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14 décembre 2019

Antisémitisme au Labour de Corbyn et à la Maison Blanche de Trump ? – Entre réalité et paranoïa

Antisémitisme au Labour de Corbyn et à la Maison Blanche de Trump ? – Entre réalité et paranoïa

Alors que Jeremy Corbyn et son parti, le Labour, venaient de perdre les élections à la Chambre des communes du Royaume Uni (le 12 décembre 2019), Jean-Luc Mélenchon publiait un texte, le vendredi 13 décembre 2019, sur son site internet, dont l’extrait suivant a créé une vive polémique :

« Corbyn a passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dos par une poignée de députés blairistes. Au lieu de riposter, il a composé. Il a du subir sans recours la grossière accusation d’antisémitisme à travers le grand rabbin d’Angleterre et les divers réseaux d’influence du Likoud (parti d’extrême droite de Netanyahou en Israël). Au lieu de riposter, il a passé son temps à s’excuser et à donner des gages. Dans les deux cas il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires. ». Et il conclut ainsi  « Tel est le prix pour les ‘‘synthèses’’ sous toutes les latitudes. Ceux qui voudraient nous y ramener en France perdent leur temps. En tout cas je n’y céderai jamais pour ma part. Retraite à point, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogante des communautaristes du CRIF : c’est non. Et non c’est non. » [i]

Sans tarder, les journaux et médias français et israéliens se sont mis en branle, et ne sont pas loin d’accuser Mélenchon d’être un antisémite, au même titre que Corbyn et Trump…

Antisémitisme réel ou fantasme d’une élite qui craint de perdre son influence politique ?

 

Un dessinateur « antisémite » invité par Donald Trump à la Maison Blanche

 

Le 10 juillet 2019, le journal israélien Haaretz publiait un article titré « Trump et le parti républicain critiqués pour avoir invité à la Maison Blanche un dessinateur ouvertement antisémite »[ii].

Le crime du dessinateur en question, Ben Garrison, est d’avoir représenté dans un dessin la main de Rothschild, manipulant tel un marionnettiste le milliardaire juif américain George Soros, qui a son tour manipule l’ancien conseiller à la sécurité H. R. McMaster (de février 2017 à avril 2018) et l’ancien directeur de la CIA David Petraeus (de 2011 à 2012).

Soros Rothschild.jpg

 

Le dessinateur américain a été invité par Donald Trump au sommet sur les médias sociaux. Et les organisations juives sont immédiatement montées au créneau…

L’Anti-Defamation League a qualifié Ben Garrison de « dessinateur d’ouvertement antisémite », ajoutant : « l’idée de la caricature est claire : McMaster n’est qu’une marionnette d’une conspiration juive ».

Le Centre Simon Wiesenthal a tweeté (le lundi 8 juillet 2019) que Garrison « devrait être évité par la Maison Blanche, et non pas honoré par une invitation à la Maison du Peuple Américain ».

À quoi se sont succédées plusieurs condamnations et appels à boycotter le dessinateur. Des personnalités comme Yair Rosenberg, journaliste juif américain, dont l’activité principale est, outre la chasse et la condamnation des « antisémitismes », la mise en œuvre de moyens de lutte contre l’antisémitisme sur internet. Monsieur Rosenberg, chasseur d’antisémites de son état, avait, durant l’affaire en question, écrit sur sa page Twitter :

« J’avais retweeté à ce moment-là, mais comme le gars n’a toujours pas été désinvité, il vaut la peine de souligner l’incroyable hypocrisie de cette administration sur l’antisémitisme et le racisme. Le vice-président, entre autres, a personnellement poursuivi le New York Times pour leur caricature antisémite. Maintenant : silence radio. »

Le New York Times s’était alors excusé et a cessé de publié des dessins politiques suite à la controverse.

Et la Maison Blanche a confirmé à Haaretz que le dessinateur a été finalement désinvité. Mais le journal israélien ne s’est pas arrêté là. Il a publié un second article, le même jour, pour mettre en garde les juifs « fans » de Donald Trump :

« Le faible qu’a Trump pour les antisémites est maintenant un gros problème pour ses fans juifs.

Lorsque le pro-israélien Trump invite un dessinateur antisémite à la Maison Blanche, même s’il est lâché tardivement, les partisans juifs doivent faire face à une vérité désagréable sur le président. »[iii]

 

Le Labour : un repère d’antisémites ?

