, les prétendants à sa succession se bousculent mais il serait surréaliste qu’un parti représentant moins de 8% des voix s’arroge le droit de choisir un premier ministre nécessairement illégitime, fût-ce l’histrion Boris Johnson. Le retour aux urnes paraît inévitable et celui-ci, le mode de scrutin uninominal à un tour britannique étant ce qu’il est, ne pourra manquer de réserver un triomphe à Farage, tordant le cou au passage au mythe des Anglais regrettant leur choix de 2016.


- Le résultat italien est également spectaculaire avec le sacre de Salvini. Quelles conséquences ?


La Lega survole le scrutin avec 34% des voix, plus de 9 millions de suffrages et une
pole-position dans presque toutes les provinces. Elle fait le double du M5S qui confirme ainsi sa disparition progressive programmée.
Salvini a désormais toutes les cartes en main et réfléchit à la suite. Il ne veut pas précipiter la rupture avec Di Maio, chaque jour qui passe voyant de nouveaux électeurs grillini devenir salviniens.
La prochaine étape sera la mise en place de la grande réforme fiscale que la Ligue porte depuis des années, à savoir une flat tax correspondant à une baisse massive d’impôts. Après avoir convaincu sur la sécurité et l’immigration, Salvini veut ainsi montrer qu’il peut obtenir également des résultats économiques. Si le M5S s’y oppose, il y aura dissolution et législatives anticipées. Avec le soutien des post-mussoliniens de Fratelli d’Italia, Georgia Meloni étant plus que demandeuse, et peut-être un strapontin pour un ou deux berlusconiens, la majorité est acquise.
Autre étincelle possible, celle de Bruxelles qui prétend taxer l’Italie pour « déficit excessif », au risque d’attiser un peu plus la haine anti-UE très présente dans le pays. Le parlement, à une rare quasi-unanimité, a décidé de contourner le problème en instaurant une monnaie parallèle à l’€, des mini-bots, sorte d’assignats émis par le Trésor italien permettant de payer fonctionnaires et fournisseurs de l’Etat. Affaire à suivre.


- La coalition allemande a également du plomb dans l’aile ?


Comme au Royaume-Uni, le bipartisme à l’allemande se lézarde. Le score des duettistes gouvernementaux, CDU et SPD, qui était encore de 62% en 2014 est tombé à 44%. L’un et l’autre ont réalisé à cette occasion leur pire score à une élection nationale mais ce sont surtout les sociaux-démocrates qui sont en crise.
La chef de file du mouvement, Andrea Nahles, a démissionné et si son successeur n’est pas encore désigné, il paraît acquis qu’il défendra une ligne d’opposition, sortira donc de l’actuelle coalition et provoquera ipso facto des élections anticipées, sans doute en septembre.
L’hypothèse la plus probable est que celles-ci débouchent sur une coalition CDU-Verts, ces derniers ayant réussi à passer la barre des 20% pour la première fois. Une telle alliance s’est déjà vue au niveau des parlements régionaux mais pas encore au Bundestag, il sera intéressant de voir ce qu’ils exigeront pour condescendre à honorer le gouvernement de leur présence, cela promet être assez spectaculaire.


- Les autres pays nous ont réservé peu de surprises mais quelques victimes sont néanmoins à déplorer. Lesquelles ?


Distancé par les libéraux de Nouvelle Démocratie (ND), Tsipras a annoncé la dissolution du parlement grec et de nouvelles élections se tiendront le 7 juillet. Nos amis grecs sont amusants car autant l’on peut comprendre qu’ils veuillent se débarrasser de Syriza qui restera dans l’histoire comme l’un des plus beaux exemples de trahison de ses électeurs que l’on puisse imaginer, autant voter ND pour obtenir plus de justice sociale est aussi pertinent que pour la rentière emperlée de Neuilly de voter Mélenchon pour payer moins d’impôts. ND au pouvoir, ce sera toujours plus de soumission à Bruxelles, de privatisations-braderies au bénéfice des copains et des coquins et plus de coupes budgétaires. Bon appétit !

