Marche des grenouilles - Court-Circuit vers la guerre contre l'Iran Écrit par Ron Paul

Le lundi 8 juillet 2019      //      ronpaulinstitute.org

L'hypocrisie semble être devenue une caractéristique déterminante de la politique étrangère américaine, surtout en ce qui concerne l'Iran. Après avoir rompu l'accord avec l'Iran l'année dernière et, de facto, contraint les Européens à le violer en mai, l'administration américaine se plaint maintenant que l'Iran ne respecte plus ses obligations en vertu de l'accord !

Il est remarquable de voir le secrétaire d'État Mike Pompeo se plaindre sur Twitter que l'Iran enrichit de l'uranium jusqu'au niveau d'avant l'accord, comme si les États-Unis croyaient pouvoir encore dicter les conditions d'un accord auquel ils ne sont plus parties.

Cette dernière poussée néoconservatrice en faveur de la guerre des États-Unis contre l'Iran a commencé la semaine dernière lorsque l'Iran a dépassé la limite d'un stock de 300 kilogrammes d'uranium faiblement enrichi. Comme d'habitude, les médias n'ont rapporté qu'une partie de l'histoire. Une des raisons pour lesquelles l'Iran a dépassé la limite était que les pays vers lesquels l'Iran exportait son excédent d'uranium avaient été informés par les États-Unis au début du mois de mai qu'ils feraient face à des sanctions américaines s'ils continuaient de retirer l'uranium des mains des Iraniens.

Les Etats-Unis ont créé la crise en empêchant l'Iran d'exporter son surplus d'uranium et ont ensuite indiqué que les stocks iraniens d'uranium enrichi à 3,6 % étaient en augmentation comme preuve que l'Iran était sur le point de lancer une arme nucléaire !

Ne vous y trompez pas : Les néoconservateurs de Trump sont déterminés à le piéger dans une guerre massive et désastreuse avec l'Iran et ils utilisent les mêmes tactiques qu'ils ont utilisées pour escroquer George W. Bush dans une guerre de plusieurs billions de dollars contre un Irak qui n'aurait pu nous attaquer s'il avait voulu.

Le secrétaire d'État Pompeo Tweeted hier le genre exact d'hystériques malhonnêtes utilisé pour terrifier de nombreux Américains à soutenir une attaque en Irak il y a 13 ans : "Le régime iranien, armé d'armes nucléaires, représenterait un danger encore plus grand pour le monde."

En tant qu'ancien chef de la CIA, Pompeo sait certainement que son propre organisme avait déterminé en 2003 que l'Iran avait abandonné son programme d'armes nucléaires et que toutes les évaluations des services de renseignement américains depuis lors étaient d'accord avec cette conclusion. Mais récemment, il s'est vanté de son excellente capacité à mentir, à tricher et à voler.

Bien que les Européens aient promis à l'Iran qu'ils continueraient à honorer l'accord, ils se sont montrés incapables de proposer une alternative crédible au système SWIFT dominé par les États-Unis, ce qui signifie qu'il n'y a pas de commerce dans le premier secteur d'exportation de l'Iran : le pétrole.

L'Iran a répondu ce week-end à l'insouciance des Européens en annonçant qu'il commencerait à enrichir jusqu'à cinq pour cent d'uranium, un niveau nécessaire pour faire fonctionner l'une de ses centrales nucléaires de production d'énergie. Comme on pouvait s'y attendre, cette mesure - qui est autorisée en vertu de l'article 36 de l'accord avec l'Iran - est traitée comme l'équivalent des " laboratoires mobiles d'armes chimiques " de Saddam.

Les Iraniens ne reculent pas. Ils se sentent à juste titre floués, car ils ont continué à honorer l'accord alors même que les États-Unis réimposaient des sanctions paralysantes destinées à détruire leur économie et à affamer leur population.

Le Président Trump a une décision très sérieuse à prendre. Ses néoconservateurs et ses "partenaires" du Moyen-Orient l'entraînent dans la guerre. Il lui reste très peu de temps pour changer de cap. Si les néoconservateurs ne sont pas balayés immédiatement, il risque à la fois son deuxième mandat et son héritage.
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