Le 3 août 2018, le journaliste israélien, Anshel Pfeffer (correspondant de The Economist et éditorialiste au journal israélien Haaretz) – qui s’était fait remarquer par la publication d’un ouvrage titré Bibi, une biographie valorisante de Netanyahou, le présentant comme « le patriarche », le chef de fil des dirigeants populistes tels que qu’Orban, Trump et Poutine[iv] – écrivait un article dans Haaretz où il attaquait violemment le chef du Labour (le parti travailliste anglais), Jeremy Corbyn.

L’article en question est titré « Pourquoi le Corbynisme est une menace pour les juifs à travers le monde occidental »[v]. En cause, « l’antisémitisme de gauche » explique Pfeffer, qui est, en langage clair la position de Corbyn en faveur des Palestiniens. Anshel Pfeffer , très inquiet, écrivit :

« Même ses propres conseillers s’étonnent du refus du dirigeant travailliste d’agir sur la crise du parti avec les Juifs britanniques. C’est pourquoi Corbyn ne peut pas et ne veut pas faire face à l’antisémitisme à gauche – et pourquoi il aura des conséquences internationales. »

En Angleterre, le journaliste Stephen Bush, écrivant pour le magazine New Statesman (et occasionnellement pour le Guardian et le Financial Times), analyse, dans un papier du 1er août 2018, la crise au sein du parti travailliste sur la question de l’antisémitisme :

« Cette division a déjà élargi les divisions qui se sont ouvertes entre le bureau du chef de parti et le Momentum (NDA : le Momentum est un courant politique, issue d’une initiative populaire, pour soutenir la ligne politique de Corbyn et son action au sein du parti travailliste) pendant la course pour prendre la place de Iain McNicol en tant que secrétaire général du Parti travailliste.

Plusieurs membres du Momentum du Comité exécutif national (NEC) ont tenté d’apporter un changement d’approche sur la définition de l’antisémitisme à l’International Holocaust Remembrance Association[vi] (l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste), et cela a été rejeté par des cadres de Corbyn (le bureau de Corbyn est lui-même divisé sur la façon de gérer les rangs du parti).

Jon Lansman, fondateur et directeur de Momentum, s’est exprimé dans le groupe WhatsApp au sein duquel les membres de Momentum assurent la liaison avec le bureau du chef de parti, décrivant la prise de mesures disciplinaires contre Margeret Hodge, une ancienne députée travailliste juive, pour avoir attaqué Corbyn au sujet de l’antisémitisme, sans avoir pris de mesures disciplinaires contre Willsman pour ses remarques sur cette question lors d’une réunion, comme une ‘‘énorme erreur tactique’’.

L’enjeu est que Corbyn lui-même considère le conflit comme une question de politique étrangère, limitée à la question de savoir comment les membres travaillistes peuvent parler d’Israël, alors que ses détracteurs la considèrent avant tout comme une question intérieure, limitée à la nécessité de rassurer les Juifs britanniques sur les intentions des travaillistes… »[vii]

Dans sa redéfinition de l’antisémitisme, le Comité exécutif national du Labour a écarté le fait « d’accuser un citoyen juif d’être plus loyal à Israël qu’à son pays », de « nier au peuple juif son droit à l’autodétermination », et « d’établir des comparaisons entre la politique israélienne contemporaine et celles des nazis »[viii].

Le 26 juillet 2018, dans un rare article conjoint titré « United We Stand », trois journaux juifs d’Angleterre, le Jewish Chronicle, le Jewish News et le Jewish Telegraph ont affirmé que le parti travailliste fait montre de tolérance pour l’antisémitisme sous le leadership de Corbyn depuis 2015. Et ils estiment que :

« Il y aura une menace existentielle pour la vie des juifs dans ce pays si le parti travailliste, mené par Jeremy Corbyn, arrive au pouvoir à la place du parti conservateur…

Le parti travailliste qui était, jusqu’à récemment, le foyer naturel de notre communauté, a vu ses valeurs et son intégrité érodées par le mépris des Corbynites pour les Juifs et Israël. »[ix]

Moins hystérique que ces trois journaux juifs, Anshel Pfeffer, partisan du nationalisme occidental israélo-compatible, voit tout de même en Corbyn rien de moins que l’incarnation d’un danger idéologique pour les juifs dans le monde occidental et pour Israël :

