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Vu au macroscope 3
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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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18 juillet 2019

Série de l’été « L’effondrement a déjà commencé. Il ne faut pas tuer l’espoir ! » L’édito de Charles SANNAT..

À ce stade de la série, avec une image qui illustre l’avenir, on fait durer le sursis à défaut de faire durer le plaisir. Partagez ! Volti

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Charles Sannat pour Insolentiae

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Je suis un éternel optimiste, vraiment, simplement je refuse d’être un optimiste béat et velléitaire du type…:

« La science nous sauvera ».

« C’est le progrès depuis 2 siècles il n’y a aucune raison que cela s’arrête ».

Ou encore « il ne faut pas paniquer les gens ».

« Les professionnels qui nous dirigent savent ce qu’ils font » etc, etc…

Et si rien ne s’effondrait ?

C’est vrai quoi, entre le génie humain qui sera capable de régler tous les problèmes futurs, la puissance d’internet, l’homme augmenté, les voitures électriques autonomes, ou encore l’efficacité de l’intelligence artificielle, même pas peur, l’avenir sera forcément techno et radieux !

Sauf, qu’en l’espèce, que ce soit en termes d’environnement ou de difficultés économiques, sans oublier nos problèmes énergétiques, les performances passées, ne préjugent pas des performances à venir ».

L’un des arguments, notamment de la génération des baby-boomers, consiste à affirmer presque comme une religion, que la science viendra à bout de tous les problèmes.

C’est plus une prière, une incantation, un espoir même qu’une réalité ou une certitude !

Certes, nous avons « progressé », bien que le progrès consistant à s’entretuer à coup d’armes atomiques, ou encore de missile à l’uranium appauvri et guidé via un satellite GPS est peut-être un exquis progrès technique, mais humainement permettez moi d’en douter.

J’ai donc cherché les raisons d’espérer… et je n’en ai pas trouvé de flagrantes.

Cela ne veut pas dire que l’absence de preuve est la preuve de l’absence de raisons d’espérer, simplement, il n’y a pas tellement d’arguments opposés aux collapsologues en dehors des « mais si, il reste encore du pétrole », ou les classiques « ça fait 30 ans que tout le monde dit que ça va s’effondrer et ça ne s’est pas effondré »… Alors, arrêtez vos âneries.

Pourquoi cela ne s’est pas effondré ?

Voilà une question logique à ce stade du raisonnement. C’est vrai ça. Rien ne s’est effondré, mais si on se demandait pourquoi ?

Voici quelques éléments de réponse.

En 1991 la première guerre du Golfe protège le pétrole saoudien et koweïtien des méchants Irakiens.

En 2001, l’intervention en Afghanistan permet de contrôler les flux et autres pipelines qui doivent passer par ce pays également frontalier de l’Iran.

En 2003, la seconde guerre du Golfe permet d’apporter la démocratie aux Irakiens et de trouver les armes de destruction massive (non je plaisante), et surtout de voler le pétrole irakien.

En 2011, le camp du bien et des consommateurs de pétrole, décide de protéger les populations libyennes contre elles-mêmes et renverse Kadhafi après lui avoir fait des gros câlins et autres embrassades notamment à Paris. Accessoirement les Anglais et les Français bombardent, et comme par hasard, BP et Total récupèrent le pétrole libyen.

Depuis quelques années le Venezuela qui est dirigé par un méchant de James Bond subit des sanctions américaines pour le bien de la population, de la démocratie et du monde libre… et pas du tout pour le pétrole des gus du coin.

Depuis quelques années, les Etats-Unis qui étaient assis sur d’énormes réserves ont lancé l’exploitation de leurs gaz de schistes qui ne sont pas rentables depuis l’origine. Chaque année, ce sont des dizaines de milliards de dollars qui sont dépensés par les marchés boursiers pour financer une industrie chroniquement déficitaire.

Puis, on sanctionne l’Iran qui veut son arme atomique pour protéger ses réserves de pétrole et son indépendance. De l’autre côté on veut le pétrole iranien (grosses réserves).

On fait la même chose à la Russie, à l’Ukraine pays par lequel des gazoducs et oléoducs doivent transiter pour alimenter l’Europe.

On demande aux constructeurs de voitures d’en finir avec les moteurs thermiques sans doute parce qu’il y a trop de pétrole.

Puis Total, décide d’investir dans les forêts si, si, ou encore de transformer une raffinerie de pétrole… en truc pour faire de l’huile de palme, sans doute parce que Total sait très bien qu’il y a tellement de pétrole, que cela ne sert à rien de se préparer à la suite.

Sur ce, l’Arabie Saoudite dont la production s’effondre et sera de 0 en 2030 alors qu’elle était le plus gros producteur mondial, lance son plan « vision2030 » ou dit autrement comment éviter de redevenir des bédouins d’ici 2030 quand on n’aura plus un radis ni un baril.

Alors pourquoi cela ne s’est pas effondré ?

Pour deux raisons.

