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Vu au macroscope 3
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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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25 novembre 2019

LA KABBALE JUIVE, AUX SOURCES DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE - Pierre HILLARD

... par Pierre Hillard


Lorsque l’on se penche sérieusement sur la Révolution de 1789 et que l’on s’aventure dans les zones obscures de son histoire, l’on découvre la marque discrète du judaïsme, une marque qui a échappé à l’attention de l’écrasante majorité des historiens. Le penseur et révolutionnaire Anacharsis Cloots (1755-1794), député de l’Oise à la Convention – d’origine prussienne mais qui fut proclamé citoyen français par l’Assemblée nationale législative le 26 août 1792 – écrivit dans son fameux ouvrage La République universelle (1792) que : « La Révolution et donc l'instauration de la République n'était pas une finalité mais une étape pour atteindre un niveau supérieur [une gouvernance mondiale]. Un corps ne se fait pas la guerre à lui-même et le genre humain vivra en paix lorsqu'il ne formera qu'un corps, la nation unique. Les hommes se rangerons sous l'oriflamme du genre humain en s'écriant avec transport, une nation, une assemblée, un prince. Mépris aux raisonneurs pervers ou stupides qui oseraient encore nier la possibilité de l'établissement universelle des droits de l'homme. Au reste le peuple fera justice lui-même de l'absurde catholicisme.
C'est sur les débris de tous les trônes que nous bâtirons l'édifice de la république universelle. Tant que la plupart des Français assisteront aux sorcelleries de la messe, tant qu'ils croiront que trois font un, il sera difficile de les guérir de la duperie du fantôme royal. La royauté est une espèce de prêtrise non moins absurde que tout autre sacerdoce. La France libre se lèvera un jour pour jeter un cri étonnant est unanime point de Roi, point de prêtre.
La France n'ayant plus ni province, ni généralité, ni seigneur, ni vassaux, ni bourgeois, ni paysan, ni ville, ni village, la France nivelée en paisible commune est devenu une cité paternelle, la cité de Philadelphie dont l'enceinte embrassera nécessairement tout l'univers. Toutes les villes et les cours disparaîtront à l'aspect imposant et consolant de Philadelphie. L'Europe et l'Afrique et l'Asie et l'Amérique donneront la main dans la cité vaste heureuse de Philadelphie. J'ai démontré géographiquement politiquement physiquement moralement que la commune de Paris sera le point de réunion, le fanal central de la communauté universelle.
«Nous (les Révolutionnaires) trouverons encore de puissants auxiliaires, de fervents apôtres dans les tribus judaïques, qui regardent la France comme une seconde Palestine.
Nos concitoyens circoncis nous bénissent dans toutes les synagogues de la captivité. Le juif, avili dans le reste du monde, est devenu citoyen français, citoyen du monde, par nos décrets philosophiques. Cette fraternisation alarme beaucoup les princes allemands ; d’autant plus que la guerre ne saurait ni commencer ni durer en Allemagne, sans l’activité, l’intelligence, l’économie et le numéraire des juifs. Les magasins, les munitions de toute espèce sont fournies par les capitalistes hébreux, et tous les agents subalternes de l’approvisionnement militaire sont de la même nation. Il ne faudra que s’entendre avec nos frères les rabbins, pour produire des effets étonnants, miraculeux. J’ai reçu à cet égard des réponses infiniment satisfaisantes de mes commettants du Nord. La cause des tyrans est tellement désespérée, que les aliments les plus sains se changent pour eux en poison subtil. On accusa les juifs, dans les siècles de ténèbres, d’empoisonner les sources ou les puits ; et voici que dans notre siècle lumineux, les juifs, en fournissant viandes pures, aideront l’humanité à exterminer la tyrannie.»[Anacharsis Cloots, La République universelle, ou Adresse aux tyrannicides, 1792, pp. 186-187.]
Parmi les juifs qui participeront à l’exportation en Europe de la Révolution, il y a le commandant de l’artillerie hollandaise dans l’armée de Napoléon, le lieutenant-général Georges Alexandre Matuszewitz (1755-1819), qui était le fils d’un lettré de Kopyczynce, un des piliers de la secte frankiste et confident de Jacob Frank (1). Le témoignage édifiant d’Anacharsis Cloots sur l’apport matériel des juifs à l’expansion de la Révolution est la partie émergée de l’influence qu’a exercé le judaïsme, via notamment sa kabbale, sur la fondation de la République française.
Le spécialiste de l’histoire religieuse de la République, Vincent Peillon (lui-même de confession juive), affirme que « avec la Révolution, la Providence a fait sa part de l’œuvre, et c’est du côté humain qu’elle n’est pas encore accomplie… Ce thème du concours de l’homme à la création de Dieu fait jonction entre la kabbale juive, l’illuminisme et les philosophies de l’histoire républicaine… » (2), et il ajoute « dès lors que, fondamentalement, l’admirable hérésie protestante conduit, comme la kabbale ou l’illuminisme, à considérer que l’action de Dieu exige d’être continuée par l’action de l’homme, que la créature est elle-même créatrice, que la révélation est devant nous, nous nous trouvons face à une anthropologie républicaine qui repose sur une disposition onto-théologico-politique spécifique. » (3)

