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Vu au macroscope 3
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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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27 novembre 2019

Avoir viré les dynasties Bush, Clinton et Obama, voilà le crime de Trump

La rédaction
mercredi 27 novembre 2019        //         solidariteetprogres

Le monde en devenir - chronique stratégique quotidienne

Chronique stratégique du 27 novembre 2019 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Montée en mayonnaise par les médias, la procédure d’impeachment contre Trump se poursuit ; cependant, la contre-offensive est en cours avec, dans les deux prochaines semaines, la publication des rapports d’enquête sur les agissements de l’administration Obama, du FBI et du Département de la Justice lors de la campagne présidentielle de 2016.

Nuit et jour, la machine médiatique fait tourner en boucle la narration faisant passer le président Trump pour un agent récidiviste de puissances étrangères, œuvrant contre les intérêts des États-Unis. On n’aura pas vu un tel délire de paranoïa – et, comble d’ironie, de théorie du complot – depuis la Guerre froide. Lors des auditions de la semaine dernière à la Commission du renseignement de la Chambre, William Taylor, l’ancien ambassadeur en Ukraine, George Kent, le secrétaire d’État adjoint chargé des Affaires européennes et eurasiennes, et Fiona Hill, l’ancienne conseillère de la Maison-Blanche, ont tous abondé dans ce sens. À les écouter, la Russie serait le diable incarné, prêt aux pires des atrocités.

Taylor en est même venu à comparer la « Révolution du Maïdan », qui a conduit à la chute de Viktor Ianoukovitch en 2014 grâce aux milices paramilitaires ultranationalistes et néo-nazies, avec la Révolution d’indépendance américaine, disant que ceux qui combattent les Russes en Ukraine de l’Est sont l’équivalent des « Minutemen » (nom donné aux membres de la milices des 13 colonies), ou du Baron von Steuben et du Marquis de Lafayette ! Il fallait oser.

Fiona Hill a quant à elle affirmé que les pressions mises par Trump sur le nouveau président ukrainien Zelensky, pour obtenir une enquête sur le fils de Joe Biden, ont été commanditées par la Russie. « La triste vérité est que la Russie a systématiquement attaqué nos institutions démocratiques en 2016, a-t-elle déclaré. C’est la conclusion publique de nos agences de renseignement ». Dans une tribune au vitriol publiée sur le site ConsortiumNews contre le témoignage de Hill, le lanceur d’alerte Ray McGovern, ancien analyste de la CIA et membre des VIPS (un collectif d’anciens professionnels du renseignement américain), écrit : « Ah oui, la conclusion publique de nos agences de renseignement : les mêmes qui rapportaient que le Parti communiste de l’Union soviétique n’abandonnerait jamais le pouvoir pacifiquement ; les mêmes qui ont dit au secrétaire d’État Colin Powell qu’il pouvait annoncer au Conseil de sécurité des Nations unies que les preuves sur les armes de destruction massives [de l’Irak], que lui avaient fournies les agences de renseignement, étaient irréfutables et indéniables ».

Pour McGovern, qui a dirigé dans les années 1970 l’équipe des analystes de la CIA travaillant sur la politique étrangère soviétique, « Fiona Hill (…) semble avoir trois décennies de retard », à l’image de nombreux prétendus experts américains sur la Russie, qui sont exhibés continuellement dans les médias. L’ancien analyste fait remarquer que le mentor de Hill à Harvard était Richard Pipes, « le grand prêtre de la Russophobie » et père de Daniel Pipes, le néo-conservateur « grand prêtre de l’islamophobie » qui s’en prend régulièrement à la France.

Précisons que Fiona Hill, William Taylor et George Kent, de même que bon nombre des personnes auditionnées dans le cadre de la procédure de destitution, ont occupé des postes-clés dans les administrations Bush et Obama, au cœur de la machine qui a systématiquement détruit l’économie ukrainienne, au travers des thérapies de choc du FMI, depuis la chute de l’URSS et surtout après le coup d’État de 2014.

