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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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1 septembre 2019

PGAC, Israël, sanctions : l'Iran s'impatiente et le fait savoir à la France - 1/09/2019

Sun Sep 1, 2019    //     presstv
L'exercice militaire naval iranien, février 2019, golfe Persique/Tasnim
L'exercice militaire naval iranien, février 2019, golfe Persique/Tasnim

Cette fois, c'est le président iranien qui a appelé son homologue français pour lui confirmer que l'Iran n'hésitera pas à engager le troisième train de réduction de ses engagements nucléaires si l'Europe ne fait, malgré son apparent souci e préserver l'accord, que jouer avec les mots. Lors d’une conversation téléphonique, samedi soir, avec son homologue français Emmanuel Macron, le président iranien Hassan Rohani a donc souligné que « si l'Europe ne met en œuvre ses engagements, l'Iran franchira une troisième étape pour réduire ses engagements au tire de l’accord nucléaire ».  L'appel téléphonique du président Rohani montre donc que la seconde médiation de la France entre l'Iran et les USA dans le cadre du dossier nucléaire iranien n'a pas été trop loin et que ni INSTEX ni la proposition de "freez contre freez" largement médiatisée lors du sommet du G7 ne se sont pas avérées constructifs. 

Pour le reste, le président Rohani a reproché une nouvelle fois à l'Europe en général et à la France en particulier, visiblement occupé à redorer leur blason sur la scène internationale plutôt que de débloquer la situation, de ne pas avoir pris de mesures concrètes pour maintenir les échanges économiques avec l'Iran, après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord nucléaire. L'Iran continue à commercer avec le monde sous sanctions certes, mais ce n'est qu'aux dépens de la confiance mutuelle. Or c'est dans ce contexte que Paris persiste à réclamer à l'Iran l'amorce du dialogue avec les Etats-Unis.

Subordonnant toute négociation à la levée des sanctions contre l’Iran, au retour de Washington à l'accord nucléaire, le président iranien a affirmé que l'Iran n'hésitera pas à passer à la troisième étape de la réduction de ses engagements, si l'UE ne remplit pas leurs engagements.  « Les clauses du PGAC sont immuables et toutes les parties devront rester engagées à sa teneur », a-t-il précisé.

La conversation s'est dirigée ensuite vers la situation dans le golfe Persique. En effet, si la France et l'Allemagne ont dit "non" à la demande de ralliement US à la coalition de guerre anti-Iran dans la région, ce n'est que pour prôner une autre coalition qu'ils veulent placer sous couleur européenne. Or la sécurité du golfe Persique c'est une affaire interrégionale qui ne regarde les USA ni l'Europe. Aussi, au cours de la conversation téléphonique, le président iranien a rappelé que l'Iran s'estime totalement engagé par  la sauvegarde de la sécurité des transports maritimes dans les voies navigables, surtout dans le golfe Persique et le détroit d'Hormuz, et que par voie de conséquence, il n'existe a  étaient les deux objectifs de l’Iran dans les négociations actuelles. Aucune raison pour que les Américains militarisent cette voie stratégique. 

La France demande à l'Iran de renégocier l'accord de 2015 avec les Etats-Unis pour y ajouter deux annexe, l'une portant sur ses capacités balistiques que l'Iran qualifient de non négociable et l'autre, ayant trait à ce que l'Occident qualifie insidieusement de "rôle régionale " de l'Iran et qui n'est autre que le droit de la nation iranienne à vivre dans son environnement naturel. Aussi, Rohani a-t-il tenu à répondre à ces autres exigences illégales du médiateur français en évoquant la situation au Yémen où les agresseurs tuent la population et ils s'entre-tuent aussi : « La crise yéménite n’a pas de solution militaire. Nous devons œuvrer pour arriver à une paix équitable et une sécurité durable par un dialogue politique et des mesures concrètes. », a-t-il dit au président Macron dont le pays continue à participer à la coalition d'agresser et à vendre des armes à Riyad et à Abou Dhabi.

Mais l'actualité du Moyen-Orient est aussi et surtout la perspective d'une confrontation militaire Israël/Hezbollah, sorte de plan B que les USA et leurs alliés ont pensé dans l'objectif de débloquer la situation en Syrie et de porter atteinte à l'axe anti-impérialiste de la région. 

Lors de son entretien avec son homologue français, Rohani a mis en garde contre un nouveau conflit qui s'imbriquerait aux autres et qui ne ferait que nuire à toutes les parties : « Aujourd’hui, les dirigeants du régime sioniste commettent d’innombrables erreurs de calcul non seulement face à l’Iran, mais aussi en Irak, au Liban et en Syrie et au lieu de s’excuser, ils annoncent, avec fierté, leurs actes d’agression contre les pays de la région.  En tant que membre clé du Conseil de sécurité des Nations unies, la France devrait œuvrer à la mise en exécution des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et au soutien de la Charte des Nations unies et enrayer cette escalade de guerre»,  a souligné le président Rohani.

La réponse de Paris?

De son côté, le président français Emmanuel Macron s'est concentré d'abord sur la visite de M. Zarif en France qu'il qualifie de "positive" et s'est félicité du fait que la visite en question prouvait la volonté de la RII à défendre ses intérêts tout en soulignant son attachement au principe de négociations. M. Macron a très bien compris le message de son homologue iranien concernant les impacts d'une escalade des tensions quand il a  souligné l'importance de la dynamique en cours pour créer les conditions d'une désescalade par le dialogue et de la recherche d'une solution durable dans la région. 

Côté exigence économique iranienne, le président français a déclaré que les experts iraniens et français avaient obtenu de bons résultats dans la résolution des problèmes et qu'une réunion aurait lieu cette semaine entre les experts économiques français et iraniens à Paris.

« La décision est juste… Il faut poursuivre les négociations et résoudre les problèmes via le dialogue et nous devons continuer sur cette voie pour atteindre le bon résultat. L’échec de l’accord nucléaire fera le bonheur de nombreux extrémistes sur la scène internationale. Nous devons trouver une solution à nos intérêts réciproques et dans ce sens, la France cherche à résoudre les problèmes politiques et économiques faisant obstacle aux interactions avec l'Iran et à apaiser les tensions dans la région, », a souligné Emmanuel Macron qui n'a pas oublié non plus le Yémen : Il a notamment souligné la nécessité d’agir pour mettre fin aux combats et ouvrir la négociation au Yémen.

Pour les observateurs politiques, si la France comprend bien les démarches iraniennes, elle reste toutefois incapable d'influer sur les Etats-Unis. Quant à la perspective d'une guerre israélienne au Liban, la France dont le poids au Liban est indéniable semble là aussi parfaitement incapable face au nouvel aventurisme US/Israel, constate un analyste. 

 

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