Il faut revenir aux débuts de la Révolution de 1789 pour saisir cette influence juive kabbalistique sur la République, dont Vincent Peillon se garde bien d’expliciter l’histoire et la généalogie… Tandis que, comme l’explique Cloots, des juifs soutiennent l’effort de guerre révolutionnaire, des crypto-juifs travailleront à influencer idéologiquement la Révolution. Le plus important et le plus influent d’entre eux est sans aucun doute le petit-cousin de Jacob Frank. Il s’agit de Moses Dobruschka, alias Franz Thomas von Schönfeld, alias Junius Frey (1753-1794). (4)
Lorsque éclata la Révolution française, il se rendit à Strasbourg (en 1792) et devint un membre activiste influent au sein du club directeur de la Révolution, le Club des Jacobins ; et ce, en demeurant toujours en relation avec son groupe frankiste, le bruit ayant d’ailleurs couru qu’il devait prendre la direction de la secte après la mort de Frank. La principale contribution de Junius Frey à la Révolution française fut littéraire et philosophique. Bien installé dans les milieux révolutionnaires français, occupant une place importante au Club des Jacobins, Junius Frey rédige un livre dans lequel il théorise les fondements théologiques (en fait kabbalistiques) de la démocratie et de la République. L’ouvrage a pour titre « Philosophie sociale dédiée au peuple français » (1793). Commentant ce livre, le grand historien du judaïsme et spécialiste de la kabbale, Gershom Scholem, explique que « cet ouvrage est animé, dans les passages relatifs à la religion, par un radicalisme éclairé qui, aux yeux des frankistes, ne contredit nullement la mystique ésotérique, mais au contraire la complète » (5).


Les révolutionnaires et les républicains ont, dès le lendemain de la Révolution, eu pour ambition d’établir une religion pour sous-tendre et faire vivre leur régime ; et c’est ce qu’on lit dès l’introduction du livre de Junius Frey qui écrit : « Chaque gouvernement est une espèce de religion, qui a sa théologie, le système de la démocratie ou de la liberté a la sienne… » (6) Junius Frey présente ensuite les bases de cette religion occulte de la République – qui deviendra la laïcité – d’essence kabbalistique, que l’on retrouvera chez les théoriciens républicains du XIXe. Cette pénétration de la kabbale dans la Révolution et la République est clairement affirmée par Gershom Scholem lorsqu’il écrit que : « Cette tentative d’union des idées de la Révolution française et des idées messianiques a eu un succès extraordinaire. Nous avons perdu de vue en général l’attrait qu’elle a exercé sur les esprits et aussi ce qu’avait d’insolite à l’origine ce projet visant à identifier ces deux courants d’idées et à interpréter le messianisme des livres prophétiques et de la tradition juive d’après l’idéal de la philosophie nouvelle du XVIIIe siècle… Nous serons stupéfaits de constater que les racines de cette idée doivent être cherchées précisément dans la Kabbale » (7) La République est donc bien organiquement liée au judaïsme et par suite aux juifs ainsi qu’à leurs aspirations messianiques. Le lobby judéo-sioniste ne perdra par conséquent son emprise sur la France que lorsque le régime républicain s’effondrera. N’en déplaise aux idéalistes naïfs qui imaginent que l’idéal républicain aurait été perverti et qu’il suffirait donc simplement réformer la République.


La France est le grand pays européen issu de la synthèse entre catholicisme et royauté. De 496 (Baptême de Clovis) à 1789 (Révolution française), la France a fonctionné, avec des variations dues aux aléas de l’Histoire, sur cette base incarnée par les deux institutions que ce sont la Monarchie et l’Eglise. Le peuple français a complètement intégré ce système qui a conservé la nation et qui fait partie du code source de son identité et de son système politique. Ce qu’on appelle communément « le conservatisme » français n’est en réalité rien d’autre que l’attachement à cette structuration politico-religieuse qui a permis la survie de l’Europe et de la France à partir du haut Moyen-Age (8). Les républicains étant parfaitement conscients de cette réalité historique ont tenté de remplacer immédiatement la royauté et l’Eglise par des institutions de substitution : la République (la contre-monarchie) et la religion des Lumières – qui deviendra la laïcité (le contre-catholicisme).


1 – Gershom Scholem, Aux origines religieuses du judaïsme laïque, de la mystique aux Lumières, Calmann-Levy, 1999, p. 214.
2 – Vincent Peillon, Une religion pour la République, Seuil, 2010, pp. 63-64.
3 – Vincent Peillon, op. cit., pp. 259-261.
4 – Sur l’histoire de Junius Frey, son parcours, et l’influence idéologique qu’il exerça sur la République, voir : Youssef Hindi, op. cit.
5 – Gershom Scholem, Du frankisme au jacobinisme, Gallimard-Seuil, 1982, p. 73.
6 – Junius Frey, Philosophie sociale dédiée au peuple français, 1793, p. 7.
7 – Gershom Scholem, Le messianisme juif, Calmann-Lévy, 1992, pp. 14, 33.
8 – Voir : Henri Pirenne, Mahomet et Charlemagne, Presses Universitaires de France, 1970, pp. 22-23, 24.

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