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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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7 juillet 2019

L’Iran en ligne de mire. Par Francis Boyle

6.juillet.20196.7.2019 // Les Crises

Source : Consortium News, Francis Boyle,

Pour Francis Boyle, la politique « à la hache » à l’égard de l’Iran est dans la droite ligne de la catastrophique saga impérialiste des États-Unis.

L’auteur a prononcé ce discours au Perdana Global Peace Forum 2006 à Kuala Lumpur, en Malaisie, le 22 juin 2006. Cette année-là, les États-Unis avaient déployé des porte-avions dans le golfe Persique et la situation était tendue, tout comme aujourd’hui.

Il y a eu peu de changements dans les tendances impérialistes de la politique étrangère américaine depuis la fondation des États-Unis d’Amérique en 1789. Les États-Unis naissants ont ouvert le XIXe siècle en dépossédant les Indiens du continent nord-américain, tout en procédant à un nettoyage ethnique, puis en déportant les quelques malheureux rescapés lors de marches de la mort (à la Bataan), vers des Bantoustan [Territoires attribués à des populations noires en Afrique du Sud, pendant l’Apartheid NdT] que nous avons appelés réserves. Autant d’exemples de la « destinée manifeste » des États-Unis à régner sur le monde [La Destinée manifeste – ou Destin manifeste – est une idéologie des années 1840 selon laquelle la nation américaine avait pour mission divine l’expansion de la « civilisation » vers l’Ouest, NdT].

 

Le gouvernement impérial des États-Unis a ensuite ouvert le XXe siècle en volant à l’Espagne son empire colonial – à Cuba, à Porto Rico, à Guam et aux Philippines, puis en infligeant une guerre quasi génocidaire au peuple Philippin. Tout en prétendant annexer le royaume d’Hawaï et soumettre le peuple hawaïen à des conditions quasi génocidaires dont il souffre encore aujourd’hui. Tout cela au nom de la protection de la soi-disant « place au soleil » de l’Amérique.

Et aujourd’hui, à l’aube du XXIe siècle, le monde assiste aux manœuvres du pouvoir impérial des États-Unis d’Amérique pour piller l’empire des hydrocarbures aux États et aux peuples musulmans d’Asie centrale et du golfe Persique sous couvert de guerre au terrorisme international, d’élimination d’armes de destruction massive ou de promotion de la démocratie, qui est totalement absurde.

La politique étrangère impérialiste des États-Unis d’Amérique, depuis leur origine, repose sur le racisme, l’agression, le nettoyage ethnique, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le génocide pur et simple. A l’aube du troisième millénaire d’existence précaire du genre humain, rien n’a changé dans la dynamique opérationnelle de la politique impériale américaine. Et c’est ce que nous voyons aujourd’hui en Afghanistan, en Irak, en Palestine et dans ce qui ressemble à une agression illégale contre l’Iran.

 

 

Aujourd’hui, le sujet de l’ordre du jour est « L’agenda du Moyen-Orient : Pétrole, hégémonie du dollar et Islam ». Je vais donc limiter mes observations à ce sujet. Nous devons commencer l’histoire avec l’embargo pétrolier décrété par les pays arabes en 1973.

Comme vous le savez, en 1967, Israël a lancé une guerre d’agression illégale contre les États arabes voisins, s’est emparé de leurs territoires et a procédé à un nettoyage ethnique.
L’Égypte a fini par proposer à Israël un accord de paix. Israël a refusé, et les Égyptiens et les États arabes ont alors décidé d’employer la force pour reconquérir leurs territoires [la guerre du Kippour, NdT].
Israël a failli s’effondrer, les États-Unis et l’Europe sont venus à son secours en fournissant des armes et, en réaction, les États arabes ont imposé un embargo pétrolier aux États-Unis et à l’Europe et mis leur économie à genoux.

