Discours de Marine Le Pen en clôture de l’université d’été du RN à Fréjus (15 septembre 2019) :

Mesdames, Messieurs, Monsieur le maire, cher David,

C’est encore une fois dans une ambiance tout estivale que Fréjus, la souriante cité plurimillénaire de Fréjus, nous accueille pour cette rentrée politique, une rentrée politique qui est aussi le signal de départ d’une nouvelle séquence électorale importante.

Merci aux Fréjusiens de leur accueil si amical et si ensoleillé,

Merci aux députés nationaux et européens du Rassemblement,

Merci aux élus régionaux et départementaux qui ont consacré ce weekend studieux à se former, à réfléchir, à se donner les moyens de servir nos idées de manière toujours plus performante.

Et merci à vous, chers amis de nous faire le plaisir et l’honneur de votre soutien par votre présence au seuil de cette année.

Dans les dix-huit prochains mois, trois rendez-vous attendent les Français, trois rendez-vous électoraux locaux qui seront l’occasion de parachever la grande recomposition politique : municipales dans exactement six mois et un an après régionales et départementales.

Ces trois rendez-vous, et même quatre si l’on ajoute les sénatoriales, peuvent, soyez-en persuadés mes amis, bouleverser la donne politique.

J’ai eu l’occasion de le dire : en politique, pas davantage qu’il n’y a de fatalité, il n’y a de batailles subalternes ; chaque échéance permet de mobiliser, de rassembler, d’avancer, de construire.

Une élection n’est pas une corvée mais une chance, n’est pas un obstacle mais une occasion de rencontres et d’échanges et donc une occasion d’expliquer et de convaincre toujours davantage.

Pour notre mouvement, chaque élection se vit comme un rendez-vous avec le peuple.

Ces rendez-vous là, au Rassemblement National, nous ne les fuyons pas, nous les attendons, nous ne les craignons pas, nous les bénissons, car nous vivons avec l’intime conviction que le sursaut pour la patrie viendra du peuple.

Dans ce moment politique exceptionnel qui voit s’opérer la grande recomposition nationaux /mondialistes, chaque scrutin doit permettre à notre famille politique d’accrocher un mousqueton supplémentaire sur la paroi qui mène au sommet, et le sommet vous le savez c’est l’Elysée.

Le premier message que je veux vous délivrer est un message de mobilisation.

Le second est un message d’espoir.

Les vents sont porteurs.

L’histoire s’est mise en marche et a gonflé les voiles de nos navires.

La France comme le monde, vivent, nous le constatons, un bouleversement politique de grande ampleur qui a débuté depuis plusieurs années et qui aujourd’hui se précise.

Alors que tout le monde croyait l’aventure mondialiste inexorable, croyait que le mouvement du monde allait enterrer la conscience française, une brise bienfaisante pousse les Français à retrouver le chemin de la patrie, un peu comme Ulysse revenant à Ithaque après son odyssée.

Oui mes amis, l’avenir n’est plus à la mondialisation mais aux nations.

L’avenir n’est plus au global mais au local et les peuples du monde dont les Français l’ont compris.

Notre pays, la France, vous le savez, est soumise aux dangers indissociables de la submersion par l’immigration et de la dilution par la globalisation.

Mais elle connaît – on l’a vu à toutes les élections et singulièrement aux élections européennes-  l’heureux sursaut de son peuple.

Ce succès qui est votre succès, amis militants de la cause nationale, s’inscrit aussi dans le mouvement du monde.

Partout sur la planète, des Etats-Unis au Brésil, de l’Inde à la Turquie, de la Russie à la Chine, les identités ensevelies ou dénigrées renaissent, reprennent vie, redonnent au monde ses couleurs, redonnent aux peuples leur fierté, redonnent aux nations l’envie d’être elles-mêmes.

Les peuples nous le disent : ils veulent vivre ; ils veulent vivre comme ils l’entendent chez eux, ils veulent transmettre à leurs enfants leur art de vivre, leurs traditions, leurs lois, leur langue parce que c’est là l’ordre du monde.