En Autriche, Kurz a pourtant largement gagné les élections mais il a été éjecté de la Chancellerie par une conjonction des votes de la gauche et du FPÖ (droite nationale).
Pour ceux qui auraient zappé cet événement, le leader du FPÖ, Hans-Christian Strache, a dû démissionner de ses responsabilités gouvernementales après la diffusion d’une vidéo compromettante. Celle-ci, tournée en 2017 à Ibiza et qui n’est sortie que maintenant pour des raisons obscures, est un piège qui lui a été tendu. Une actrice, recrutée et très bien payée (par qui ? l’histoire ne le dit pas encore) pour l’occasion, propose dans ce document, en se faisant passer pour la fille d’un oligarque russe, de financer le parti de Strache en échange de marchés publics, ce que celui-ci accepte.
Son comportement est clairement répréhensible, personne, pas même le principal intéressé, ne le conteste mais il ne s’en agit pas moins d’une manipulation de barbouzes et toute l’Autriche s’interroge sur les commanditaires. Kurz en ayant profité pour virer les ministres FPÖ, le parti s’est empressé de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Rendez-vous donc en septembre pour de nouvelles législatives, en espérant que la brume des Baléares se soit dissipée d’ici là...


... - Nous terminerons, comme indiqué plus avant, ce numéro en revenant sur la question climatique. Pourquoi ce choix ?


La question a effectivement été évoquée dans ces colonnes par le passé mais la tournure qu’elle prend chaque jour un peu plus dans l’agenda politico-médiatique impose d’y revenir. Il y a en particulier trois aspects qui sont difficilement supportables :

- la cuistrerie agressive des propagandistes.
La quasi-totalité de ceux qui s’expriment sur les plateaux n’ont pas la moindre compétence pour s’exprimer sur un sujet éminemment technique et complexe. Cela ne les empêche nullement d’affirmer péremptoirement détenir la vérité et encore moins d’interdire de parole ceux qui ambitionneraient ne serait-ce que d’apporter quelques bémols au discours dominant. Il est devenu quasi-impossible d’assister sur un média de quelque audience à un débat contradictoire et lorsque par extraordinaire sur un plateau comme celui de Pascal Praud sur BFM une gauchiste enfiévrée se trouve confrontée à quelques hérétiques se contentant d’exprimer leurs incertitudes, les hurlements hystériques de la péronnelle vont bien au-delà de ceux d’une dame catéchèse d’autrefois face à une remise en cause de la Sainte-Trinité. S’il n’était le risque de banaliser l’Indicible, nous ne serions pas à l’abri d’une loi Gayssot-bis afin d’envoyer en prison les révisionnistes climatiques. Le raisonnement est le même : si l’on pose comme axiome qu’un réchauffement massif va causer la mort de millions, et pourquoi pas de milliards, d’êtres humains – et autres pour les antispécistes – toute personne niant, minimisant ou banalisant ce crime contre l’humanité s’en fait automatiquement le complice.

- l’embrigadement de la jeunesse.
Le spectacle de ces dizaines de milliers de gosses à peine alphabétisés et qui seraient bien incapables, à 5 degrés près, de dire quelles sont ces fameuses normales climatiques pour la défense desquelles ils sèchent l’école, ce qui ne va évidemment rien arranger, est aussi triste que le visage inexpressif de la petite autiste Greta Thunberg qui a été choisie pour incarner le mouvement. Ces malheureux croient celui-ci spontané et subversif alors qu’il n’est ni l’un, ni l’autre, les autorités aux manettes étant trop heureux de voir les revendications inhérentes à cet âge canalisées vers ce sujet qui, nous le verrons, les arrange bien alors que d’autres thématiques moins éthérées seraient beaucoup plus dangereuses.

- la totale confusion entre changement climatique, pollution et biodiversité, alors que ces domaines présentent peu d’intersections.
Le CO2, qui fait l’objet de toutes les critiques alors qu’il ne représente que 0.03% de l’atmosphère, est ainsi tout sauf un polluant mais au contraire un élément indispensable à la vie et très bénéfique pour la végétation. Réciproquement, l’ensemble des saletés défigurant notre environnement n’ont pas la moindre influence sur la température moyenne. Quant à la biodiversité,
son évolution a bien plus à voir avec la surpopulation et l’urbanisation qu’avec quelques dixièmes de degrés de plus ou de moins.


- Venons-en au fond. Que penser de la notion de dérèglement climatique ?