Sur ces entrefaites, le secrétaire d’État américain Henry Kissinger les a menacés et a dit : « Cela ne se reproduira plus jamais, et si vous recommencez, nous vous en empêcherons ». Et ce n’était pas une menace en l’air. Le gouvernement des États-Unis avait, à l’époque, planifié, préparé et conspiré pour s’emparer du pétrole du golfe Persique. A l’époque, il n’avait pas la capacité militaire de mettre à exécution la menace de Kissinger, menace qui a par la suite été répétée par l’administration Ford, puis sous l’administration Carter avec [le secrétaire à la Défense] Harold Brown et [le conseiller à la Sécurité nationale] Zbigniew Brzezinski.

La création du « U.S. Central Command » [Commandement central des États-Unis, NdT]

Ils ont donc mis sur pied une force d’intervention, conçue expressément pour s’emparer des gisements pétroliers arabes, qu’ils ont appelée la Force de déploiement rapide (Rapid Deployment Force). Il a fallu dix ans d’entraînement, de préparation, de repérage et de logistique pour constituer une force d’intervention ayant cette capacité. Elle a finalement été baptisée « Commandement central des États-Unis ».

Son objectif est de piller, de contrôler et de dominer les ressources pétrolières et gazières du golfe Persique et d’Asie centrale. Et c’est exactement ce que le Commandement central des États-Unis a entrepris de faire lors de la guerre de Bush père contre l’Irak, leur première expédition militaire.

Et comme nous le savons, cette guerre a vraisemblablement coûté la vie à 200 000 Irakiens, dont la moitié de civils innocents. Tout simplement éradiqués par une campagne de bombardement et une offensive militaire d’une dimension sans précédent. Mais n’oubliez pas qu’il a fallu 15 ans au Pentagone et trois administrations différentes, à la fois républicaines et démocrates, pour atteindre cette capacité opérationnelle. Et puis, quand ce génocide – ou ce conflit – a pris fin, que s’est-il passé ?

Les États-Unis ont découpé l’Irak en trois au moyen de leur force aérienne, les zones dites « d’interdiction de vol », une pour les Kurdes au nord, une pour les Chiites au sud et une pour les Sunnites au centre. Pourquoi ? Pour détruire l’Irak en tant qu’État effectivement viable.


Dans son livre, « Le choc des civilisations », Samuel Huntington, de l’Université de Harvard qui conseillait le Pentagone et le Département d’État, signalait que le seul État arabe capable de diriger le monde arabe et de défier les États-Unis et Israël était l’Irak. Il fallait donc détruire l’Irak pour maintenir la domination des États-Unis et de son mandataire, Israël. Et n’oubliez pas que depuis 1973, quel qu’ait été son passé, Israël n’est rien de plus qu’un faux-nez des États-Unis. Ils font ce que l’Amérique leur dit de faire ! Sinon, Israël ne serait rien de plus qu’un État en déliquescence.

En plus de détruire l’Irak en tant qu’État en le découpant en trois, la décision a été prise d’affaiblir et de détruire le peuple irakien. Les USA ont donc poursuivi les sanctions économiques génocidaires contre le peuple irakien, auxquelles mes collègues Denis Halliday et Hans Von Sponeck ont courageusement tenté de s’opposer. Ils ont fini par démissionner des Nations Unies pour des raisons de principe, en donnant à ces sanctions leur véritable nom : celui de génocide. De manière insidieuse, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont commis un crime en imposant des sanctions génocidaires à la population de l’Irak, qui ont tué environ 1,5 million d’Irakiens, tous des civils innocents.

Albright au sujet de la mort de 500 000 enfants : « Ça en valait la peine ».

Interrogée au sujet des 500 000 enfants morts, l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Madeleine Albright (qui deviendra plus tard secrétaire d’État), a déclaré qu’elle pensait que c’était le prix à payer. Cela dit, j’aurais pu soumettre cette déclaration à la Cour Pénale Internationale, à charge contre les États-Unis, comme preuve d’une intention génocidaire contre le peuple irakien, en violation de la convention de 1948 sur le génocide. D’ailleurs, c’est ce que j’ai proposé au président irakien de l’époque, mais, pour quelque raison que ce soit, il n’a pas voulu le faire.