D’une part les banques centrales financent la poursuite de la partie en payant par la planche à billets les milliers de milliards dépensés par le camps du bien contre les méchants (barbus, terroristes, gauchistes, russes, etc rayez la mention inutile). Rien que pour la seconde guerre en Irak les dépenses estimées sont de l’ordre de 5000 milliards de dollars rien que ça !

D’autre part, parce que l’énergie qui nous manque, nous la volons à ceux qui en ont encore. Tout simplement.

Il n’y a aucune guerre pour la démocratie.

Il n’y a que des guerres pour l’accès à l’énergie et pour assurer la libre circulation et l’approvisionnement de ce sang vital à l’économie mondiale.

Pourtant, il ne faut pas tuer l’espoir et l’espoir c’est chacun de nous.

Je vous disais qu’il ne fallait pas attendre de savoir ce que l’État allait faire pour nous, mais nous demander ce que nous pouvons faire directement, nous, pour organiser déjà nos vies en prenant en compte l’évolution future probable.

Nos États sont prisonniers des lobbys, du système, des intérêts financiers et de l’incroyable complexité et interdépendance de notre monde. Ce n’est ni bien ni mal, c’est ainsi.

Notre système ne peut plus être réformé, car lorsque vous touchez à un élément ici, vous en détruisez par effet de bord un autre là-bas. Ce n’est plus modélisable.

Je suis très critique à l’égard de nos dirigeants qui ne sont évidemment pas à la hauteur de la situation.

Le pire n’est jamais sûr, certainement encore moins souhaitable, mais inviter chacun à plus d’autonomie, à développer une culture de la résilience, à apprendre, à se former, à accumuler les compétences, devrait être l’objectif d’un ministre de l’écologie.

Il faut cesser avec l’écologie punitive et uniquement fiscale, de la même manière qu’il faut en finir avec l’écologie qui coûte un pognon de dingue et qui ne sert à rien !!

La véritable écologie, commence à partir du moment, où l’on explique aux gens la vérité, la réalité qu’ils sont capables de comprendre et qu’on les incite à prendre en considération de nouvelles réalités et à s’adapter dans le cadre d’anticipations libres et volontaires. La véritable écologie ne doit pas être un fascisme comme les autres, mais faire confiance.

D’ailleurs, les chaudières à fioul seront interdites d’ici 10 ans soit 2028… 2028, 2030 pour l’Arabie saoudite, vous voyez le truc ? Il y aura encore du gaz, car la Russie en a encore beaucoup… alors que le pétrole, ce sera nettement plus compliqué parce que nettement plus cher.

C’est à vous de comprendre les signaux faibles, de vous adapter, d’anticiper, malgré l’absence de consignes officielles.

L’espoir est en vous, c’est vous qui le portez, l’espoir c’est votre créativité, l’accumulation de vos anticipations et de vos préparations, l’espoir, c’est le fait que nous avons à notre disposition une immense masse de savoirs et de connaissances, l’espoir c’est que nous pouvons faire croître des pans immenses dans le cadre d’une nouvelle économie, nous pouvons faire décroître l’ancienne économie basée sur la consommation de masse, nous pouvons remettre du sens et rendre une place à chacun dans une société qui voudra faire croître la dignité plus que la possession et les dîners de homards arrosés de château Yquem. (** Quel manque de goût, ce vin liquoreux de prestige, est plus adapté avec du foie gras mais pas que, qu’avec des crustacés **)

N’y voyez pas là que des vœux pieux.

Partout dans notre pays, des citoyens pétris de bonnes intentions ayant, chevillé au corps, le bien commun prennent conscience des choses, et s’organisent. Partout les initiatives se multiplient, les îlots, les oasis, les potagers, essaiment. De nouvelles formes d’habitats émergent avec l’habitat participatif ou intergénérationnel.

Chaque initiative est une bonne nouvelle, un espoir.

L’espoir ne vient pas du haut. Il vient d’en bas.

Rien ne s’est encore effondré, mais cela va arriver parce que ce qui a permis de surseoir à l’effondrement, à savoir imprimer les billets nécessaires pour financer les guerres permettant de voler l’énergie nécessaire pour éviter cet effondrement, ne sont pas des solutions pérennes. Quand il n’y aura plus de pétrole à voler, il ne sera plus nécessaire de faire des guerres. L’Iran, est le dernier pays ayant des réserves à piller. Nous arrivons au bout du processus. Nous aurons gagné 20 ans. 10 de plus avec les gaz de schiste américains qui posent de multiples problèmes.

Bref, l’effondrement a déjà commencé, et vous êtes l’espoir. Vous êtes la solution. C’est une excellente nouvelle. Pour esquisser l’espoir de demain, disons qu’en économie il faudrait parler de stratégies de coopération. En politique il faudrait parler d’union. Humainement et collectivement il faudrait parler de guérison.

A demain pour un nouvel épisode sur l’effondrement, la série de l’été qui rend même les vacances les plus pourries très précieuses !!!

Dites-vous bien, que ça va être pire….hahahahaha (rire sardonique).

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

Voir:

L’enseigne Tati disparaît.
La FED a de plus en plus de mal à justifier sa baisse de taux !
Les taux immobilier au plus bas !
L’étirement du cycle économique

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