Le terme laisse entendre que la planète aurait connu une longue période de stabilité climatique – depuis quand ?, ce n’est jamais précisé – et que nous serions entré dans une phase caractérisée par un réchauffement brutal et une multiplication des phénomènes extrêmes (inondations, sécheresses, ouragans), le tout trouvant son origine exclusive dans les activités humaines. Tout dans cette présentation est faux ou pour le moins grossièrement exagéré.
Cette prétendue stabilité n’a tout d’abord jamais existé. Si l’on examine les données de la paléoclimatologie établies à partir des carottes glaciaires, il apparaît au contraire que la planète a connu par le passé des variations de températures interannuelles bien plus fortes que ce que nous pouvons observer aujourd’hui, sans naturellement que l’activité humaine puisse être mise en cause.
Sur la période contemporaine, celle à partir de laquelle nous commençons à disposer de relevés précis, c’est-à-dire depuis la seconde moitié du XIXème siècle avec un réseau d’abord extrêmement limité qui ne s’est significativement étoffé qu’au milieu du XXème, il a toujours été convenu au sein de l’Organisation Météorologique Mondiale qu’il fallait disposer de 30 ans de données continues pour déterminer des normales. Ainsi, dans les années 1970 utilisait-on les moyennes 1931-1960, puis 1951-1980 à partir du milieu des années 80 et nous en sommes aujourd’hui à 1981-2010. Chaque nouvelle série de normales faisait ressortir des écarts avec la série précédente, principalement imputables aux épisodes extrêmes pouvant s’être produit dans les décennies ajoutées ou retranchées, sans que cela donne lieu à surinterprétation, la thèse à la mode dans la presse à sensation étant plutôt, jusque dans les années 70, à une prochaine ère glaciaire.

Le réchauffement n’est pour l’instant pas considérable. Avec toutes les réserves qui s’imposent par rapport à un réseau qui était beaucoup moins dense il y a un siècle et même un demi-siècle et des modes d’observation plus récents encore pour ce qui concerne la température des océans ou la mesure des banquises, il paraît établi que la décennie 2010-2020 sera plus chaude que la moyenne 1980-2010 d’environ un demi-degré à un degré, avec des disparités géographiques non négligeables, la zone intertropicale n’étant quasiment pas concernée.
Quant aux phénomènes extrêmes, il serait en effet logique qu’ils se multiplient, au moins pour ce qui est des inondations et autres phénomènes cycloniques car l’énergie est proportionnelle à la chaleur accumulée. Rien pourtant de très évident si l’on regarde les chiffres, l’activité des cyclones atlantiques, historiquement la plus meurtrière et de loin, est ainsi dans la décennie écoulée inférieure à sa moyenne de long terme, les périodes les plus touchées étant les années 30 et 50. Ce qui donne cette impression de fréquence est la médiatisation de ces événements – il fallait autrefois quelques milliers de morts pour qu’un typhon an Asie fasse plus de trois lignes en page 8 alors qu’il est aujourd’hui mis à la une du 20 heures en promotion de la propagande officielle – et leur bilan humain lié à une urbanisation empêchant l’écoulement naturel et à la surpopulation.


- Que sait-on sur les causes et les conséquences de cet épisode plus chaud ?


Les causes sont tout sauf évidentes et la principale est certainement la variabilité naturelle du climat. La corrélation avec le taux de CO2 dans l’atmosphère n’est en tout
cas aucunement démontrée, sa concentration, nous l’avons vu très faible, dans l’atmosphère ayant déjà notablement varié dans l’histoire sans lien statistique patent avec le niveau des températures. L’explosion démographique du XXème siècle et l’urbanisation galopante consécutive sont bien plus à incriminer, pour leurs conséquences sur l’environnement mais aussi sur les températures. Les moyennes plus élevées sont surtout dues à la hausse des températures minimales, elles-mêmes poussées par les effets d’ilots urbains. A titre d’illustration, si les valeurs de la grande banlieue parisienne ont peu varié au cours des dernières décennies, celles de Paris-Montsouris, qui était quasiment à la campagne à son ouverture au XIXème siècle, ont sensiblement progressé, le nombre de jours de gel notamment ayant fortement chuté.
Les conséquences sont présentées comme nécessairement négatives, sans que l’on ne nous dise d’ailleurs en quoi la sacro-sainte normale 1981-2010 était un nirvana indépassable dont il ne faudrait s’écarter à aucun prix. Le niveau des océans a progressé à un rythme millimétrique, les glaciers reculent – pas partout, ils n’ont jamais été aussi étendus au Groenland – comme ils le font depuis un siècle et les ours blancs se portent très bien, merci pour eux, même si la photo d’un spécimen malade fait le tour de la planète pour, une fois de plus, substituer l’émotion à la réflexion.


