Retraites : le grand sophisme
70% des français soutiennent le mouvement du 5 décembre, et 70% estiment qu’une réforme des retraites est souhaitable. Cela semble perturber nombre de journalistes et surtout d’élus : comment peut-on à la fois souhaiter la fin des régimes spéciaux et soutenir un mouvement qui va vers la défense de ces régimes ?
Ils n’ont rien compris au problème, car le résultat de ces sondages ne pose pas de problème, mais donne la solution !
UNE REFORME ? OUI
Oui les Français sont inquiets pour leur retraite, ils comprennent qu’il y a des problèmes et qu’elles vont baisser. Oui les Français en ont assez de ces régimes qui additionnent les privilèges : départs plus tôt, pensions plus élevées, cotisations moindres, non soumis aux aléas de la répartition, financement non par les intéressés, mais par tout le monde,… C’est pour cela que ceux qui veulent une réforme sont largement majoritaires, et ils ont raison.
LA REFORME ? NON
Oui les Français soutiennent le mouvement du 5 décembre, qui est celui de la défense des privilèges et donc des inégalités, car comme eux ils ne veulent pas de ce qui est proposé. C’est pour cela que ceux qui défendent le mouvement sont majoritaires, et ils ont raison. Une réforme oui, mais pas la destruction de ce qui existe et qui marche. Non à la suppression de la spécificité de chaque profession. Non à l’étatisation de la retraite, la gestion de celle-ci revenant à l’Etat au détriment de la gestion par les intéressés.
Voilà ce que veulent clairement dire les sondages, ce que veulent dire les Français à leurs dirigeants, qui depuis le premier jour dans cette affaire, n’entendent rien.
LA REFORME NE REGLE RIEN
Avec un peu de recul et sans rentrer dans les détails techniques, cette réforme, sous couvert de motifs recevables, est un sophisme. Le diagnostic est bon, le traitement une monumentale erreur. Pourquoi toucher aux régimes qui ne demandaient rien à personne, qui n’appelaient pas de réforme, d’autant plus que la réforme proposée ne règle en rien, n’apporte aucune solution au problème de fond : la répartition et son financement. La seule solution proposée, l’allongement de la durée de cotisation, est étriquée, tout le monde l’a utilisée et réutilisée depuis plus de 10 ans, sans détruire ce qui marche.
L’ETAT GESTIONNAIRE
Non seulement cela ne règle pas le problème de fond, mais cela va l’aggraver du seul fait de l’étatisation. Tout ce que l’Etat gère coûte plus cher et marche moins bien. Regardez les services publics qui se dégradent malgré les coûts les plus élevés au monde. La seule amélioration vient de l’informatisation, mais sans diminution des coûts, l’inverse des entreprises. Regardez l’éducation nationale, premier budget de l’Etat, avec ses résultats de plus en plus mauvais, bientôt les bacheliers n’auront pas le niveau des brevets d’il y a 50 ans. Regardez les transports. Regardez l’efficacité avec laquelle l’Etat gère ses employés, leurs retraites. Et ils veulent le faire maintenant avec toutes nos retraites. Demain nos cotisations vont augmenter comme le font les impôts et taxes diverses, pour un service qui diminue.
Regardez la manière dont il gère le social. Plus d’1 million de cartes vitales de plus que d’habitants, mais surtout une organisation qui permet 45 milliards de fraudes sociales diverses selon les derniers rapports (à titre de comparaison le budget de la défense est de 35 Mds, celui de l’intérieur de 25 Mds et la justice 7Mds). Ces 45 milliards combleraient plus que largement les déficits des retraites, mais malheureusement, avec le même gestionnaire, c’est l’inverse qui va se passer.
POUR UN REGIME UNIVERSEL … DE BASE
Messieurs Macron, Philippe, Delevoye, s’il vous plaît, écoutez les Français, écoutez tous les directeurs, tous les Présidents de toutes les caisses de retraites que vous avez consultés. Tous vous disent la même chose. Vous avez réussi l’exploit de faire l’unanimité sur un sujet, performance rare en France, profitez-en au lieu de faire l’inverse et de fâcher tout le monde. Pour faire quoi ? Faire votre réforme, en l’arrêtant à 1 plafond de la Sécurité Sociale au lieu de 3 *, faites un grand régime de base universel, et laissez les Français s’organiser par affinités pour les complémentaires. Au lieu de détruire les caisses complémentaires existantes qui ne demandaient rien, créez des caisses pour ceux qui n’en ont pas, les fonctionnaires, la RATP, la SNCF, caisses gérées par les affiliés, dans les mêmes conditions que la majorité des Français.
* Plafond de la sécurité sociale
Extraits:
DEFINITION DU PASS
Le plafond de sécurité sociale (PSS) ou plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) est un référentiel qui permet de déterminer la base de calcul des cotisations sociales sur le salaire, l'assurance vieillesse, les régimes complémentaires de retraite, par exemples. Il sert aussi à savoir si une personne est éligible à une aide sociale ou à un dispositif social (comme les indemnités journalières de la sécurité sociale, la pension d'invalidité, le capital décès, etc.) ou encore pour le calcul de l'indemnité légale ou conventionnelle (exonération de la CSG-CRDS dans la limite de 2 PASS).
Les montants du plafond de la Sécurité sociale sont revalorisés en fonction de l'évolution des salaires. Le PMSS (plafond mensuel de la sécurité sociale) permet notamment de déterminer la limite d'exonération de l'indemnité de stage versée par l'employeur aux stagiaires de l'entreprise.
PLAFOND SECURITE SOCIALE 2019
Pour les rémunérations ou gains versés du 1er janvier au 31 décembre 2019, les valeurs sont les suivantes :
Périodicité |
Montants prévisionnels |
Année (PASS) |
40.524 euros |
Trimestre |
10.131 euros |
Mois (PMSS) |
3.377 euros |
Quinzaine |
1.689 euros |
Semaine |
779 euros |
Jour |
186 euros |
Heure* |
25 euros |
* : si la durée de travail est inférieure à 5 heures
Vous faites l'objet d'un contrôle URSSAF pour une erreur de calcul dans les cotisations sociales ? Vous n'êtes pas d'accord avec la décision de l'inspecteur ou du contrôleur et souhaitez contester la mise en demeure ? >>>Faites-vous défendre par un avocat afin de réduire le montant du redressement, dans le cadre de la procédure de recours amiable. |
Plafonds sécurité sociale 2018, 2017, 2016... à 2013
En janvier 2017, le PASS est passé de 38.616 à 39.228 euros, et le plafond mensuel de la sécurité sociale de 3.218 à 3.269 euros.
Périodicité |
En 2018 |
En 2017 |
En 2016 |
En 2015 |
En 2014 |
En 2013 |
|
Année |
39.732 |
39.228 |
38.616 |
38.040 |
37.548 |
37.032 |
|
Trimestre |
9.933 |
9.807 |
9.654 |
9.510 |
9.387 |
9.258 |
|
Mois |
3.311 |
3.269 |
3.218 |
3.170 |
3.129 |
3.086 |
|
Quinzaine |
1.655 |
|
1.609 |
1.585 |
1.565 |
1.543 |
|
Semaine |
764 |
754 |
742 |
732 |
722 |
712 |
|
Jour |
182 |
|
177 |
174 |
172 |
170 |
|
Heure |
25 |
24 |
|
24 |
23 |
23 |
© 2019 Net-iris