Nous, nous voulons vivre en France comme des Français pour la simple et bonne raison que nous sommes chez nous !

Même les européistes doutent.

Lorsqu’un commissaire européen chargé de l’immigration prend le titre de « commissaire à la protection du mode de vie des Européens », cela dit beaucoup de chose : même s’il y a tout à craindre que leur définition du mode de vie des Européens et la nôtre ne coïncident pas.

Cela signe tout de même notre victoire politique sur l’Union européenne parce que nous imposons l’immigration comme thématique essentielle.

Cela signe surtout une victoire idéologique puisque l’Union européenne et sa commission, sous la poussée des nationaux, se voient obligées de reconnaître que l’immigration pose la question du maintien du mode de vie des Européens.

Vous le voyez, avoir voté RN aux européennes ça sert !

Effet de cette floraison des identités, partout où les crises politiques exigeraient un arbitrage du peuple, les gouvernements euromondialistes tentent d’empêcher des élections – en ce moment, en Italie ou en Grande-Bretagne.

Si ces démocrates autoproclamés de l’Union européenne ne veulent pas d’élections, c’est tout simplement parce qu’ils en pressentent le résultat.

Ce déni démocratique ne choque évidemment pas les bonnes âmes qui, à longueur de sommets internationaux ou de plateaux de télévision, se croient autorisées à dispenser des leçons de démocratie à la terre entière.

Si je voulais tomber dans la mode des maniaques de « la phobie », je qualifierais volontiers cette attitude de « démophobie », la peur du peuple, pour ne pas dire la haine du peuple.

Nous, nous pensons que le peuple a toujours raison.

Nous, nous voyons dans ce sursaut des peuples, une fantastique raison d’espérer.

La deuxième raison de notre optimisme, c’est que nous croyons dans la capacité de sursaut des Français pour peu que nous, Rassemblement National, nous jouions notre rôle.

Certes le monde est tourmenté, certes la situation de la France est source d’inquiétude grandissante, certes nos sociétés sont à l’aube de changements technologiques aux conséquences encore incalculables, comme l’a brillamment exposé hier Laurent Alexandre lors de sa conférence.

Pour autant les solutions sont possibles, et c’est aux politiques, c’est-à-dire à nous, à vous mes amis, qu’il appartient de penser les nouvelles régulations.

En nous désignant comme premier parti de France, les Français nous ont conféré une lourde responsabilité, celle d’incarner l’opposition et de la faire vivre.

Incarner l’opposition, cela ne signifie pas seulement critiquer, mais aussi et surtout élaborer un contreprojet, un projet alternatif à vocation majoritaire.

En nous plaçant en tête, en éliminant LR, broyé par ses contradictions et ces ambiguïtés, ils ont montré qu’ils souhaitaient un projet national.

Personne ne peut plus croire, comme le disent les boutiquiers du système, « qu’il n’y a pas d’autre solution », que le seul chemin à emprunter serait celui qui mène à l’abîme, qu’il n’y aurait pas d’autre alternative pour la civilisation française que de disparaître et pour les Français de se soumettre.

Ce qui nous sépare de nos adversaires, c’est que nous, nous avons foi en la France.

Nous croyons même dans le génie français, ce prodige de la nation française qui a fait de notre pays une puissance intellectuelle, économique et politique démesurée par rapport à sa taille et son poids démographique objectif.

Ce qui nous sépare aussi de nos adversaires, c’est que nous n’entendons pas déléguer à d’autres le salut de la France et la défense des Français.

Les périls sont parfois extérieurs, mais les solutions sont toujours chez nous ou plutôt en nous.

Cette éminente mission qui nous est confiée par le suffrage demande du travail, de l’humilité, de l’écoute et de la créativité.

Je voudrais ici devant vous esquisser quelques axes de réflexion et de propositions au risque et vous m’en excuserez d’une certaine aridité.

Mais la politique exige du sérieux.

Si les Français ont indiqué la direction à suivre par les urnes, ils l’ont fait également dans la rue.