« Jeremy Corbyn est le seul dirigeant radical de gauche et véritablement socialiste à une coudée du pouvoir en Occident. Si les travaillistes sous sa direction remportent les prochaines élections générales, son idéologie deviendra extrêmement influente, en Europe et en Amérique également…

Corbyn est en train de redéfinir quels juifs peuvent être la cible de l’antisémitisme. »

Et il voyait également en Corbyn un dangereux futurs (si il arrivait au pouvoir) allié de la Syrie d’Assad, de l’Iran, du Venezuela chaviste et de la Russie de Poutine :

« Corbyn est un homme qui ne peut se résoudre à condamner le meurtre de près d’un demi-million de Syriens par le régime Assad et ses alliés iraniens. Incapable d’admettre que les politiques désastreuses du Chavisme ont réduit le Venezuela, riche en pétrole, en un pays où règne le chaos violent et la famine. Il ne critique pas la kleptocratie de Vladimir Poutine, même lorsqu’elle se livre à des assassinats avec des agents neurotoxiques sur le sol britannique…

Il a soutenu l’IRA lorsqu’elle menait une campagne de bombardements sur la Grande-Bretagne ; il a pris l’argent de la chaîne de propagande Press TV du régime iranien comme commentateur régulier ; il a qualifié les assassins du Hamas de ‘‘frères’’ et les combattants du Hezbollah d’‘‘amis’’.  »

L’on comprend dès lors pourquoi un certain nombre de juifs et d’Israéliens avaient des sueurs froides à l’idée de voir Jeremy Corbyn à la tête d’un gouvernement britannique.

Mais la pression sur le Labour est tellement forte que la crise en son sein ne cesse de le remuer. Le 18 février 2019, sept députés du Labour ont annoncé qu’ils quittaient leur parti, « une décision difficile, douloureuse, mais nécessaire », selon Luciana Berger, une des démissionnaires qui a également affirmé sur BBC que le Labour était « institutionnellement antisémite ». Leur décision est autant liée au Brexit qu’à l’antisémitisme.

Le 9 juillet 2019, trois députés ont démissionné du Parti travailliste, David Triesman et Leslie Arnold Turnberg, tous deux juifs, et Ara Darzi, qui est arménien. Ils ont dénoncé eux aussi le parti comme étant « fondamentalement et institutionnellement antisémite ».

Dans sa lettre de démission, David Triesman a écrit que le parti n’était plus « un environnement sûr » pour le peuple juif.

Au total, 20 députés ont quitté le parti. Mais la guerre contre Corbyn se poursuivait ; la BBC diffusait, le mercredi 10 juillet 2019, une enquête présentant « des preuves » que les conseillers de Corbyn ont empêché le déclenchement de procédures disciplinaires pour protéger les membres accusés d’antisémitisme[x].

 

Le parti des Verts néerlandais contaminé par l’antisémitisme

 

Une militante du principal parti néerlandais, Gauche verte (GroenLinks) – qui a publiquement approuvé les tentatives de boycott d’Israël – a déclaré que les juifs traumatisés par la Shoah sont allés en Israël « pour être des nazis ». C’est sur Facebook que la militante de la Gauche verte, Alireza Taimurizadeh, s’est exprimée :

« Israël fait honte aux juifs. Israël, pour racheter 6 millions de vies, très loin, où ils peuvent se libérer de leur traumatisme, réagit à celui-ci EN SE COMPORTANT EN SS. »

Le parti a pris ses distances avec la militante, qualifiant ses propos d’« inappropriés et inacceptables ». Mais elle n’a fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire de la part de la Gauche verte.

Ronny Naftali, vice-président du Conseil central juif des Pays-Bas, a appelé l’intéressée à s’excuser.

Par ailleurs, la mairie d’Amsterdam, dont l’actuel maire est membre de la Gauche verte, a adopté une motion sur Israël qualifiant la campagne Boycott désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël de « moyen légitime d’aider les Palestiniens dans leur lutte pour la justice. »

Le journal The Times of Israël s’est ainsi offusqué :

« C’était la première fois qu’un parti politique dominant aux Pays-Bas soutenait le BDS, que ses opposants comparent souvent au boycott des entreprises juives pendant la Shoah. »[xi]

Vraisemblablement, l’emprise du judéo-sionisme sur les structures politiques et les esprits du monde occidental connait un certain reflux. Ceci explique pourquoi les organisations et intellectuels juifs sionistes de droite s’appuient ces dernières années en Occident sur le philosémitisme de droite pour contrer « l’antisémitisme de gauche ».

