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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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20 février 2019

Affaire Benalla: le coup de massue du Sénat

Par  Emmanuel Galiero Paule Gonzalès  
Publié le 20/02/2019    //  etatdexception

Le bureau du Sénat va saisir le procureur de la République pour réponses mensongères non seulement d'Alexandre Benalla mais aussi des plus proches collaborateurs du président de la République à commencer par Patrick Strzoda.

Un rapport au vitriol, et sans fioritures dans lequel pointe tout autant la colère froide que l'inquiétude de la Commission des lois du Sénat. Après six mois d'enquête, 34 auditions et 48 personnes interrogées, cette dernière, présidée par Philippe Bas et dont les rapporteurs sont Jean-Pierre Sueur et Muriel Jourda, frappe fort, comme nous l'avions annoncé dans nos colonnes.

» LIRE AUSSI - Alexandre Benalla placé en détention provisoire

D'entrée, elle annonce qu'elle active l'article 40, c'est-à-dire la saisine du procureur de la République autant en ce qui concerne Alexandre Benalla, qui «a fait des réponses mensongères sur plusieurs points: les motifs de sa demande de permis de port d'arme à la préfecture de police, la restitution des passeports diplomatiques qui lui avaient été attribués et sa participation à un contrat de protection conclu entre la société Mars et les représentants d'un chef d'entreprise russe», que pour «les plus proches collaborateurs du chef de l'État et en particulier M. Strzoda, directeur de cabinet» pour la «présentation qu'ils ont faite des missions exercées par M. Benalla était contredite par les éléments de fait réunis (…) qui témoignent d'une implication réelle de l'intéressé dans la mise en œuvre de la sécurité du Président de la République».

Une désorganisation générale

On note cependant l'imprécision de la formule comme si les membres de la commission voulaient insister volontairement sur la gravité d'un problème plus large. C'est ainsi une désorganisation générale qui est pointée. Les sénateurs évoquent d'ailleurs 13 préconisations pour améliorer les choses. Mercredi en marge de la présentation du rapport, un proche du président Philippe Bas a confié son sentiment au Figaro: «Le parlement n'est pas la justice. Face à des faits qu'il juge d'une réelle gravité, il remet ses observations détaillées entre les mains d'un procureur en rappelant l'importance de son rôle de contrôle des institutions». Pour certains observateurs, le fait d'inviter la justice à mener des investigations au-delà de Benalla pourrait être interprété à l'Élysée comme une déclaration de guerre.

À travers ce rapport pesé au trébuchet, le Sénat dénonce tous les dysfonctionnements d'un régime présidentiel où le fait du prince semble triompher des règles et garde-fous institutionnels. «Incompréhensible indulgence de la hiérarchie» administrative vis-à-vis des agissements de ce «collaborateur officieux», «chaîne d'irresponsabilité» lorsqu'il s'agit de le sanctionner, «manque de diligence regrettable des services» quand il s'agit d'appliquer la sanction de licenciement d'Alexandre Benalla, exonération de «toute transparence» quant aux activités privées de plusieurs «chargés de mission» de l'Élysée quand la haute autorité pour la transparence de la vie publique sait être si pointilleuse, et en conséquence de tout cela la «fragilisation de la sécurité présidentielle et des intérêts nationaux».

Car comme le rappellent au début du rapport le président de la Commission des lois et ses rapporteurs: «compte tenu du régime présidentiel à la française, la sécurité du Président français (…) concerne la République tout entière».

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