Durant six mois, de novembre à mars et même au-delà, nous avons vécu au rythme d’une crise sociale sans précèdent ;

il est illusoire de croire qu’une telle commotion puisse s’atténuer par la violence d’Etat ou par un matraquage médiatique, qu’elle puisse s’estomper par un froncement de sourcils présidentiel ou quelques ajournements fiscaux.

 

L’explosion a été brutale parce que la lave du volcan est venue des profondeurs de la terre française.

Au moins à l’origine, le mouvement spontané et transpolitique des Gilets Jaunes a exprimé l’angoisse intériorisée de tout un peuple face à l’avenir et face à la surdité des dirigeants.

Le niveau de sympathie dont la contestation pacifique a fait l’objet dans l’opinion l’a montré.

De simples citoyens, des travailleurs pauvres ou des retraités modestes, des  mères célibataires ou des familles en difficulté, des artisans épuisés par l’effort fiscal ou des indépendants découragés, sont venus rappeler à nos dirigeants hors-sol que la France existait au-delà des périphériques urbains, que cette France laborieuse et souffrante n’entendait pas voir sa vie quotidienne saccagée par le boboïsme fiscal, qu’elle ne consentirait pas à réduire l’avenir de ses enfants aux expériences du laboratoire mondialiste.

La France sort mutilée de ces mois douloureux.

Pour se défendre, la Caste a orchestré une horrible diffamation sociale, prenant la responsabilité de nourrir les ressentiments, d’aggraver les frustrations et globalement d’élargir encore les divisions qui fracturent le pays.

Cette déchirure du tissu social, nous ne pouvons la laisser s’élargir.

Nous devons y faire droit et allons proposer une réponse politique aux Gilets Jaunes ou plus exactement aux problématiques nationales que leur mouvement a légitimement soulevées.

La réponse immédiate porte sur le pouvoir d’achat.

Nous pensons qu’il faut conclure la paix fiscale et engager la décrue, notamment pour les classes modestes, les classes moyennes, les indépendants et les petites entreprises.

C’est le contraire qui s’annonce avec un matraquage probable sur la taxe foncière, avec la remontée des carburants, avec une majoration fiscale sur le gazole non routier pour le BTP.

N’ont-ils rien compris ?

Les retraités doivent voir leurs pensions revalorisées, et pour tous, un effort doit être fait pour alléger les dépenses contraintes : l’eau, l’électricité, le gaz, les produits de première nécessité.

En matière d’eau, pourquoi ne pas instaurer partout une tarification écologique et familiale de l’eau : les premiers mètres cubes nécessaires à la vie courante seraient facturés à prix coûtant ; l’eau consommée sans modération payée à prix majoré, l’eau gaspillée à prix fort.

La lutte contre les injustices du quotidien doit être entreprise sans plus attendre : le stationnement payant à l’hôpital, la loterie des prix quand on achète un billet SNCF, le racket des carburants d’autoroute, le paiement de la TVA sur des taxes…

Les marges parfois exorbitantes de la grande distribution qui asphyxie nos producteurs sans favoriser les consommateurs.

Les exemples sont innombrables.

Il faut enfin lutter contre le sentiment de dépossession et de spoliation du patrimoine national ; rappelons que les biens nationaux sont pour les Français qui ne possèdent rien leur seul patrimoine :

c’est pourquoi il faut stopper l’inique privatisation des barrages et évidemment d’ADP (chacun doit signer la pétition) et, je le dis très tranquillement mais avec la plus grande détermination, il faut engager la renationalisation des autoroutes.

S’agissant des rapports capital/travail, à côté de la participation ou de l’intéressement qui portent sur les bénéfices, pourquoi ne pas créer un mécanisme qui permette d’associer les salariés en cas de distribution de dividende ;

je pense à notre proposition de la réserve légale de titres qui réconcilierait le capital et le travail.

Mais la réponse politique à la crise des Gilets Jaunes n’est pas seulement de justice sociale et fiscale.

Elle est également institutionnelle car la révolte fut aussi fondamentalement une crise de la représentation :

l’obsolescence des corps intermédiaires à commencer par les syndicats, l’inexistence des comités économiques, le salonnage des instances patronales, les pratiques des tribunaux de commerce exigent maintenant une remise en question d’un modèle épuisé  hérité de l’après-guerre.