 

Boris Johnson : un homme des Israéliens propulsé pour empêcher l’arrivée de Corbyn au pouvoir

Le mardi 25 juin 2019 (un mois avant l’élection de Boris Johnson), lors du dîner des Conservative Friends of Israel – « les amis conservateurs d’Israël » est un groupe parlementaire britannique affilié au parti conservateur, qui se consacre au renforcement des liens commerciaux, culturels et politiques entre le Royaume-Uni et Israël – au Whitehall hotel (au cœur de Londres), Boris Johnson avait déclaré qu’en cas de vote de défiance de la part du gouvernement, les députés conservateurs appuieraient un Brexit de défiance pour éviter que Jeremy Corbyn ne devienne premier ministre[xii]. Corbyn étant, comme nous l’avons vu, considéré par les organisations juives comme un antisémite dangereux.

Boris Johnson a également profité de l’occasion pour pointer du doigt, devant un auditoire composé essentiellement de juifs sionistes de droite, « le Hamas et le Hezbollah qui soutiennent » Monsieur Corbyn. Johnson s’était aussi engagé devant eux à soutenir le financement continue de l’enseignement sur l’Holocauste et il a apporté son soutien au projet de Mémorial de l’Holocauste situé près du Parlement britannique.

Ce n’est évidemment pas exclusivement pour mettre en œuvre le Brexit que Boris Johnson a finalement accepté de devenir premier ministre. Il a manifestement été poussé en travers de la route de « l’antisémite » Jeremy Corbyn. Car, rappelons-nous qu’immédiatement après le référendum de juin 2016, alors que Boris Johnson avait mené une campagne pro-Brexit, et ayant été surpris par sa propre victoire, il avait fuit le pouvoir et renoncé à mettre en œuvre la rupture avec l’Union européenne. Trois ans plus tard, le 23 juillet 2019, il est élu chef du Parti conservateur avec 66% des voies des 159 000 membres des Tories. Il était censé rendre effectif le Brexit avant le 31 octobre 2019[xiii].

Le journal juif anglais Jewish Chronicle (fondé en 1841 et basé à Londres[xiv]), rapportait le 25 juin 2019 :

« Un invité (NDR : du dîner des Conservative Friends of Israel) a dit plus tard au Jewish Chronicle : ‘‘Au début de la soirée j’avais de gros doutes sur Boris devenant premier ministre. Mais en fin de soirée je me suis dit que je l’avais vu à son meilleur niveau. », et d’ajouter :

« Boris est un partisan de longue date du Conservative Friends of Israel et a pris la parole lors d’évènements dans le passé. »

Effectivement, comme l’a précisé le président du Conservative Friends of Israel, Stephen Crabb :

« Depuis son refus de boycotter les produits israéliens à l’époque où il était maire de Londres à son rôle déterminant en tant que ministre des Affaires étrangères lors des célébrations historiques de la Déclaration Balfour et de la toute première visite royale officielle en Israël, Boris a une longue histoire de solidarité avec Israël et la communauté juive. »[xv]

Le président de l’Agence Juive, Isaac Herzog, a déclaré qu’il espérait que Johnson, qu’il considère comme « un véritable ami d’Israël », va travailler pour que la communauté juive d’Angleterre se sente en sécurité, et le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait tweeté qu’il était « impatient de travailler étroitement avec Boris Johnson, de faire face ensemble aux défis communs et de saisir les opportunités à venir. »

Quant au ministre des Affaires étrangères de l’Etat juif, Yisrael Katz, il a tweeté « Mazal Tov à Boris Johnson ».

Et si ce n’était pas encore assez clair, le président israélien, Reuven Rivlin, a posté le tweet suivant, accompagné d’une photo où on le voit jouer au football avec Boris Johnson :

« Félicitation à Boris Johnson, qui va devenir le premier ministre de Grande Bretagne demain. Je suis certain que sous son leadership l’excellente relation bilatérale entre nos deux pays va aller en se renforçant. J’espère vous revoir bientôt ici en Israël. »[xvi]

 

Toutefois, cet enthousiasme est tempéré par un certain nombre de députés britanniques. Le Jewish Chronicle s’est entretenu avec des députés qui craignaient qu’en votant pour Boris (comme premier ministre) le Parti conservateur n’ait fait que renforcer les positions de Jeremy Corbyn.

