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  • Petite revue d'actualités sur des sujets divers: géopolitique, économie, santé etc.... Le titre est inspiré de l'ouvrage de Joël de Rosnay : "le macroscope - Vers une vision globale" - 1er février 1977 Une introduction à l'étude des systèmes complexes.
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13 août 2019

10 choses à savoir sur Julien Aubert, le petit « David » qui veut devenir le « Goliath » de LR

10 choses à savoir sur Julien Aubert, le petit « David » qui veut devenir le « Goliath » de LR
MP of right-wing Les Republicains (LR) party, Julien Aubert, poses during a photo session on September 26, 2017 in Paris. (Photo by Lionel BONAVENTURE / AFP) Julien Aubert, député LR du Vaucluse, en septembre 2017. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le député Les Républicains du Vaucluse croit en ses chances de ravir le parti et de pouvoir le changer de fond en comble, face au patron des députés LR, Christian Jacob.

Par Paul Laubacher

Publié le 13 août 2019        //  NObs

Cette fois-ci, c’est la bonne. Julien Aubert est dans la course ! « Enfin ! » peut s’exclamer le député du Vaucluse qui brigue la présidence des Républicains (LR). Face à Christian Jacob, le chef de file des députés LR, et à Guillaume Larrivé, député de l’Yonne, Julien Aubert a-t-il une chance ? Ce combat sera celui de « David contre Goliath », assure-t-il, en prenant soin de préciser que David, c’est bien lui. Dix choses à savoir sur un homme qui n’a pas laissé son ambition au placard.

1. Macron

Julien Aubert, 41 ans, aime préciser assez vite à son interlocuteur un élément essentiel de son parcours politique : il était à l’ENA en même temps qu’Emmanuel Macron, dans la fameuse promotion « Léopold-Sédar-Senghor », d’où sont sortis aussi Boris Vallaud, député PS, et Gaspard Gantzer, candidat à la mairie de Paris. Et pourtant, jure-t-il, rien ne l’attire dans le « nouveau monde » de la macronie, au contraire. Il s’apprête d’ailleurs à sortir un livre en septembre pour dénoncer « Emmanuel, le faux prophète » (Editions du Rocher). Et s’il veut prendre la tête de LR, c’est bien pour sauver la droite, écartelée entre les appels de la macronie et le grignotage de l’extrême droite.

2. Unité

Brice Hortefeux avait pourtant tenté de les raisonner. Guillaume Larrivé et Julien Aubert ne devraient-ils pas retirer leurs candidatures pour éviter de nouvelles divisions dans un parti traumatisé par les multiples défaites ? « Pas question de céder aux pressions en renonçant à me présenter à la présidence du parti », avait rétorqué Julien Aubert. L’homme entend changer la maison de cet « astre mort » qu’est LR du sol au plafond. Il veut mettre fin au « parti unique » et veut que la primaire, qui est encore inscrite dans les statuts de LR, soit remplacée soit par « un système d’élection directe par les seuls sympathisants et adhérents ou la création d’un collège électoral composé des conseillers nationaux et des élus locaux ».

3. Second tour

Julien Aubert a déjà tenté d’être candidat à la présidence du parti. C’était en 2017, quand Laurent Wauquiez incarnait encore l’espoir à droite. Il avait échoué à l’entrée, faute d’avoir le nombre nécessaire de parrainages de parlementaires et d’adhérents. A l’époque, il accusait Wauquiez d’avoir torpillé sa candidature. Cette fois-ci, il a bien tous les parrains qu’il faut !

4. Marion Maréchal

Parmis ses parrains, justement, deux d’entre eux, le député Xavier Breton et le sénateur Sébastien Meurant, avaient franchi le Rubicon en dînant avec Marion Maréchal en juin. Un hasard ? « Ils avaient décidé de me soutenir avant ce fameux dîner », clame le député du Vaucluse. Et si Julien Aubert a invité la nièce de Marine Le Pen à rejoindre LR, c’était par provocation, assure-t-il. « Vous, les journalistes, vous devriez plutôt faire un article listant toutes les différences qu’il y a entre elle et nous ! »