 

Ainsi, 1,5 million d’Irakiens sont morts des suites de ces sanctions génocidaires. Puis vint le 11 septembre. Et nous savons pertinemment que la seconde administration Bush savait qu’une attaque terroriste majeure allait être lancée contre les États-Unis. Et ils ont laissé faire à dessein. Pourquoi ? Ils voulaient un prétexte pour la guerre. Pas seulement pour une guerre, mais pour la longue guerre dont ils nous parlent aujourd’hui.

 

L’invasion de l’Afghanistan était préparée en secret depuis 1997

En effet, mes recherches indiquent que les plans du Pentagone pour attaquer l’Afghanistan ont été élaborés dès 1997. Des moyens militaires colossaux déployés par ce même Commandement central des États-Unis étaient déjà déployés dans les régions du golfe Persique et de l’océan Indien avant le 11 septembre. Cette guerre contre l’Afghanistan était programmée depuis longtemps. Tout était prêt en matières d’armement, d’équipement, de ravitaillement, d’entraînement au combat. Il ne leur manquait qu’un prétexte et ce fut le 11 septembre. Pourquoi ? Les États-Unis voulaient avoir accès au pétrole et au gaz naturel de l’Asie centrale.

C’était un objectif du Pentagone avant même la chute du bloc soviétique en 1991. Et les attentats du 11 septembre ont servi de prétexte pour s’emparer de façon décisive du pétrole et du gaz de l’Asie centrale. Et les États-Unis sont présents aujourd’hui avec leurs bases militaires et leurs troupes dans les pays d’Asie centrale. Il n’y a même pas d’estimation du nombre de musulmans qui ont été tués en Afghanistan par les bombardements aériens : 20 000 ou 25 000, peut-être plus. Et des dizaines de milliers d’autres sont morts de faim et souffrent encore aujourd’hui.

Mais cela, comme nous le savons d’après toutes les archives, n’était que la première étape du processus. Ils voulaient finir le travail en Irak. Ainsi, immédiatement après le 11 septembre, Bush a ordonné au [Secrétaire de la Défense, Donald] Rumsfeld de mettre à jour et de rendre opérationnels les plans pour attaquer et envahir l’Irak. Cela n’avait rien à voir avec les armes de destruction massive. C’est ce que nous, au sein du mouvement pacifiste américain, disions depuis le début. Les Nations Unies ont établi qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive en Irak. C’étaient des mensonges destinés à effrayer le peuple et le Congrès américains pour qu’ils soutiennent une guerre d’agression illégale, un crime contre la paix selon les termes de Nuremberg, un crime contre l’Irak. Et ils ont raconté tous les mensonges et enfreint toutes les règles internationales pour attaquer l’Irak.

Et aujourd’hui, à nouveau, nous n’avons pas de certitude, mais on estime que ce sont environ 200 000 personnes qui ont été tuées en Irak par les États-Unis et leur allié britannique sur place. Et de nouveau en majorité des civils.

De toute évidence, si l’on fait la somme de ce que le gouvernement des États-Unis a fait à l’Irak depuis août 1990, lorsqu’il a imposé l’embargo économique génocidaire, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont perpétré un génocide direct contre les irakiens, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, mais qui sont surtout musulmans comme chacun sait.

 

Maîtriser le pétrole et le gaz du golfe Persique

Voici maintenant la troisième étape du plan pré-établi du Pentagone pour contrôler et à maîtriser les ressources pétrolières et gazières du golfe Persique et de l’Asie centrale. Cela ressemble un peu au plan qu’Hitler et les Nazis avaient dans les années 1930. N’est-ce pas le cas ? D’abord l’Autriche, puis la Tchécoslovaquie, puis la Pologne. D’abord l’Afghanistan, puis l’Irak, et maintenant l’Iran. L’Iran sera la prochaine victime de ces criminels purs et simples, à moins que vous et moi ne puissions les arrêter.

 

À l’heure actuelle [en 2006], il y a trois flottes militaires avec porte-avions dans le golfe Persique. Or, à chaque fois que [par le passé les États-Unis] ont déployé trois porte-avions, c’était pour préparer une offensive. Selon Seymour Hersh, le journaliste reconnu, ce sera probablement un bombardement aérien, à l’instar de ce qui s’est passé en Yougoslavie en 1999.