L’un des députés expliqua :

« Cela réussira à persuader les députés travaillistes de s’unir autour de leur chef comme jamais auparavant.

Attendez et vous verrez que Boris sera présenté comme ce maniaque d’extrême droite, tandis que Corbyn sera salué comme le moindre mal de deux options très pauvres. »

Jeremy Corbyn a d’ailleurs réagit à la victoire de Boris Johnson par un tweet piquant :

« Il a gagné l’appui de moins de 100 000 membres non représentatifs du Parti conservateur, mais n’a pas obtenu l’appui de notre pays. »[xvii]

Johnson ne fait pas l’unanimité, même dans son propre camp… Le chancelier Philipp Hammond et le ministre de la Justice David Gauke avaient déjà annoncé qu’ils démissionneraient si Boris Johnson devenait premier ministre, tandis que Sir Aaln Duncan quittait son poste de ministre des Affaires étrangères le lundi 22 juillet 2019, de même que la ministre de l’Education Anne Milton.

 

Les origines de Boris Johnson

 Johnson est un personnage fantasque, sympathique, mais dont les origines sont très peu connues.

Il est né le 19 juin 1964 aux Etats-Unis, à New York. Sa naissance ayant été enregistrée à la fois par les autorités américaines et le consulat britannique de New York, il obtient la citoyenneté américaine et la citoyenneté britannique. Il renonce à la nationalité américaine en 2016[xviii].

Son père, Stanley Johnson, qui avait émigré aux Etats-Unis pour ses études, est devenu expert en prévention de la pollution à la Banque mondiale. Parallèlement, il fait partie de l’International Planned Parenthood Federation (fédération internationale pour la planification familiale).

Stanley Johnson travaille ensuite pour la Commission européenne (1973-1979), avant d’être député européen britannique de 1979 à 1984.

Le père de Stanley Johnson, donc le grand-père de Boris, Johnny Johnson, est né Osman Kemal à Bournemouth (Angleterre), d’une mère anglaise et suisse, Winifred, et d’un père journaliste et ministre turc, Ali Kemal.

Le site Armenian Weekly rapporte que « Ali Kemal était le fils d’un magnat des affaires turcs qui a grandi dans le confort. Il a fait ses études dans les prestigieuses nouvelles écoles créées par le sultan Abdul Hamid, qui avait l’espoir de préparer la future génération de réformateurs de l’Empire finissant. Au lieu de cela, ces campus sont devenus des foyers d’opposition au sultan.

Les diplômés, qui ont pris le nom de Jeunes Turcs (c’est avant qu’ils ne soient connus pour le génocide des arméniens) avaient une vision résolument occidentale… Son séjour dans le système scolaire ottoman exposa Ali Kemal aux idées libérales, ce qui lui causa beaucoup de problèmes avec les autorités… »

Après avoir été ministre de l’Intérieur il fut accusé de trahison par le pouvoir kémaliste pour avoir pris la défense des Arméniens, et il fut enlevé pour être jugé. « Le destin d’Ali Kemal fut des plus tragiques. Ses ravisseurs l’ont placé dans un train pour Ankara, où il serait jugé pour trahison par les autorités kémalistes. Le train n’est jamais arrivé à destination. Il a été appréhendé peu après son départ et lynché par une foule en colère. La foule a accroché autour de son cou une pancarte avec un nom fictif à consonance arménienne ‘‘Artun Kemal’’ comme signe d’indignité pour sa défense des Arméniens… »[xix]

La mère de Stanley, Irène Williams (ép. Johnson), est moitié anglaise et moitié française, descendante d’une fille illégitime du prince Paul-Charles de Wurtemberg. Irène est par lui une descendante du roi George II de Grande Bretagne (1727-1760).

Boris Johnson a ainsi des liens de parenté avec la majeure partie des familles royales d’Europe et il est le cousin de l’ex-Premier ministre David Cameron, lui-même descendant de Sir Ewen Cameron, président de la Hong Kong and Shangai Bank, qui, durant la guerre russo-japonaise (1904-1905) a joué un rôle clé pour faciliter les prêts fait par la famille de banquiers juifs Rothschild au Japon, afin d’affaiblir la Russie tsariste dans le contexte de la première tentative de révolution qui allait éclater en 1905 avec la défaite de l’Empire[xx].