- Les prévisions du GIEC sont-elles à rejeter ?


Depuis 30 ans que cet organisme nous gratifie de ses extrapolations, sa crédibilité devrait être au niveau de celle de BHL après l’affaire Botul mais dans un cas comme dans l’autre, si l’on délivre les bons messages, on peut continuer à pérorer sur la scène médiatique quelle que soit l’épaisseur du ridicule dont on s’est couvert. Aucun des scénarios apocalyptiques inlassablement reproduits à chaque édition ne s’est jusqu’ici produit et les calculs biaisés établis à partir d’hypothèses fausses donnent immanquablement des résultats non corroborés par les faits. En dehors des phénomènes El Nino, il semblerait que nous soyons sur un plateau, en sortirons-nous à la hausse ou à la baisse, personne n’en sait davantage qu’en matière de prévisions boursières. Ce qui est en revanche établi, c’est que l’activité solaire va faiblir dans les années à venir et pourrait entraîner un refroidissement dont les conséquences seraient bien plus négatives pour l’humanité que le petit réchauffement actuel qui a rendu cultivables des terres qui ne l’étaient pas ou plus.


- Pourquoi ces manipulations ne sont-elles pas dénoncées par d’autres scientifiques ?


Elles le sont, mais les contradicteurs sont moins nombreux et surtout moins médiatisés.
Ils sont moins nombreux parce qu’il est très difficile de démontrer, sauf a posteriori, qu’une prévision est fausse et parce qu’un climatologue se risquant à dénoncer le GIEC signerait son arrêt de mort, au moins professionnelle. Cette discipline était autrefois aussi populaire que l’étude de la civilisation sumérienne alors que, par la grâce réchauffiste, les climatologues sont devenus des stars passant au JT, gavés de subventions et conviés à sillonner la planète en première classe, à condition naturellement qu’ils ne crachent pas dans la soupe. Rien d’étonnant dès lors à ce que bien peu s’y risquent.


- Les dirigeants de la planète ne sont pas plus hardis. Pourquoi ?


A part Donald Trump qui dit presque tout ce qu’il pense et n’hésite pas trop à faire part de ses doutes, la plupart des sceptiques se contentent de ne rien mettre en oeuvre de
ce qui se décide à la COP. Ils ont bien compris, ils le voient avec les attaques anti-Trump, qu’une opposition frontale sera présentée comme l’aveu implicite d’une indifférence totale à la planète et d’une soumission à des intérêts matériels liés à l’exploitation des matières premières. Il vaut dès lors mieux faire semblant de croire et ricaner sous cape comme Vladimir Poutine qui, face à un Emmanuel Macron s’excusant de son retard lors d’un sommet et prétextant qu’il venait de « s’occuper du climat », lui répondit qu’il espérait que celui-ci allait mieux maintenant, avec un sourire correspondant au ridicule de cette prétention.


- Quel est l’intérêt des chefs d’Etat qui sont en pointe sur cette question ?


Il y a tellement d’avantages qu’il va être difficile d’être exhaustif.

Le principal est sans doute la réhabilitation du rôle de l’Etat. A une époque où la plupart des gouvernements sont démonétisés et rejetés par une population qui constate leur impuissance à résoudre leurs vrais problèmes, il est providentiel pour eux de trouver un sujet leur permettant de se poser en sauveurs de l’humanité. Il suffit de passer un jour au JT un bébé phoque au regard triste présenté comme pleurant sa banquise fondante, le lendemain un koala victime d’infection à chlamydiae que l’on dira affamé par la sécheresse grillant les eucalyptus et le téléspectateur, culpabilisé par sa vieille Fiesta diesel, réclame plus de lois, plus de normes, plus de taxes, plus de restrictions à sa liberté.

Elle détourne l’attention des autres sujets. Pendant que la foule, et notamment la jeunesse qui aurait bien d’autres raisons de se révolter contre le monde que leurs aînés leur ont préparé, se mobilise pour le climat – terme dont la vacuité boursouflée fera hurler de rire dans quelques décennies – elle ne s’occupe pas de la précarité, de l’insécurité, de l’identité, thèmes qui sont pourtant un peu plus à la portée de l’action de nos gouvernants. Elle donne du temps aux dirigeants, leur denrée la plus précieuse, car l’inertie des fluctuations climatiques étant ce qu’elle est et le grand public ignorant quelle est la température moyenne à plusieurs degrés près, elle va pouvoir servir un moment. Vague de chaleur ? C’est le réchauffement. Vague de froid, comme en Amérique du Nord qui a connu un de ses hivers les plus froids et les plus longs depuis plus d’un siècle ? On parlera alors plutôt de dérèglement, fourre-tout pratique.