Au niveau parlementaire, le discrédit de majorités de députés aussi pléthoriques qu’artificielles, impose une réforme drastique de modes de scrutin qui aujourd’hui interdisent au Parlement l’expression du pluralisme des opinions.

Nos dirigeants n’ont-ils pas compris que si les débats n’ont pas lieu dans les assemblées, ils auront lieu dans la rue ?

Ceux-là mêmes qui, revenus de vacances, ont retrouvé une arrogance tout automnale, n’ont-ils rien retenu des journées de décembre 2018, ces journées où on les a vus les mains moites de sueur en appeler en tremblant à la République et à la protection de la police ?

Dans une société imprégnée de la culture horizontale de l’internet, comment pourraient-ils croire qu’une dose homéopathique et symbolique de proportionnelle puisse suffire à satisfaire le besoin de réelle démocratie qui traverse le pays ?

En matière de démocratie, aucun peuple n’accepte plus l’aumône et surtout pas les Français.

Le rétablissement du politique passe également par une représidentialisation du chef de l’Etat.

Et puisque les derniers locataires de l’Elysée semblent incapables d’incarner par eux-mêmes une fonction qui les dépasse, c’est aux institutions de les tenir dans le costume présidentiel avec un septennat non renouvelable de 7 ans.

S’ils ne sont pas capables d’être président et qu’ils ne peuvent même pas faire semblant, on va les y aider !

Mais restaurer l’image des élus, c’est aussi leur garantir la souveraineté de leurs décisions face aux administrations, qu’elles soient de Bercy ou Bruxelles.

Mais la grande thématique qui émergea de la crise de l’hiver 2018, ce fut la fracture territoriale, une fracture dont les élites purent mesurer l’ampleur.

Réparer la fracture territoriale, c’est remettre en œuvre une grande politique d’aménagement du territoire pour aller vers un rééquilibrage des territoires.

Ce sera, j’en ai la conviction, la grande affaire de la prochaine présidentielle.

Sans attendre, et pour faire court et concret, nous voulons dire qu’on ne peut plus continuer à regrouper les activités sur les mêmes territoires en laissant les autres se désertifier.

Il est irresponsable d’empiler aux mêmes endroits les richesses économiques au prix d’une densification urbaine insensée, au prix d’une spéculation immobilière qui chasse les classes moyennes des centres-villes, au prix d’une asphyxie des transports qui ne se résout que par des coûts induits faramineux.

On concentre tous les bureaux à la défense aux portes de Paris puis on dépense des milliards pour transporter des gens qui auront toute la région à traverser pour se rendre à leur travail.

Est-ce intelligent ?

Où est la qualité de vie quand on passe quatre heures par jour dans les transports et que le fruit du travail passe dans des loyers astronomiques ?

Et que dire de la justification éthique de cette vision urbaine qui congédie tous les impératifs environnementaux, oblige les habitants et les salariés à respirer un air pollué et transforme le travail en asservissement quotidien.

A Paris le M² atteint 10 000 euros.

Les centres-villes des agglomérations deviennent des zones dépeuplées, qui excluent les jeunes et les classes populaires et ne laissent désormais place qu’à du airbnb ?

A côté des villes dortoir en périphérie, on a les villes couchette !

D’un autre côté, en zones rurales, on ferme des écoles, des lignes ferroviaires ; on engloutit des communes dans des communautés d’agglomération sans âme et sans légitimité historique.

Les centres d’innombrables bourgs de France prennent de plus en plus l’allure de cités fantômes avec des commerces fermés, des panneaux à vendre et des rues vides à 18 heures.

La spécialisation des quartiers par secteur d’activité procède d’une conception américaine de la ville et ce modèle importé n’est pas le nôtre.

La surconcentration des activités qui accompagne la mondialisation est un drame.

L’aménagement du territoire suppose de retrouver les grands équilibres, à commencer par l’équilibre habitat- emploi grâce à une politique de relocalisation d’activités.