Comme vous vous en souvenez, 78 jours de bombardements aériens par les États-Unis et l’OTAN sans aucune autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU. Manifestement illégaux. Causant la mort – là encore nous ne connaissons pas le chiffre exact – de quatre à cinq mille civils innocents. Et ayant visé dans les grandes largeurs l’infrastructure civile, ce dont souffre encore la population aujourd’hui. On sait aujourd’hui que des munitions à uranium appauvri ont été employées et suivies d’une recrudescence des cancers.

C’est donc ça le plan qui se trame en ce moment même, une attaque contre l’Iran. En utilisant des avions de combat, des bombardiers, à partir de ces trois porte-avions, et des missiles de croisière depuis des sous-marins. Bien sûr, Israël sera impliqué et aura un rôle à jouer, en faisant exactement ce que les Américains lui disent de faire. De plus, il semble que s’ils attaquent l’Iran, ils attaqueront aussi la Syrie. Hier, si vous avez entendu la conférence de presse du président Bush à Vienne, il a menacé la Syrie, non ? Il n’y a pas d’autre mot. Il a menacé la Syrie.

 

Prendre la Syrie : une faveur à Israël

Ces néoconservateurs veulent faire disparaître la Syrie pour faire une faveur à Israël. Souvenez-vous, beaucoup d’entre eux sont proches, personnellement et professionnellement, du Likhoud israélien et d’Ariel Sharon, le Boucher de Beyrouth, l’homme qui a exterminé 20 000 arabes au Liban, dont la plupart étaient musulmans. Et qui en outre, a massacré 2 000 femmes, enfants et vieillards palestiniens absolument innocents à Sabra et Shatila.

Ariel Sharon, l’homme qui s’est rendu à Haram Al-Sharif – le troisième lieu saint de l’Islam, où le prophète Mahomet (la paix soit avec Lui) est monté au ciel – et a profané le Haram le 28 septembre 2000, provoquant volontairement le déclenchement de la seconde Intifada, et a semé la mort et la destruction du peuple palestinien depuis. Près de 3 700 Palestiniens ont été tués depuis lors… la plupart d’entre eux abattus comme des chiens dans la rue, et qu’a fait le monde musulman à ce sujet ?

Mes amis palestiniens me disent qu’ils craignent que le gouvernement malaisien ne reconnaisse Israël et n’établisse des relations diplomatiques avec Israël. J’espère sincèrement que ce n’est pas le cas. Nous devons traiter le régime d’apartheid criminel en Israël de la même façon que le monde a traité le régime d’apartheid criminel en Afrique du Sud.

Si les États-Unis attaquent l’Iran, ils attaqueront probablement la Syrie, avec l’aviation israélienne, puis ils attaqueront le Liban pour éliminer le Hezbollah, mouvement de résistance islamique au Sud-Liban qui défend les droits légitimes du Liban et de son peuple et qui a chassé l’armée d’invasion israélienne après 20 ans d’occupation et le plein soutien du gouvernement américain.

Ils pourraient donc lancer une offensive contre l’Iran, la Syrie et le Sud-Liban et infliger une nouvelle vague de nettoyage ethnique dont la victime serait le peuple palestinien déjà en souffrance. Il faut garder en tête que pour Sharon et le Likhoud, les Palestiniens ont déjà un pays : la Jordanie. Ils veulent expulser un maximum de Palestiniens de leurs foyers vers la Jordanie.

Donc, si les États-Unis attaquent l’Iran, comme le rapportent Hersh ainsi que d’autres sources dignes de foi, nous pourrions voir éclater une guerre qui s’étendrait depuis l’Égypte jusqu’à la frontière avec l’Inde. Toute cette zone déchirée par la guerre. Et qui seront les premières victimes de cette guerre ? Des musulmans.