Elle promeut le mondialisme et permet de contrer le seul véritable ennemi, le nationalisme. Si l’on pose comme axiome qu’un cataclysme climatique nous attend, il est évident que la solution, si elle existe, ne peut être que transnationale. Elle permet de présenter les immigrés comme des réfugiés auxquels nul n’aurait le coeur de reprocher de fuir le fléau présumé – qui ira étudier l’évolution du climat du Nigéria ou du Bangladesh pour vérifier ? Pour leur faire de la place et promouvoir le métissage général, on culpabilisera les couples européens qui ne font déjà qu’1.5 enfants par femme, un message qui n’effleurera pas les populations africaines. Il est vrai que ces dernières n’ont pas la même « empreinte carbone », elles se contentent de dévaster leur biotope.

Elle permet de créer la peur, préalable à la manipulabilité de l’opinion en substituant l’émotion au raisonnement. Sans prendre d’exemples trop polémiques, citons pour illustrer l’efficacité de l’instrument l’épisode des guerres du Golfe, des couveuses de Koweit City aux armes de destructions massives, en passant par les deux avions qui font tomber trois tours et la petite fiole de Powell. Là aussi, l’Histoire ne sera pas tendre avec ceux qui ont gobé tout cela.

Elle crée de formidables opportunités de business avec la « transition écologique » or, en économie libérale, la classe politique et le grand patronat sont un seul et même univers. Ils sont issus de la même classe sociale, ont fait les mêmes écoles, fréquentent les mêmes clubs et les mêmes loges, habitent au même endroit, le second finance les campagnes de la première qui renvoie l’ascenseur par les marchés publics et les lois qui vont bien. Voir ainsi les gauchistes bêler « pour le climat » renouvelle le concept marxiste d’idiot utile car ils se trouvent ainsi exactement sur la ligne Macron-Bloomberg.


- Faut-il alors ne rien faire ?


Il y a deux problèmes à traiter.

La consommation de ressources fossiles a nécessairement une limite physique, même si l’urgence du problème n’est pas celle que l’on nous présente. Dès les années 70, dans le prolongement de la vague hippie, fleurissaient les prévisions apocalyptiques sur l’épuisement des matières premières. Selon les écolos de l’époque, nous devrions être à court de tout depuis un bon moment déjà. En réalité, toutes les matières premières ou presque sont là en quantité suffisante pour des siècles, elles seront simplement un peu plus dures à aller chercher. Ce n’est certes pas une raison pour ne pas travailler à nous en passer, mais pas une non plus pour promouvoir n’importe quelle alternative à l’efficacité plus que douteuse, comme les ventilateurs géants appelés éoliennes. Les consommateurs en payent déjà suffisamment le prix au travers de tarifs de l’électricité plombés par les subventions déversées.

La surpopulation mondiale est également un fléau sur tous les plans mais les occidentaux, en pointe sur l’écologie politique, n’y ont aucune part. La croissance exponentielle de la population en Afrique intertropicale et dans certains pays asiatiques a des conséquences dramatiques sur les écosystèmes locaux et au-delà : sait-on qu’il a été démontré que 95% des déchets flottant sur le « 6ème continent » avaient pour origine les fleuves de ces deux continents ?

Pour autant, la situation n’est pas aussi sombre que la peinture qui en est faite. L’air des grandes villes européennes ou nord-américaines est bien plus pur aujourd’hui que dans les années 50, lorsque les industries polluantes et les moteurs mal réglés créaient l’équivalent du smog londonien, la qualité des eaux fluviales s’améliore, la forêt française ne s’est pas aussi bien portée depuis le Haut Moyen-Age, de nombreuses espèces protégées sortent tous les ans de la catégorie « en voie de disparition », bref point n’est besoin d’inventer des histoires de croquemitaine à la sauce CO2 pour améliorer réellement et efficacement notre environnement.

H.LEPAGE
Le 07/06/2019
 

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