La relocalisation d’activités –produire et consommer sur place – est le premier principe de société écologique que nous voulons.

Ce grand mouvement de relocalisation que nous voulons initier, c’est ce que nous appelons « la démétropolisation ».

La démétropolisation, nous la mettrons en œuvre par des incitations fiscales importantes, en faisant des zones rurales désertées des zones franches, des « zones France » devrais-je dire.

Au temps du télétravail, du mail, de la visioconférence, des imprimantes 3D, enkyster les activités dans des secteurs urbains surdensifiés n’a plus de sens.

Tout le monde gagnerait à un grand redéploiement économique.

– le cadre ou l’employé qui pourra vivre près de son travail en y trouvant dans la verdure une qualité de vie, une baisse des loyers et donc un surcroît de pouvoir d’achat,

– l’entreprise qui profitera d’un immobilier à meilleur prix et des salariés plus sereins ;

– les grandes villes qui profiteront de ce décongestionnement, notamment par une détente sur le marché de l’immobilier ;

– le tissu rural qui sera à nouveau irrigué et relancera de l’activité partout dans le pays.

Cette grande politique de réaménagement du territoire doit s’accompagner évidemment de la part de l’Etat d’une grande politique en faveur des infrastructures, qu’il s’agisse de transport, de couverture numérique, de facilités d’accueil des entreprises ou d’aide à la relocalisation.

Cette relocalisation d’activités procède, vous l’avez compris, de la logique du «localisme », cette révolution de la proximité qui est la pierre angulaire de notre projet, cette révolution qui nous conduit à initier ce que Herve Juvin appelle la civilisation écologique.

Et ce localisme, nous entendons également le décliner à l’échelon municipal.

Le localisme, c’est évidemment de veiller autant que possible à l’approvisionnement des cantines d’écoles en produits locaux, c’est d’accompagner les entreprises locales dans la commande publique en introduisant des clauses écologiques sur le temps de transport, c’est  de favoriser les jardins partagés, c’est de faire en sorte qu’on puisse vivre et travailler dans la commune.

Le localisme doit être aussi institutionnel.

Il consistera à faire descendre le pouvoir vers les citoyens, en donnant au quartier une vitalité nouvelle, une visibilité urbaine et une existence institutionnelle.

On est de son quartier avant d’être de sa ville.

Et parce que le quartier est le premier lieu qui scelle le sentiment d’appartenance à une commune, nous voulons en faire un échelon de décision, un échelon vivant, un espace que s’approprieront les habitants.

A l’image de Jean Louis Beaumont qui institua avec succès dans la commune de Saint Maur dans le Val-de-Marne ce qu’il avait appelé « des villages dans la villes », nous voulons retrouver dans les villes un esprit village ;

d’un point de vue institutionnel, pourquoi ne pas envisager que les conseils municipaux puissent fonctionner aussi comme des fédérations de quartiers avec des élus délégués à chaque quartier.

Avec nous, la démocratie de proximité sera ainsi réellement mise en œuvre.

Vous le voyez, au moment où les autres vous proposent d’éloigner les pouvoirs de décision vers les communautés d’agglomération, nous vous proposons de les rapprocher du citoyen.

Vous le savez, l’identité est une donnée que nous considérons, pour les hommes, comme précieuse y compris à l’échelon communal.

L’identité, c’est à la fois ce que nous sommes, mais c’est aussi ce qui construit le sentiment d’appartenance et donc l’adhésion aux valeurs communes : « le sens »  et « le lien » !

Sans ce sentiment d’appartenance, il ne peut y avoir qu’indifférence ou pire incivilité.

Sans ce sentiment d’appartenance, il ne peut y avoir d’implication des citoyens dans la vie locale.

Nous inciterons les citoyens à se réapproprier les institutions et donc les décisions qui les concernent.

Dans cet esprit, nous nous efforcerons de cultiver l’identité des communes en commençant par défendre le principe d’autonomie communale, c’est-à-dire le droit pour chaque commune de décider pour elle, le droit de refuser les fusions imposées et le droit de s’opposer aux absorptions de fait par les communautés d’agglomération.

