Des diplomates arabes accusent Israël d'avoir mené des attaques contre des pétroliers en mer d'Oman (FNA)

par FNA 15 Juin 2019    //    Sam La Touch

Des diplomates arabes accusent Israël d'avoir mené des attaques contre des pétroliers en mer d'Oman
Article originel : Arab Diplomats Accuse Israel of Conducting Attacks on Oil Tankers in Sea of Oman
Fars News Agency

(c) AP

TEHERAN (FNA) - De hauts diplomates arabes ont pointé du doigt Israël comme le coupable des récentes attaques contre deux pétroliers dans la mer d'Oman, rappelant que Tel-Aviv a les possibilités et les motivations pour mener des opérations de sabotage et faire pression sur l'Iran.

"Il n'y a pas encore de preuves solides pour montrer qui a pris pour cible les deux pétroliers, et par conséquent, la porte est toujours ouverte pour faire des spéculations politiques afin de faire pression sur le parti opposé ", ont déclaré des diplomates arabes au journal libanais de langue arabe al-Jomhouriyeh samedi dernier.

Al-Jomhouriyeh n'a pas nommé les diplomates, mais les a également cités comme ajoutant : "Comme les Etats-Unis accusent l'Iran pour l'incident, Israël peut aussi être un suspect car il a les possibilités et les capacités pour le faire".

Les diplomates arabes ont souligné qu'Israël serait le premier régime qui bénéficierait de toute guerre entre les Etats-Unis et l'Iran.

L'Iran a fermement nié toute implication dans ces attentats.

Entre-temps, un éminent expert russe a également déclaré que les États-Unis avaient lancé les attaques de jeudi contre deux pétroliers dans la mer d'Oman pour répandre l'iranophobie, satisfaire Israël et trouver un prétexte pour une présence prolongée dans la région.

"Les allégations selon lesquelles l'Iran serait à l'origine de l'incident des deux pétroliers dans la mer d'Oman ne sont pas crédibles ", a déclaré Rajab Safarov, directeur du Centre russe d'études sur l'Iran et analyste principal des questions régionales dans une interview accordée vendredi à Russia 24.

Il a décrit les États-Unis comme le coupable de l'incident et a déclaré que, dans des conditions où sont l'Iran et deux puissances mondiales, la Russie et la Chine, après avoir maintenu l'accord nucléaire, Téhéran ne recourra pas à des actes provocateurs contre ses intérêts.

Safarov a ajouté que la raison la plus importante de mettre en cause les États-Unis pour cet incident est son intérêt à prolonger le déploiement dans le golfe Persique sous prétexte de défendre les États arabes du golfe Persique contre ce qu'il appelle la menace de l'Iran.

"Il y a aussi un autre scénario important. Les États-Unis produisent aujourd'hui 12 millions de barils de pétrole par jour et sont devenus non seulement autosuffisants, mais ils sont aussi devenus l'un des plus importants exportateurs de pétrole et, par conséquent, ils veulent paralyser les transferts de pétrole dans le golfe Persique et annihiler les États européens et l'économie chinoise", a-t-il déclaré.

"Les Etats-Unis se présentent comme le sauveur du monde et le plus grand garant de la paix et de la sécurité et l'Iran comme le plus grand ennemi de la paix et la ligne de vie économique du monde en prétendant sauver l'Europe et les Etats arabes et asiatiques d'une catastrophe économique, politique et géopolitique, ce qui les obligera à céder devant Washington et à couper les liens avec l'Iran. Par conséquent, ce que vous voyez est un scénario qui profite pleinement à Trump et à ses partisans pour forcer le monde à s'incliner devant lui", a averti Safarov.

Interrogé sur la possibilité d'un conflit militaire entre l'Iran et les Etats-Unis, il a déclaré que Washington n'a pas la capacité et le pouvoir d'attaquer l'Iran et ils craignent toute confrontation militaire, ajoutant que Téhéran dispose de  dizaines de moyens pour fermer le détroit d'Ormuz mais que les Iraniens ne veulent pas adopter de mesures provocatrices.

Safarov a déclaré qu'en lançant des attaques contre les pétroliers dans la mer d'Oman, Washington attise l'Iranophobie dans le monde pour satisfaire ses intérêts économiques, satisfaire le lobby israélien, faire pression sur les États arabes du Golfe Persique pour piller leurs pétrodollars et porter un coup à l'économie européenne et chinoise.

La compagnie japonaise propriétaire du pétrolier " Kokuka Courageous " a déclaré que son équipage avait repéré des " objets volants " avant l'attaque dans le golfe d'Oman, contredisant les affirmations étatsuniennes selon lesquelles le navire aurait été endommagé par une mine marine.

Yutaka Katada, président de Kokuka Sangyo, a déclaré vendredi à la presse que les marins à bord du pétrolier ont observé des "objets volants" juste avant l'incident au cours duquel le navire a pris feu et a été gravement endommagé. Le navire géant a été heurté deux fois, d'abord près de la salle des machines, puis sur son côté tribord.

Il a suggéré que ces objets volants auraient pu être des balles, et a considéré les rapports sur les mines ventouses comme "faux". Les deux points où le navire a été endommagé se trouvaient au-dessus de sa ligne de flottaison, ce qui ne pourrait pas être le cas s'il avait heurté une mine sous-marine.

Le pétrolier transportait des produits pétroliers vers Singapour et la Thaïlande lorsqu'il a été attaqué alors qu'il traversait le golfe d'Oman jeudi dernier. Les 21 membres de l'équipage ont abandonné le navire et auraient été secourus par un navire iranien. Alors que de nombreux détails de l'incident sont encore entourés de mystère, les États-Unis n'ont pas tardé à blâmer l'Iran.

Plus tard dans la journée, l'armée étatsunienne a publié une vidéo floue montrant ce qu'elle prétendait être des marins iraniens en train de retirer une "mine à ventouse non explosée" du "Kokuka Courageous". La mauvaise qualité de la vidéo a rendu particulièrement difficile la vérification indépendante des allégations.

Le récit de Katada contredisait en partie les allégations étatsuniennes d'une attaque avec des mines, mais mentionnait que l'équipage avait repéré un navire de la marine iranienne à proximité. Cependant, le président n'a pas précisé s'il était là avant ou après l'attentat.

Un autre pétrolier, le " Front Altair " de propriété norvégienne, a également subi quelques avaries en traversant le golfe d'Oman à peu près au même moment. On a signalé une attaque à la torpille contre le navire, mais il n'est pas encore clair, d'après la déclaration de l'entreprise, s'il a été attaqué.

On ne sait pas à qui il serait utile de cibler les navires, mais le moment des incidents est particulièrement délicat. L'attaque des pétroliers qui transportaient des cargaisons "japonaises" s'est notamment produite lors d'une rare visite à Téhéran du Premier ministre japonais Abe Shinzo.

"Les soupçons ne parviennent pas encore à décrire ce qui s'est probablement passé ce matin ", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Au fur et à mesure de la journée, il a riposté aux allégations étatsuniennes, alléguant que Washington essayait d'organiser une attaque  sous faux drapeaux afin de "saboter la diplomatie" et de couvrir leur propre "terrorisme économique" contre Téhéran.

Traduction SLT avec DeepL.com