Le retour du boomerang de l’ « Affaire ukrainienne »

Dans l’émission « Fox & friends » du 22 novembre, Trump s’est dit prêt, dans le cas où la Chambre votait sa destitution (renvoyant de ce fait le dossier au Sénat qui doit alors décider d’ouvrir ou non une procédure juridique), à obtenir un véritable procès, dans lequel seraient appelés à témoigner diverses personnes impliquées dans l’ « affaire ukrainienne », notamment Hunter Biden, le fils de l’ancien vice-président Joe Biden, qui avait été nommé homme de contact en Ukraine par Obama. Le président américain a prévenu que la publication prochaine du rapport de l’inspecteur général du Département de la Justice, Michael Horowitz, qui devrait être suivie de celle du rapport d’enquête du procureur John Durham, va mettre en lumière « ce qui sera peut-être le plus grand scandale politique de l’histoire de notre pays. (…) Je peux juste vous dire que nous disposons de nombreuses informations démontrant que beaucoup de choses terribles se sont passées. (…) Ils ont essayé de renverser la présidence. (…) La vérité a déjà commencé à émerger, mais je pense que ce n’est rien en comparaison de ce que vous allez voir dans les deux prochaines semaines ».

Je suis venu à Washington, a ajouté Trump. (…) Il y avait eu Bush, puis Obama et Clinton. Pendant 24 ans, ces gens ont occupé les postes-clé. Et je suis arrivé, sans expérience, ce qui est plutôt une bonne chose. Mais je connais la vie. (…) J’ai battu la dynastie Clinton, la dynastie Bush et la clique d’Obama. Les trois plus importantes. Je les ai battues toutes d’un coup sans aucune expérience. [Leur] haine est incroyable.

Si l’affaire ukrainienne est bien une grenade prête à exploser, c’est plus à la figure des Démocrates que celle du président américain. Rudy Giuliani, l’avocat de Trump, a envoyé le 22 novembre une lettre au sénateur républicain Lindsey Graham, pour lui demander son aide afin d’obtenir des visas pour les trois ukrainiens prêts à venir aux États-Unis pour témoigner sur « la corruption, l’interférence dans les élections et d’autres crimes commis par les Américains en Ukraine en 2016 », et à présenter des preuves directes d’un « complot criminel des Démocrates avec les Ukrainiens visant à empêcher Donald Trump de devenir président ».

Dans son interview sur Fox News, Giuliani a pointé du doigt en particulier Joe Biden, évoquant « une corruption au plus haut niveau des gouvernements américain et ukrainien ». Pour l’ancien maire de New-York, Biden n’est qu’une « pâle imitation du ‘parrain’ (…). Chaque fois qu’il a été l’homme de contact (…), sa famille en a tiré des millions ». Suite à l’interview, Giuliani a écrit un tweet pour prévenir que s’il en venait à disparaître, « les fichiers que je détiens concernant les quatre décennies de monétisation de la famille Biden à ses postes seront immédiatement divulgués ».

Confirmant les propos de Giuliani, deux députés ukrainiens, Andriy Derkach et Oleksander Dubinsky, ont affirmé lors d’une conférence de presse que Hunter Biden avait reçu 16,5 millions de dollars de pot-de-vins de la part de la société gazière ukrainienne Burisma. La révélation s’est répandue comme un feu de paille dans les réseaux sociaux, causant la panique des médias américains, au point que Twitter a suspendu l’un des sites relayant l’information, la qualifiant de « fake news », comme le rapporte le Daily Beast.

Pendant ce temps, les sénateurs républicains Ron Johnson et Chuck Grassley ont adressé le 22 novembre une lettre au directeur des Archives nationales américaines, lui demandant de leur fournir, avant le 5 décembre, « tous les documents » relatant des multiples rencontres qui ont eu lieu à la Maison-Blanche en 2016 entre les responsables de l’administration Obama, du gouvernement ukrainien, et du Comité national du Parti démocrate. De même, le sénateur Lindsey Graham a adressé une lettre au secrétaire d’État Mike Pompeo, demandant également « tous les documents et communications, y compris les retranscriptions et résumés des appels téléphoniques » concernant « les allégations sur le fait que le vice-président Biden aurait joué un rôle dans l’éviction du Procureur général [Viktor] Shokin, dans un effort visant à faire stopper les enquêtes sur la compagnie [Burisma] qui employait son fils ».

La situation risque donc bien de se retourner contre les Démocrates, d’autant plus que les derniers sondages, réalisés par le site FiveThirtyEight, montrent que la procédure de destitution est de moins en moins populaire parmi les Américains. En effet, 50,3 % d’entre eux la soutenaient à la mi-octobre, contre 46,3 % suite aux auditions de la semaine dernière. Le peuple américain tient à ce que son vote soit respecté et que l’exécutif qu’il a choisi puisse se pencher sur les vraies sujets. Et si jamais il faut sanctionner un Président, les élections suffisent amplement.

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