 

Mépris pour la vie des musulmans

Les États-Unis ne font aucun cas des vies musulmanes. Nous avons sous les yeux une diabolisation et une persécution des musulmans infligées par les États-Unis et leur suppléant, Israël. Regardez Guantanamo, où 600 hommes musulmans ont été traités comme des chiens dans un chenil. A peu près comme les Nazis traitaient les Juifs. Regardez Abu Ghraib et le sadisme, l’exploitation sexuelle et la perversion des musulmans par leurs ravisseurs américains. Et on a fait la même chose à Baghran, en Afghanistan.

Et lorsque le professeur Sharif Bassiouni, rapporteur spécial de l’ONU, a déposé le rapport auprès du Conseil de sécurité contre les pratiques américaines en Afghanistan, les Américains l’ont fait renvoyer par Kofi Annan [alors secrétaire général des Nations unies]. Tout comme ils lui ont fait congédier Mary Robinson, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, lorsqu’elle a protesté contre ce qui se passait à Guantanamo.

Les États-Unis ne font aucun cas des vies musulmanes. Il en va de même pour le régime génocidaire de l’apartheid en Israël. Ils seraient heureux d’utiliser des armes nucléaires contre l’Iran. Ils seraient heureux de briser le tabou d’Hiroshima et de Nagasaki contre les musulmans en Iran. Cela ne leur poserait aucun problème.

En fait, je suis allé à l’école avec ces néoconservateurs à l’Université de Chicago. Wolfowitz était là, Chalabi, Khalilzad, Shulsky et tous les autres. J’ai suivi exactement le même programme. Leur mentor était le professeur Leo Strauss. Et qui était son professeur en Allemagne et son parrain ? Le professeur Carl Schmitt, qui est devenu le professeur de droit nazi le plus célèbre de son époque, justifiant chacune des atrocités que les nazis ont infligées à tous.

Nous devons comprendre que ces néoconservateurs sont en fait des néonazis. Ils ont épousé la doctrine nazie de Schmitt et de Strauss et de Machiavelli et de Nietzsche, celle du « surhomme ». Ils sont les surhommes, et les musulmans sont les rebuts de l’humanité.

 

Armes nucléaires tactiques

Maintenant, je ne crois pas que les États-Unis vont commencer par bombarder l’Iran avec des armes nucléaires. Mais s’ils perdent le contrôle, ils sont tout à fait prêts à utiliser des armes nucléaires tactiques. Ici, dans nos archives, vous avez la publication conjointe 3-12 du Pentagone du 15 mars 2005, que vous pouvez obtenir sur Internet… Faites une recherche sur Google et de lisez-là. Et vous y verrez que les armes nucléaires classiques et tactiques [c’est-à-dire de forte et de moyenne puissance, NdT] ont été pleinement incorporées aux forces conventionnelles des États-Unis.

Donc, si l’Iran devait se défendre, disons en envoyant des combattants au front, ils seront heureux de répliquer avec des armes nucléaires tactiques. Rappelez-vous, ces néo-nazis, ces néoconservateurs veulent briser le tabou d’Hiroshima et de Nagasaki. Ils veulent utiliser des armes nucléaires tactiques, pour pouvoir dire au reste du monde, vous faites ce que nous vous disons de faire ou sinon… regardez ce que nous avons fait aux Iraniens !

Cette situation est très préoccupante et elle est susceptible de déraper. Souvenez-vous qu’avant l’invasion de l’Irak par Bush, le président russe Vladimir Poutine avait averti [son homologue américain] que s’il envahissait l’Irak, il risquait de déclencher la troisième guerre mondiale. J’ai interprété ça comme une menace implicite. Même le célèbre journaliste américain Walter Cronkite a dit que si Bush envahissait l’Irak, il pourrait déclencher la troisième guerre mondiale. Il y a deux semaines, nous avons eu la réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai qui regroupe la Chine, la Russie et l’Iran. Donc, encore une fois, si Bush attaquait l’Iran, il pourrait très bien déclencher une troisième guerre mondiale, une guerre nucléaire.

 

 

Francis Boyle est professeur de droit international à l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign. Auteur de nombreux ouvrages, il a écrit « Destroying World Order » [La destruction de l’ordre mondial, NdT].

Source : Consortium News, Francis Boyle, 15-05-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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