La mère de Boris Johnson, Charlotte Johnson Wahl (née Fawcett), vient d’une famille d’intellectuels libéraux de gauche. Elle est la fille de Sir James Fawcett, avocat reconnu et président de la Commission européenne des droits de l’homme, et de Frances Beatrice Lowe, dont le père, Elias Avery Lowe était un juif ashkénaze[xxi].

 

Youssef Hindi
Le 14 décembre 2019
Source : academia.edu

 

 

[i] https://melenchon.fr/2019/12/13/corbyn-la-synthese-mene-au-desastre/

[ii] https://www.haaretz.com/us-news/trump-gop-under-fire-after-anti-semitic-cartoonist-invited-to-the-white-house-1.7453701

[iii] https://www.haaretz.com/us-news/.premium-trump-s-soft-spot-for-anti-semites-is-now-a-big-problem-for-his-jewish-fans-1.7487601

[iv] http://www.liberation.fr/debats/2018/07/19/anshel-pfeffer-pour-les-trump-poutine-orban-netanyahou-fait-office-de-patriarche_1667588

[v] https://www.haaretz.com/amp/world-news/.premium-why-corbynism-is-a-threat-to-jews-throughout-the-western-world-1.6339863?__twitter_impression=true

[vi] La résolution, qualifiant l’antisionisme comme une forme nouvelle d’antisémitisme, votée à l’Assemblée nationale en France le 3 décembre 2019, est fondée sur la définition de l’antisémitisme établie par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).

[vii] https://www.newstatesman.com/politics/staggers/2018/08/momentum-dump-peter-willsman-their-nec-slate-direct-defiance-jeremy-corbyn

[viii] http://www.leparisien.fr/international/grande-bretagne-sept-deputes-quittent-le-parti-travailliste-18-02-2019-8014458.php

[ix] https://www.haaretz.com/world-news/corbyn-poses-existential-threat-say-u-k-jewish-newspapers-1.6315445

[x] https://fr.timesofisrael.com/3-elus-du-labour-demissionnent-pour-denoncer-lantisemitisme/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

[xi] https://fr.timesofisrael.com/une-militante-des-verts-hollandais-les-juifs-sont-en-israel-pour-etre-nazis/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

[xii] https://www.thejc.com/news/uk-news/boris-johnson-tells-cfi-dinner-tory-mps-would-back-no-deal-brexit-to-avoid-jeremy-corbyn-government-1.485802?fbclid=IwAR0fU3scfpJI63Mnx88M4jwP-yYSPOMZnHyFfASj5AG4ThE46d8YtT2Itkk

[xiii] https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/23/royaume-uni-designe-chef-des-tories-boris-johnson-va-remplacer-theresa-may-au-poste-de-premier-ministre_5492520_3210.html?fbclid=IwAR0gVYYd9rkZaI5aYglEoSGeC-Bb1tSdYeQ1gtnqlOdCGKXa8aL6AlTmzII

[xiv] Le Jewish Chronicle est le journal juif le plus vieux publié sans arrêt dans le monde. http://www.cambridge.org/us/catalogue/catalogue.asp?isbn=0521019133

[xv] https://www.thejc.com/news/uk-news/boris-johnson-praised-for-standing-shoulder-to-shoulder-with-jewish-community-after-winning-race-t-1.486736?fbclid=IwAR0MZdvvmLykLC7XaU5bsaP5OzoPYo2s1h8A3_BXJ4nKGPkxy6Bp2pQbNKk

[xvi] https://www.israelhayom.com/2019/07/23/israel-looks-forward-to-working-with-new-british-pm-boris-johnson/

[xvii] https://www.thejc.com/news/uk-news/boris-johnson-praised-for-standing-shoulder-to-shoulder-with-jewish-community-after-winning-race-t-1.486736?fbclid=IwAR0MZdvvmLykLC7XaU5bsaP5OzoPYo2s1h8A3_BXJ4nKGPkxy6Bp2pQbNKk

[xviii] http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/02/08/97001-20170208FILWWW00336-boris-johnson-n-a-plus-la-nationalite-americaine.php

[xix] https://armenianweekly.com/2018/06/22/boris-johnsons-great-grandfather-tried-to-save-the-armenians/?fbclid=IwAR2ZnUwtBWMAkTajV3Or4QVM24O10GEbHEzaxD4uq-i2_fBw86ImqeiO8rY

[xx] Takahasi Korekiyo, The Rothschild and the Russo-Japanese War, 1904-1907.

[xxi] https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Johnson#cite_ref-3

 

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