5. Vaucluse

Julien Aubert a au moins un point en commun avec Marion Maréchal : le Vaucluse. Le jeune loup LR a été élu pour la première fois en 2012 dans la circonscription voisine de celle de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, parce que la candidate FN s’était, fait rare, désistée pour faire « barrage à la gauche ». Mais les proches de Marion Maréchal ont encore en travers de la gorge les municipales de 2014 à Carpentras, ville hautement symbolique pour le Front national à l’époque. L’homme n’avait pas voulu se désister face aux candidats PS et FN au second tour. « A cause de lui, c’est un socialiste qui a été élu ! » lâche, encore dépité, un proche de la nièce de Marine Le Pen. Les cadres frontistes pouffent encore en pensant au « Rassemblement bleu lavande » qu’il avait lancé pour contrer l’extrême droite, un pied de nez explicite au « Rassemblement bleu marine » de Marine Le Pen.

6. Cadets-Bourbons

A peine arrivé à l’Assemblée nationale en 2012, Julien Aubert fonde avec six autres députés le club informel des « cadets-Bourbons ». Leur ambition à l’époque ? « Mettre à profit ce quinquennat d’opposition pour renouveler l’UMP et la droite française. » Ce qu’ils refusent ? « D’être les clones de nos glorieux prédécesseurs, ni les petits robots produits à la chaîne dans la grande industrie du politique-spectacle. » Les destins des illustres membres de ce groupe sont à l’image de la droite : Damien Abad, député de l’Ain, par exemple, est resté « fidèle » au parti quand Gérald Darmanin a rejoint le camp d’Emmanuel Macron – dont il est le ministre de l’Action et des Comptes publics – et est devenu le « traître » officiel des Républicains.

7. « Madame le président »

Julien Aubert aime la provocation. En 2014, il refuse de dire « Madame la présidente », insistant sur « Madame le président », quand la socialiste Sandrine Mazetier occupe le perchoir en remplacement de Claude Bartelone, président de l’Assemblée nationale. Qu’importe qu’il soit sanctionné, Julien Aubert s’est fait connaître. Lors des débats dans l’hémicycle sur le Mariage pour tous, il lance à propos des députés de PS : « C’est tout de même incroyable de voir les vierges effarouchées. » Nouveau tollé. Il y a quelques mois, il préconisait le choix d’un prénom « adapté à la culture nationale » pour obtenir la nationalité française.

8. Gaullisme

Julien Aubert est un gaulliste, un peu trop pur et dur. Après avoir raté le rendez-vous de 2017 pour la présidence de LR, il lance son mouvement « Oser la France ». « Ma ligne est populaire, républicaine, patriotique, eurolucide, colbertiste », explique-t-il à « Valeurs actuelles ». Julien Aubert est surtout souverainiste, un peu comme Nicolas Dupont-Aignan : « Je suis un adversaire résolu du néolibéralisme qui voudrait que la libre concurrence ou le libre-échangisme soient toujours un bienfait. » Ce qui fait que Julien Aubert a souvent voté à l’encontre de la doxa libérale encore en vogue chez LR : il s’est opposé à la privatisation du groupe ADP (ex-Aéroports de Paris), a voté pour la régulation des banques, contre l’ouverture de la concurrence à la SNCF, contre le Ceta (accord de libre-échange entre l’UE et le Canada).

9. Ecologie

Il y a deux choses que Julien Aubert, qui s’est spécialisé sur les questions environnementales au Palais-Bourbon, n’aime pas : Greta Thunberg et les éoliennes en mer et sur terre. La première est un « produit marketing », un « prix Nobel de la peur ». Pour le député du Vaucluse, la porte-parole d’une génération qui alerte sur « l’urgence écologique » est « la vitrine souriante d’une idéologie antidémocratique ». Les secondes sont « une faute financière à 23 milliards d’euros ». Il préfère défendre le nucléaire dans une « écologie humaniste ». Qui a dit que la droite ne s’intéressait pas à l’écologie ?

10. Epoux

Quand il parle d’elle, il a les yeux qui brillent. Julien Aubert a épousé en 2017 Sarah Boualem, petite-fille de Saïd Boualam, harki, ancien patron du Front national des rapatriés français de confession islamique. Sarah Boualem n’est pas loin de la politique : elle est adjointe à la mairie des 11e et 12e arrondissements de Marseille et était 54e sur la liste LR aux élections européennes.

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