La commune est l’instance de démocratie de proximité et de contrôle la plus efficace.

Nous la défendrons.

A l’échelon municipal, la recherche des grands équilibres doit être une priorité : équilibre habitat-emploi (ce qui est vrai pour l’Etat est vrai pour les maires à l’échelon de leur ville), équilibre des circulations en partageant mieux l’espace public entre les différents modes de déplacement, équilibre démographique par la lutte contre les ghettos, équilibre urbain avec le refus du bétonnage à tout va.

Plus largement, à l’échelon national, départemental et régional, il nous faut remettre de l’ordre dans le grand chaos territorial qu’une politique de gribouille a méticuleusement organisé.

En matière de compétences territoriales, personne n’y comprend plus rien.

Les réformes se succèdent sans la moindre vision globale.

Nous avions le mille-feuille territorial qui était un problème … ils sont en train de le passer au mixeur et c’est pire.

Comme si l’Etat garant de la permanence et de l’égalité, devait céder à la mode de la customisation, on se pique de créer des institutions « à la carte ».

Des strates nouvelles s’empilent et avec elles les embauches et les dépenses supplémentaires ; les compétences se partagent, se dispersent et parfois même se volatilisent sans que personne ne sache plus qui fait quoi, qui paye quoi, combien ça coûte et où va l’argent ?

Où va l’argent ?

voilà une question qui a été posée, voilà une question qui reste posée !

Plus on crée de structures, moins les habitants voient de services et plus ils payent.

Une telle évolution est le signe d’une grande régression administrative et politique.

Avec le démantèlement territorial, avec des collectivités aux compétences à la carte, nous nous acheminons vers des institutions en rupture avec l’égalité républicaine des citoyens.

Nous, nous ne voulons pas voir le retour des féodalités qui organiserait une forme d’asservissement des Français.

Vous le voyez mes amis, notre vision municipale s’appuie sur un socle de valeurs que nous proposerons aux suffrages des Français durant cette campagne.

Elle s’accompagnera de projets municipaux localisés qui intègreront les priorités qui sont les nôtres :

– La sécurité, dont la dégradation s’accélère et se généralise

– Le refus de toute immigration supplémentaire

– Le localisme et l’écologie

– Une gestion rigoureuse et la baisse réelle des impôts

– Le contrôle et l’évaluation de la dépense publique

– Le développement local

– La démocratie de proximité

Ces programmes, nos maires les ont mis en œuvre durant cette mandature, avec bonheur si on en juge par le niveau de satisfaction des habitants.

Au Pontet, à Hayange, à Villers-Cotterêts, à Beaucaire, à Hénin-Beaumont, ou ici à Fréjus, nos maires ont montré que la gestion par des maires RN ça fonctionne !

Ce bilan de nos villes sera, pour tous les Français, un gage de sérieux et d’efficacité de la gestion RN dans chacune de leur ville.

Nous le savons, l’élection municipale n’est pas la plus facile.

Permettez-moi, parce qu’on a parlé de choses très sérieuses et parfois un peu techniques, de vous poser une petite devinette :

A quoi reconnaît-on une élection municipale ?

A la floraison des panneaux de chantier, à l’explosion des embauches d’employés municipaux et à l’augmentation des subventions aux associations.

Vous l’avez compris la municipale c’est souvent le règne du clientélisme le plus éhonté, l’achat de voix avec des cadeaux distribués à tout-va : un logement, une place en crèche, un emploi ….

C’est là une difficulté que nous avons identifiée.

Mais rassurez-vous, loin de nous décourager, ces pratiques délétères que nous voulons abolir nous stimulent.

Ce combat municipal, nous le mènerons avec tous ceux qui partagent avec nous le désir d’un renouvellement local et national, avec tous ceux qui entendent construire pour la France et pour leur ville une alternance, avec tous ceux qui, comme nous ont la patrie au cœur.

Ils viendront de la droite dite « bonapartiste » et c’est logique parce qu’elle est profondément compatible.

Je salue Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud.

Ils viendront de la droite enracinée et je salue notre ami Daniel Philippot du CNIP qui conduira à nos côtés une liste dans les Alpes-Maritimes.

Ils viendront aussi de la gauche parce que les souverainistes de gauche sont orphelins ; je salue Andréa Kotarac à qui j’ai personnellement demandé de s’investir aux municipales.

Ils viendront aussi d’ailleurs, selon l’expression consacrée « de la société civile » comme l’a fait Hervé Juvin aux élections européennes et même militaire  comme à Carpentras avec l’ancien major général de l’armée de terre, le général de la Chesnay, sans étiquette, qui conduira une liste de rassemblement que nous soutiendrons.

Vous l’avez compris, nous entendons beaucoup parler d’union avec la droite, mais nous voulons nous aller vers la fraternelle ambition de l’union nationale.

L’« union nationale » avec un projet « d’unité nationale ».

Quoi de plus normal pour des nationaux !

Dans les crises graves (qui peut nier que le pays traverse une crise grave) les Français savent qu’ils doivent se rassembler, que les étiquettes partisanes sont un peu réductrices, que le pays a besoin de toutes les énergies de tous sans exclure personne.

Je le dis ici comme je l’ai fait à maintes reprises : tous les Français d’où qu’ils viennent ont vocation à nous rejoindre et à participer au combat pour le redressement de la France.

Cette volonté de rassemblement pourra également trouver des applications non plus seulement avant les élections mais pendant.

N’oublions pas que l’élection a lieu en deux tours et que les fusions de listes sont possibles au second tour.

Nous y sommes ouverts pour peu que la démarche soit juste et transparente.

La séquence électorale qui s’ouvre peut marquer un tournant. Elle doit marquer un tournant.

Au-delà des enjeux locaux qui ont leur importance pour la vie quotidienne des Français, se joue une vision de la société.

L’ère Macron a inauguré ou plutôt accéléré un processus de déconstruction, nous l’avons dit.

Progressivement, il fait sauter tous les repères et ce faisant nous fait entrer dans une société que je qualifierais de « liquide ».

Une société où plus rien n’est sûr :

Pas sûr de garder son travail ;

Pas sûr de ne pas être muté de manière autoritaire ;

Pas sûr de son âge de départ à la retraite, ni du montant de sa pension ;

Pas sûr que ses enfants reviendront sains et saufs d’une sortie entre amis;

Ce qui nous est proposé, c’est une société de l’insécurité généralisée, une société où tout est précaire, éphémère, incertain.

Cette insécurité, de nombreux Français la vivent au quotidien :

Elle est physique pour les pompiers, les urgentistes, les médecins, les infirmiers, les professeurs, les policiers, les maires, les chauffeurs de bus, … le simple passant qui a le seul tort de marcher dans la rue.

Il passe et parfois trépasse !

Mais cette insécurité est aussi sociale et psychologique.

Même les partis politiques se sont liquéfiés.

Sommes-nous condamnés à vivre comme l’oiseau sur la branche qui par peur constante regarde de tout côté.

Il nous prépare une vie épuisante faite d’anxiété et d’incertitude.

Nous, nous pensons qu’on ne construit rien sur un marécage, avec des matériaux liquides et des idées fuyantes.

Dans ce contexte, le Rassemblement National constitue un socle solide et durable.

Il est la certitude d’une politique qui pose des limites, des règles, des droits, des garanties pour chacun.

Il sera demain à l’échelon national comme à l’échelon local, le pôle de force, de concorde et de fraternité sur lequel le redressement national sera possible.

Notre projet s’appuiera sur ce rocher de granit sur lequel la France s’est bâtie, sur cette terre pétrie du sang de nos aïeux qui n’est rien d’autre que la patrie.

Notre certitude porte un nom :  la France

Notre ambition : la servir

C’est autour d’elle et de ses valeurs que nous rassemblerons les nôtres c’est-à-dire tous les Français d’où qu’ils viennent

Cette histoire, mes amis nous allons l’écrire ensemble pour notre peuple, pour notre pays, simplement parce que nous les aimons !

Vive la République !

Vive la France !